CHINE AFRIQUE

POUR DES RELATIONS RESPECTUEUSES, AMICALES, FRANCHES ET FRATERNELLES

jeudi 27 novembre 2014

Afrique : lancement de l’accord de libre-échange favorise les relations commerciales sino-africaines - Abidjan.net

Afrique : lancement de l’accord de libre-échange favorise les relations commerciales sino-africaines - Abidjan.net

Les analystes ont déclaré jeudi que l'accord tripartite de libre-échange qui sera lancé le mois prochain par trois blocs commerciaux aura un impact positif sur la promotion des relations commerciales sino-africaines.

Le Marché commun pour l'Afrique de l'est et australe (COMESA), la Communauté est-africaine (CEA) et la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) lanceront l'accord tripartite en décembre.

Une fois lancé, l'accord tripartite de libre-échange sera le plus grand bloc économique du continent et ouvrira la voix à l'établissement d'un accord de libre-échange continental en 2017.

Dr Lubinda Habaazoka, maître de conférence à la School of Business Studies de l'université de Copperbelt (CBU), a déclaré que l'initiative présente des opportunités uniques pour le renforcement des relations commerciales entre la Chine et les pays membres du bloc régional.

"Ce sera bon pour le renforcement des relations entre la Chine et l'Afrique. Au lieu de négocier avec des pays individuels, la Chine négociera avec un bloc et c'est bon pour le développement des affaires", a-t-il déclaré dans une interview accordée à Xinhua.

Tout en reconnaissant que le lancement de l'initiative était attendu depuis longtemps, l'analyste a déclaré qu'elle arrive à un moment approprié, à un moment où la Chine est devenue une super puissance économique et où les pays africains regardent en direction du pays asiatique pour plus d'investissement.

D'après lui, le lancement de l'accord de libre-échange permettra une circulation facile des biens et des services, mais les pays membres sont appelés à considérer la libre circulation des individus également.

Richard Musauka, directeur pays du bureau zambien de Development Partnership International (DPI), a déclaré que l'initiative est lancée à un moment où la Chine a beaucoup investi dans l'amélioration des infrastructures dans de nombreux pays africains.

"Cette initiative aura définitivement une influence sur les relations commerciales entre l'Afrique et la Chine. Comme vous le savez, la Chine a beaucoup investi dans l'amélioration des infrastructures en Afrique et essaiera de tirer profit de cette initiative pour améliorer les relations commerciales", a-t-il poursuivi.

Il a cependant ajouté que la Chine devrait aider les pays des trois blocs régionaux via le transfert de technologie et la formation des ressources humaines.

L'accord tripartite de libre-échange comprend 26 Etats membres des trois blocs régionaux, une population cumulée de 625 millions d'habitants et un PIB de 1,2 mille milliard de dollars. Il représentera la moitié des membres de l'Union africaine et 58% du PB du continent.
L'initiative sera lancée lors d'un sommet tripartite des chefs d'Etat qui se tiendra le mois prochain en Egypte.

Afrique : lancement de l'accord de libre-échange favorise les relations commerciales sino-africaines

Afrique : lancement de l'accord de libre-échange favorise les relations commerciales sino-africaines

