CHINE AFRIQUE

POUR DES RELATIONS RESPECTUEUSES, AMICALES, FRANCHES ET FRATERNELLES

lundi 24 septembre 2012

Moussa SY, secrétaire de l'ambassade du Sénégal à BEIJING : « Notre coopération avec la Chine est basée sur le respect, la solidarité et la fraternité »

Moussa SY, secrétaire de l'ambassade du Sénégal à BEIJING : « Notre coopération avec la Chine est basée sur le respect, la solidarité et la fraternité »
- Le rendez-vous de l'Afrique sur Internet
BEIJING a Chine n’est pas encore une destination préférée des Sénégalais, même si une communauté estudiantine s’y installe d’année en année. Pour autant, ce géant asiatiqueet le Sénégal, qui ont rétabli leurs relations diplomatiques en 2006, nouent une coopération solide et très diversifiée. A Beijing, nous avons rencontré Moussa Sy, 1er secrétaire de l’ambassade du Sénégal.
Est-ce qu’il y a des Sénégalais qui vivent à Beijing et combien sont-ils exactement ?
«Effectivement, il y a une communauté sénégalaise qui vit à Beijing, mais la grande partie est composée d’étudiants, à part le personnel de l’ambassade. Le reste de la communauté vit à Guangzhou, une ville commerciale au sud Est de la Chine.»
 
Est-ce que l’ambassade dispose de chiffres exacts sur le nombre de Sénégalais qui vivent en Chine ?
«Selon les dernières estimations que nous disposons dans la ville de Guangzhou, il y a au moins 250 Sénégalais qui vivent dans cette localité, et il y a une communauté estudiantine qui est de l’ordre de 200 étudiants boursiers du gouvernement de la République populaire de Chine.»
Pensez-vous qu’il est facile pour les Africains, et particulièrement pour les Sénégalais, de vivre dans cette ville ?
«Il est vrai que la Chine est un pays éloigné, les conditions climatiques ne sont pas faciles. De même, la barrière linguistique est un problème auquel il faut faire face. Il y a aussi que la culture chinoise est différente de la culture africaine et sénégalaise, même si, dans certains endroits, on peut noter des ressemblances, notamment du point de vue de l’accueil, de l’hospitalité et de la solidarité.»
Comment définissez-vous les relations entre la Chine et le Sénégal ?
«Depuis 2006, on a rétabli nos relations diplomatiques avec la Chine. Aujourd'hui, ces relations diplomatiques sont au beau fixe. Sous l’impulsion de l’ambassadeur Pape Khalilou Fall, la Chine et le Sénégal ont diversifié leur partenariat sur tous les plans, notamment dans le domaine de la culture. Le Grand Théâtre en est une illustration parfaite. Dans le domaine du sport, nous avons vu la construction et la réhabilitation des stades régionaux. Dans le domaine de l’éducation, des bourses sont octroyées, chaque année, à des étudiants sénégalais. Il en est de même pour l’agriculture, domaine dans lequel beaucoup de projets sont en cours, et le secteur de l’énergie. C’est dire que notre coopération avec la Chine est très solide, très riche et très variée. Mais elle est surtout basée dans le respect, la solidarité et la fraternité.»
Pensez-vous que le modèle de développement prôné par les Chinois peut s’appliquer aux pays africains ?
«Le culte du travail est une réalité en Chine. Le peuple chinois est un peuple travailleur, généreux dans l’effort, la rigueur et la transparence dans ce qu’ils font. En plus de sa population nombreuse, la Chine dispose de ressources minières, énergétiques énormes. Mais ce qui fait leur réussite,  c’est le travail bien fait, la planification et le suivi-évaluation. Depuis 2009, ils ont un projet de construction de 30 millions de logements sur cinq ans, mais l’année dernière déjà ils étaient à 10 millions de logements sociaux. La Chine fait partie des pays qui ont actuellement une croissance à deux chiffres, et cette réussite est basée sur l’adoption de plans quinquennaux. Egalement, ils ont fait de gros efforts dans l’industrialisation par la transformation des matières premières, ce qui leur évite les exportations en masse. Cette réussite s’explique aussi par le nationalisme qui est très ancré chez les Chinois.»
A entendre les autorités chinoises, leur pays est toujours en voie de développement. Est-ce que ce n’est pas là une manière de masquer leur développement réel ?
«Ce qui est sûr, c’est que la Chine était la troisième puissance derrière les Etats-Unis et le Japon. Aujourd’hui, ce pays est la deuxième puissance mondiale. Et, selon les plus grands experts, la Chine sera, d’ici 2015-2016,  la première puissance mondiale. C’est un élément de satisfecit, même si des problèmes existent encore, force est de reconnaître que la Chine est devenue une puissance mondiale.»  
 
Ces dernières années, nous avons constaté une proximité entre la Chine et l’Afrique. Qu’est-ce qui explique ?
«C’est parce que la Chine croit en l’Afrique et à son avenir. Tout récemment, ils ont organisé le Forum Chine-Afrique et la Chine a dégagé 20 millions de dollars pour soutenir le développement de l’Afrique. Et il y  a un plan d’actions pour cinq ans, à travers lequel la Chine s’engage à côté de l’Afrique pour travailler dans les domaines de l’éducation, de l’agriculture, etc. La Chine représente un marché, et elle a ouvert la porte à l’Afrique. Il appartient aux pays africains de saisir cette chance avec 1,5 milliard de personnes. Il faut que l’Afrique soit consciente que la Chine est un marché potentiel.»
Le tourisme culturel est bien pratiqué en Chine. N’est-ce pas là une chance pour l’Afrique d’exploiter son riche patrimoine  ?
«La Chine est très attachée à son histoire et à sa culture. Et le patrimoine historique et artistique de l’Afrique peut générer des ressources énormes pour l’Afrique. Rien que le tourisme intérieur chinois peut faire vivre la Chine. De ce point de vue, l’Afrique doit développer la coopération touristique avec la Chine.»
Par rapport à cette coopération Chine-Afrique, certains pensent que les Chinois ne sont intéressés que par les ressources naturelles de l’Afrique. Partagez-vous leur avis ?
«Nous sommes à l’heure de la coopération gagnant-gagnant. Dans toute opération, les gens essaient de gagner quelque chose. Par conséquent, même si la Chine gagne dans ce partenariat avec l’Afrique, les Africains doivent aussi exploiter cette coopération. Mais je ne crois pas à cette thèse qui voit toujours du noir dans la relation entre la Chine et l’Afrique.»
Propos recueillis par notre envoyé spécial Maguette NDONG

Aucun commentaire: