CHINE AFRIQUE

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mardi 11 septembre 2012

Quel péril jaune ?, Editoriaux

Quel péril jaune ?, Editoriaux
Après avoir tremblé face au made in China, devons-nous aujourd'hui apprendre à avoir peur du « racheté par la Chine » ? Pas un mois ne passe, en effet, sans qu'un groupe chinois ne casse sa tirelire pour s'offrir, partout sur la planète, de prestigieux actifs. Tant qu'il ne s'agissait que de racheter des terres agricoles en Afrique ou d'investir dans des sociétés financières américaines, l'Europe ne s'émouvait guère de l'appétit de Pékin. Mais la Chine semble à la fois de plus en plus affamée et de plus en plus gourmande. Les montants consentis pour mener à bien des OPA hors de ses frontières ne cessent de croître et, tant sur un plan géographique qu'industriel, les cibles se diversifient. La Chine achète des PME comme des grands groupes, des spécialistes de la finance comme des pompes à béton.
Face à ce que certains considèrent comme un nouveau péril jaune, il convient d'abord de garder la tête froide et de relativiser. En croissance et très visibles, les investissements chinois sur la scène internationale restent en valeur encore relativement faibles. On ne parle que de quelques poignées de milliards. La Chine a plus d'appétit qu'avant, mais la Chine n'est pas un ogre. Il faut en prime avoir à l'esprit que cette offensive n'est pas que la simple traduction d'une volonté de conquête mondiale. Si les groupes de Shanghai, Canton ou Wuhan rachètent des entreprises européennes, c'est pour accéder à de nouveaux marchés, pour mettre la main sur des brevets ou des technologies, mais c'est aussi pour mieux pouvoir se faire concurrence entre eux. Avant de conquérir le monde, leur priorité est de s'imposer chez eux. Or, pour marquer des points sur ce marché gigantesque et en croissance mais également ultra-compétitif, pouvoir s'appuyer sur une marque étrangère est un gage de qualité. Racheter hors de Chine est donc aussi pour eux une manière de vendre demain mieux en Chine.
Notre intérêt n'est donc pas de barrer la route à des Chinois pouvant ouvrir des perspectives d'exportations à nos industriels mais plutôt de s'assurer que ces rachats s'avèrent gagnant-gagnant.
Écrit par David BARROUX
Rédacteur en chef

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