Les analystes ont déclaré jeudi que l'accord tripartite de libre-échange qui sera lancé le mois prochain par trois blocs commerciaux aura un impact positif sur la promotion des relations commerciales sino-africaines.
Le Marché commun pour l'Afrique de l'est et australe (COMESA), la Communauté est-africaine (CEA) et la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) lanceront l'accord tripartite en décembre.
Une fois lancé, l'accord tripartite de libre-échange sera le plus grand bloc économique du continent et ouvrira la voix à l'établissement d'un accord de libre-échange continental en 2017.
Dr Lubinda Habaazoka, maître de conférence à la School of Business Studies de l'université de Copperbelt (CBU), a déclaré que l'initiative présente des opportunités uniques pour le renforcement des relations commerciales entre la Chine et les pays membres du bloc régional.
"Ce sera bon pour le renforcement des relations entre la Chine et l'Afrique. Au lieu de négocier avec des pays individuels, la Chine négociera avec un bloc et c'est bon pour le développement des affaires", a-t-il déclaré dans une interview accordée à Xinhua.
Tout en reconnaissant que le lancement de l'initiative était attendu depuis longtemps, l'analyste a déclaré qu'elle arrive à un moment approprié, à un moment où la Chine est devenue une super puissance économique et où les pays africains regardent en direction du pays asiatique pour plus d'investissement.
D'après lui, le lancement de l'accord de libre-échange permettra une circulation facile des biens et des services, mais les pays membres sont appelés à considérer la libre circulation des individus également.
Richard Musauka, directeur pays du bureau zambien de Development Partnership International (DPI), a déclaré que l'initiative est lancée à un moment où la Chine a beaucoup investi dans l'amélioration des infrastructures dans de nombreux pays africains.
"Cette initiative aura définitivement une influence sur les relations commerciales entre l'Afrique et la Chine. Comme vous le savez, la Chine a beaucoup investi dans l'amélioration des infrastructures en Afrique et essaiera de tirer profit de cette initiative pour améliorer les relations commerciales", a-t-il poursuivi.
Il a cependant ajouté que la Chine devrait aider les pays des trois blocs régionaux via le transfert de technologie et la formation des ressources humaines.
L'accord tripartite de libre-échange comprend 26 Etats membres des trois blocs régionaux, une population cumulée de 625 millions d'habitants et un PIB de 1,2 mille milliard de dollars. Il représentera la moitié des membres de l'Union africaine et 58% du PB du continent.
L'initiative sera lancée lors d'un sommet tripartite des chefs d'Etat qui se tiendra le mois prochain en Egypte. F
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Source: Agence de presse Xinhua

mercredi 26 novembre 2014

Maroc: Ce que la Chine peut nous apporter | Aujourd'hui le Maroc

Maroc: Ce que la Chine peut nous apporter | Aujourd'hui le Maroc

Le volume des échanges commerciaux entre Rabat et Pékin a atteint un record de 3,69 milliards de dollars en 2013

Aujourdhui.ma | 26-11-2014 11:04:00
Par Dounia Mounadi
Chinois Maroc

L’Empire du Milieu fait rêver. Reconnue première puissance économique mondiale en octobre dernier, la Chine est incontestablement devenue un exemple et un modèle pour les pays en voie de développement.

En effet, grâce à sa politique de développement érigeant l’économie en priorité, le pays a réussi à maintenir, depuis près de quatre décennies, son taux de croissance à deux chiffres. Un succès qui en fait un gouffre de matières premières dont regorge l’Afrique. Le lien est vite fait et l’Afrique apparaît comme le partenaire idéal de cette épopée chinoise.

À ce titre, les dirigeants du pays affirment que la Chine et l’Afrique partagent le même sort. De ce fait, l’Empire du Milieu se présente à l’Afrique comme un modèle à suivre et non pas comme «un conquérant». Aussi, ayant déjà affûté ses armes en Afrique anglophone, la Chine se tourne aujourd’hui vers de nouveaux horizons en Afrique francophone. Dans cette optique, le Maroc, qui entretient avec la Chine des relations diplomatiques ancrées dans l’histoire, s’impose de plus en plus comme un acteur-clé d’un partenariat triangulaire mutuellement avantageux. Un partenariat triangulaire érigé désormais en choix stratégique pour le Maroc.

En effet, quatrième destination des investissements directs étrangers sur le continent, première destination en Afrique du nord pour les IDE entrants, premier investisseur en Afrique francophone, le Maroc dispose de plusieurs atouts lui permettant d’être le moteur-clé d’une dynamique régionale. De plus, son ancrage en Afrique, les solides relations politiques et économiques entretenues avec nombre de pays africains, le partenariat Sud-Sud que prône le Royaume, ainsi que la présence dans le continent noir d’un important réseau d’institutions financières et bancaires marocaines, font du Maroc un partenaire-clé pour la Chine.

Par ailleurs, il est à noter que le Maroc est le dixième partenaire commercial africain de la Chine, tandis que l’Empire du Milieu est le quatrième partenaire commercial du Royaume. Il est donc temps de rééquilibrer la balance. À ce titre, les deux pays entendent renforcer leurs relations économiques avec l’ambition d’instaurer un partenariat gagnant-gagnant, et élargir l’horizon de leur coopération en s’ouvrant davantage sur les marchés régionaux dans des secteurs porteurs tels que celui des énergies et des nouvelles technologies. Qui plus est, le Royaume a tout à gagner en captant une partie des IDE chinois destinés à l’Afrique.

Même son de cloche concernant le domaine touristique. Le développement du transport (avec la possibilité d’ouverture d’une liaison aérienne directe) entre les deux pays constitue un nouvel élément-clé dans la promotion non seulement des flux touristiques à destination du Maroc, mais également des relations économiques et commerciales.

Autant d’opportunités que le Maroc ne manquera pas de saisir afin d’élever les relations économiques sino-marocaines au rang des liens stratégiques, politiques et diplomatiques qui lient les deux pays.

Un partenaire de premier plan pour l’Afrique



Selon les statistiques, la Chine a investi plus de 75 milliards de dollars en Afrique sur la période 2000-2011, ce qui la place tout juste derrière les Etats-Unis. La majeure partie de cette somme a été investie dans les secteurs du transport avec plus de 34 milliards de dollars, de l’énergie (pétrole) avec 31 milliards de dollars, de l’immobilier et des mines.

De plus, d’ici à 2020, Pékin va porter ses échanges commerciaux avec l’Afrique à 400 milliards de dollars et les investissements directs dans ce continent à 100 milliards de dollars, comme annoncé par le Premier ministre chinois, Li Keqiang, lors de sa dernière tournée africaine.

Aussi, selon des chiffres publiés par la Chambre chinoise du commerce international, le volume sino-africain a atteint plus de 210 milliards de dollars en 2013, contre 198,49 milliards de dollars en 2012 tandis que les investissements directs chinois en Afrique ont dépassé les 25 milliards de dollars. Les exportations chinoises vers l’Afrique ont atteint 92,8 milliards de dollars en 2013, en hausse de 8,8%, alors que les importations en provenance de l’Afrique s’établissent à 117,4 milliards de dollars, en augmentation de 3,8%.



Maroc-Chine : Une balance commerciale à rééquilibrer…



En 2013, le volume des échanges commerciaux entre le Maroc et la Chine a atteint le niveau record de 3,69 milliards de dollars, soit une augmentation de 4,8% par rapport à l’exercice précédent. La Chine a exporté pour 3,13 milliards de dollars vers le Maroc, soit une croissance de 29%, pour des importations de l’ordre de 558 millions de dollars, une augmentation de 17%.

À noter que ces exportations chinoises vers le Maroc sont constituées principalement des produits de textile, des appareils électroménagers, des équipements industriels, du thé et des articles d’usage courant, alors que les engrais des phosphates et les produits de la mer sont les principaux produits marocains exportés vers la Chine. Ainsi, en vue de rééquilibrer la balance, les deux pays entendent renforcer leurs relations économiques avec l’ambition d’instaurer un partenariat gagnant-gagnant, et élargir l’horizon de leur coopération en s’ouvrant davantage sur les marchés régionaux dans des secteurs porteurs tels que celui des énergies et des nouvelles technologies.
Avec MAP

mardi 25 novembre 2014

Moody's : "L'Afrique subsaharienne est vulnérable au ralentissement de la croissance chinoise"

Moody's : "L'Afrique subsaharienne est vulnérable au ralentissement de la croissance chinoise"

mardi 25 novembre 2014 16:38 Par

Joël Té-Léssia
Mots clés:
Les pays d'Afrique subsaharienne ont bénéficié de l'accroissement des liens commerciaux avec la Chine. Selon l'agence de notation Moody's, ils se retrouvent par conséquent plus exposés au ralentissement de la croissance chinoise.

Le renforcement des liens entre la Chine et l'Afrique subsaharienne n'est pas sans risques pour les économies du sous-continent. C'est en substance ce que vient rappeler l'agence de notation Moody's dans une note publiée ce mardi 25 novembre.

Si la relation entre l'empire du Milieu et les pays subsahariens fait l'objet d'une attention soutenue de la part des bailleurs de fonds, des ONG et des médias internationaux, celle-ci s'est le plus souvent concentrée sur les conséquences de l'appétit de la Chine pour les matières premières de la sous-région, les conditions d'exercice des entreprises chinoises sur le terrain et le contenu des accords d'investissements conclus avec Pékin.

Dans sa note, Moody's aborde un autre versant d’une relation plus bilatérale qu’on ne l’imagine : la vulnérabilité du continent aux soubresauts de la croissance Chinoise.

Boom

Les chiffres sont éloquents : les échanges commerciaux entre la Chine et le continent africain ont atteint 200 milliards de dollars en 2013, contre 10 milliards en l'an 2000 et à peine 1 milliard en 1980. L'empire du Milieu est le premier partenaire commercial de la région devant les États-Unis.

De fait, l'appétit de la Chine pour les matières premières africaines, la multiplication des prêts concessionnels de Pékin et la forte hausse des investissements chinois dans la région ont grandement contribué au boom économique que connaissent nombre de pays de la région depuis plus de cinq ans. Chaque médaille a pourtant son revers rappelle Moody’s.

Ralentissement

Aussi, le PIB de la Chine n’a crû "que" de 7,3 % au troisième semestre 2013 : une performance inférieure aux résultats enregistrés depuis la crise financière de 2008-2009 et qui fait craindre que l'empire du milieu ne rate son objectif de croissance fixé à 7,5 % cette année, ce qui serait inédit depuis la crise asiatique de 1998. Pour 2015, l'agence de notation américaine prévoit que le PIB de la Chine devrait croître de 6,5% à 7,5%.

Le ralentissement de la croissance économique de la Chine pourrait fortement affecter les pays africains ayant tissé les plus forts liens économiques avec Pékin.

Il s’agit, selon Moody’s, de la RD Congo, la République du Congo, l'Angola, la Zambie et l'Afrique du Sud en raison de l’intensité de leurs relations commerciales avec la Chine. Par ailleurs, ces deux trois derniers pays, ainsi que le Nigeria, sont d'autant plus exposés qu'ils sont également de grands bénéficiaires des IDE chinois.

Preuve des avantages que confère un portefeuille diversifié de partenaires économiques, note Moody's, des pays tels que l'Ouganda, le Sénégal, le Kenya et la Namibie (qui bénéficient de forts liens commerciaux interrégionaux) ainsi que le Botswana, le Ghana et le Mozambique, qui exportent 50 % à 70 % de leur production vers l'Europe, sont "moins directement vulnérables aux risques liés à la Chine".

French.news.cn-Afrique: toute l'actualité sur l'Afrique

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RABAT, 25 novembre (Xinhua) -- Une déclaration commune sera rendue publique à Beijing durant la visite d'Etat du roi marocain, prévue à partir du 27 novembre, alors que Bejing et Rabat envisagent de construire un partenariat de haut niveau pour promouvoir la coopération bilatérale dans tous les domaines.

Le président chinois Xi Jinping et le roi marocain Mohammed VI ont déjà convenu d'établir un partenariat stratégique entre les deux pays, en hissant les relations bilatérales à un niveau plus élevé que jamais.

Selon l'ambassadeur de Chine au Maroc, Sun Shuzhong, de nombreuses conventions de coopération seront signées durant la prochaine visite en Chine du roi marocain Mohammed VI, pour couvrir les aspects politique, économique, culturel et sanitaire.

Sur le plan commercial, la Chine est devenue le 3ème fournisseur du Maroc avec un volume d'échanges commerciaux de plus de 29 milliards de dirhams (1 dollar=8 dirhams) en 2013, selon les statistiques du ministère marocain du Commerce extérieur. Pendant la même période, l'exportation du Maroc vers la Chine s'est établie à 2,9 milliards de dirhams, soit une hausse de 20,9% par rapport à l'année précédente.

Sachant que le Maroc offre des opportunités aux entreprises chinoises pour réaliser de grands projets d'infrastructures portuaires, ferroviaires, autoroutières et aéroportuaires. L'industrie automobile chinoise est très présente au Maroc. Des véhicules chinois y sont introduits: des camions, des camionnettes et des voitures.

Sur le plan financier, le Groupe Attijariwafa Bank a ouvert de nouvelles perspectives sur l'Asie, avec la signature, en juillet 2013, d'un accord stratégique avec Bank of China.

Les investissements chinois réels au Maroc ont atteint plus 170 millions de dollars, selon les autorités marocaines. Aujourd'hui, quelque 20 entreprises chinoises opèrent au Maroc dont plusieurs œuvrent à étendre leur présence, sans oublier les experts agronomes envoyés par Beijing pour la mise en œuvre du programme de coopération agricole avec le Maroc.

Dans le domaine du tourisme, le nombre de touristes chinois ayant visité le Maroc en 2013, s'est établi à plus de 6.000 visiteurs. Selon l'ONMT (Office marocain du tourisme), à l'horizon 2020, le nombre des voyageurs chinois, susceptibles d'être attirés par la destination Maroc pourrait se situer aux environs de deux millions. La mise en place prochainement d'une ligne aérienne directe entre les deux pays est susceptible de renforcer davantage le tourisme et la coopération économique.

Aussi et dans le cadre du Programme exécutif de l'accord culturel, les deux gouvernements échangent des bourses, au profit des étudiants chinois et marocains. La Chine organise un programme annuel de formation, au profit des cadres marocains. Dans le domaine de la santé, huit équipes médicales chinoises, composée de 79 cadres, opèrent au Maroc en tant que bénévoles depuis 1975.

Actuellement, on compte deux Instituts Confucius au Maroc et plus de dix paires de villes jumelles. En plus, beaucoup de régions et de villes marocaines ont établi des relations de partenariat avec des gouvernements locaux de la Chine.

La coopération bilatérale décentralisée connaît aussi un essor important ces dernières années, qui se traduit par la conclusion d'importants accords de jumelage entre les villes marocaines et chinoises notamment Rabat-Guangzhou, Casablanca-Shanghai, Tanger-Qingdao, Mohammedia-Jiangyin, Fès-Wuxi, et Agadir-Hangzhou

Le soft power à la chinoise : quand l’économie devient une arme | Opinion Internationale

Le soft power à la chinoise : quand l’économie devient une arme | Opinion Internationale

Mardi 25 novembre 2014 - 09H19


Multiplication des rencontres bilatérales, programmes de soutien économique massif aux pays de l’Asie du sud-est et de l’Asie centrale, aide à la lutte contre le virus Ebola et le terrorisme international, recherche d’une coopération sécurité avec les Etats-Unis … Depuis l’arrivée du président Xi Jinping, la Chine a déployé une offensive de charme qui doit permettre au pays de gagner son rôle de superpuissance à l’influence planétaire.
Dragon au nouvel an chinois - © Rainer Calderon - Shutter Manic Photography
Dragon au nouvel an chinois – © Rainer Calderon – Shutter Manic Photography


Lors du dernier Sommet de l’APEC (Coopération économique pour l’Asie-Pacifique), organisé à Pékin, qui réunit 21 pays, le tiers de la population mondiale, 60% du PIB mondial et près de la moitié du commerce international, le président chinois a ainsi multiplié les annonces et les initiatives. On citera notamment le deal climatique historique avec les Etats-Unis, la rencontre avec le premier ministre japonais, ou l’annonce d’un plan d’investissements massifs en Asie centrale et en Asie du sud.
Pourtant, ces initiatives cachent mal la réalité de la situation. Si à travers elles, la Chine semble vouloir en premier lieu participer au renforcement de la croissance économique mondiale afin de garantir son propre développement, elle emploie volontiers l’économie comme une arme qui doit lui permettre d’asseoir définitivement sa place comme une grande puissance. La diplomatie économique et culturelle chinoise cherche ainsi avant tout à sécuriser les intérêts nationaux face à la guerre d’influence qui l’oppose à ses rivaux : Etats-Unis, Japon, Inde et Russie en tête.

Avec Xi Jinping, la Chine soigne son image

Quand Hu Jintao devient Président de la Chine en 2002 et ce pendant 10 ans, le pays connaît un boom économique sans précédent qui lui permet de (re)trouver sa place parmi les grandes puissances mondiales. Il engage alors une politique étrangère ambitieuse afin d’imposer son pays au sein de l’ordre international. Aujourd’hui, la Chine effraie autant qu’elle suscite l’admiration. Les Etats-Unis ont enclenché un redéploiement de leurs forces vers la région Pacifique et certains pays asiatiques comme le Japon, l’Inde, le Viêtnam et les Philippines ont entamé leur réarmement pour faire face à l’augmentation rapide des capacités de l’Armée populaire de libération (APL) chinoise.
Quand Xi Jinping arrive au pouvoir en 2012, il doit ainsi faire face à une situation intérieure complexe (corruption des élites politiques, scandales environnementaux et alimentaires, insurrections au Tibet et au Xinjiang), au ralentissement de la croissance économique et aux critiques de la communauté internationale. Cette situation l’a obligé, non pas à changer d’objectifs en matière de politique extérieure, mais bien à adapter sa tactique. Aujourd’hui la Chine soigne son image pour obtenir la reconnaissance qu’elle pense mériter. Cela passe autant par la multiplication des rencontres bilatérales, une coordination accrue dans la gestion des crises, des plans d’investissement massif ou l’organisation de grands évènements internationaux.
Cet effort considérable dans la constitution d’un véritable soft power à la chinoise est particulièrement visible sur le plan économique. Deuxième puissance économique mondiale, la République populaire tire la croissance mondiale vers le haut, exporte ses produits dans le monde entier, importe en masse pour satisfaire les besoins de sa classe moyenne émergente et surtout, investit dans le monde entier. En Asie du sud et dans l’Océan indien, la Chine construit ainsi de nouveaux ports et autres infrastructures vitales au Sri Lanka, au Pakistan ou aux Maldives, afin d’édifier une nouvelle « route de la soie maritime ». En Asie du sud-est, Xi Jinping vient d’annoncer son intention d’investir plus de 20 milliards de dollars au profit des pays membres de l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du sud-est). En Asie centrale, la Chine détrône désormais la Russie qui considère pourtant cette région comme son pré-carré.
La Chine soigne également ses relations politiques pour apparaître comme une nation bienveillante et respectueuse du droit international. Après une intense activité diplomatique de Tokyo, Xi Jinping a ainsi récemment décidé de relancer le dialogue, glacial à l’heure actuel, avec le Japon. Il a également montré moins d’égard que son prédécesseur à l’encontre du traditionnel allié nord-coréen. La Chine ne s’est ainsi pas opposée à de nouvelles sanctions exigées par le Conseil de sécurité de l’ONU contre le régime de Kim Jong-un et a même provoqué le courroux de Pyongyang en se rendant à Séoul en juillet sans passer auparavant par la capitale nord-coréenne. La Chine s’est également engagée auprès des Etats-Unis avec la signature d’un véritable « deal climatique » le 12 novembre qui pose pour la première fois des objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Enfin, elle semble s’être engagée dans la désescalade avec ses voisins à propos des conflits maritimes en Mer de Chine méridionale.
La diplomatie chinoise se déploie également autour des nouveaux pays émergents. Membre des BRICS (Brésil, Russie, Chine, Afrique du Sud), Xi Jinping entretient des relations privilégiées avec eux. Vladimir Poutine a ainsi trouvé un accueil chaleureux auprès du président chinois avec qui il vient de signer un gigantesque contrat énergétique. Les armées russes et chinoises se sont également accordées sur une meilleure coordination et l’organisation d’exercices communs. Enfin, la Chine est à l’origine de la création d’une Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures, comprenant 21 Etats, et qui doit concurrencer le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement (BAD), dominés par les Etats-Unis ou le Japon.
Cette véritable offensive de charme économique et politique doit permettre à la Chine de devenir un interlocuteur valable au sein de l’ordre international. De nombreux analystes comparent ainsi le dernier projet d’investissement chinois en Asie centrale dévoilé au cours du dernier sommet de l’APEC et appelé pompeusement « ceinture économique de la route de la soie », avec le Plan Marshall qui, sous couvert d’aider à la reconstruction d’une Europe dévastée par la Seconde guerre mondiale, avait permis aux Etats-Unis de consolider leur influence politique dans l’Europe de l’ouest face à la poussée soviétique.

La diplomatie économique et des sourires ne permettent pas tout

Car il s’agit bien d’une guerre d’influence que la Chine vient de déclencher avec cette nouvelle politique. Loin des considérations symboliques, cette offensive du soft power chinois doit lui permettre d’écarter ses rivaux et préserver ses intérêts stratégiques nationaux.
La Chine de Xi Jinping s’affirme avant tout comme une puissance alternative aux Etats-Unis en entretenant des relations avec des Etats en délicatesse avec Washington ou ses alliés européens. Cette situation est particulièrement perceptible sur le continent africain où la Chine a détrôné les anciennes puissances coloniales dans leur pré-carré par sa politique commerciale agressive. La politique du président américain, Barack Obama, de pivot vers le Pacifique, a été mal perçue à Pékin. La consolidation de l’alliance américano-japonaise en donnant un rôle accru aux forces d’autodéfense nippones (FAD), le redéploiement des forces militaires américaines en Australie, la relance du dialogue stratégique avec les Philippines et le Viêtnam et le réchauffement des relations entre l’Inde et les Etats-Unis sont autant de signes qui inquiètent la Chine qui craint d’être encerclée.
Pékin cherche avant tout à consolider ses approvisionnements et débouchés qui sont à la source de son développement et de sa puissance économique. A ce titre, la Chine investit dans des Etats susceptibles de représenter une alternative aux routes commerciales habituelles dans l’Océan indien (stratégie du collier de perles) et en Asie centrale (route de la soie). Cependant, en parallèle, la Chine continue d’user de son « hard power » en Asie contre le Japon et en Mer de Chine méridionale où les incidents demeurent fréquents avec le Viêtnam et les Philippines. L’armée chinoise dont les budgets – plus qu’opaques – continuent d’augmenter, renforcent ses capacités de projection et envisagent une présence jusqu’au Moyen-Orient. Enfin, Pékin joue un rôle non-négligeable dans la prolifération des armes, en témoigne l’annonce récente du nouveau chasseur J-31 destiné principalement à l’exportation et basé sur des technologies empruntées (certains diront volées) à l’industrie américaine.
Ces démonstrations de force combinées avec la volonté chinoise d’améliorer son image dans la région montre bien que Pékin cherche avant tout à obtenir des concessions politiques de la part de ses voisins. Malgré tous ces efforts, la Chine est cependant toujours perçue comme une menace par de nombreux Etats. Le Japon et l’Australie ont d’ailleurs choisi la voie du réarmement, de même que de nombreux pays d’Asie de l’Est comme le Viêtnam, les Philippines ou la Malaisie. L’Inde, dirigé depuis mai 2014 par Narendra Modi, a également engagé une intense activité diplomatique alternative et engagé la réorganisation de son armée. La diplomatie des sourires ne permet donc pas tout et si la Chine demeure, un partenaire économique important aux yeux de ces Etats, elle est toujours vue avec suspicion. Comme le Japon, ils appliquent toujours une double diplomatie avec Pékin : relations chaudes économiquement et relations froides politiquement.
La politique chinoise actuelle n’est en sorte que le prolongement feutré de la politique extérieure ambitieuse et relativement agressive que mène le pays depuis une décennie pour l’hégémonie mondiale. Elle montre également qu’après avoir usé et abusé du « hard power » fondé principalement sur les capacités militaires et l’intimidation mais concentré sur le continent asiatique, la Chine a désormais les moyens de mener une politique d’influence à l’échelle du globe.
GuillaumeAutere
Diplômé en sciences politiques et en relations internationales, Guillaume publie notamment des articles consacrés au continent asiatique.

Le Roi du Maroc en Chine pour un partenariat stratégique | OujdaCity

Le Roi du Maroc en Chine pour un partenariat stratégique | OujdaCity

samedi 22 novembre 2014

La coopération sino-africaine doit progresser dans le "made in Africa" - china radio international

La coopération sino-africaine doit progresser dans le "made in Africa" - china radio international

L'Afrique continue d'attirer des investissements de la Chine

L'Afrique continue d'attirer des investissements de la Chine

Par : LIANG Chen |  Mots clés : Afrique, Chine
French.china.org.cn | Mis à jour le 22-11-2014

L'Afrique continue d'être le phare pour les investissements chinois à l'étranger, les entreprises s'étant engagées, de 2006 à juillet 2014, à des investissements cumulés de l'ordre de 150,4 milliards $ dans la région subsaharienne, malgré le ralentissement marginal de l'investissement réel dans la région, selon un nouveau rapport.
Le China Global Investment Tracker, publié par l'American Enterprise Institute et l'Heritage Foundation (tous deux de Washington), a indiqué que le canal d'investissement continue d'être robuste en Afrique, avec des investissements réels dans la région atteignant 19,49 milliards $ à la fin de l'année 2013, par rapport à 5,54 milliards $ en 2006, lorsque la Chine a commencé sa stratégie de « mondialisation ».
Le rapport constate également un terrain d'entente avec un récent livre blanc sur la coopération économique et commerciale de la Chine avec l'Afrique, publié par le gouvernement. Selon ce livre blanc, l'investissement de la Chine en Afrique a augmenté à un taux annuel de 20,5 % de 2009 à 2012. La plupart des investissements de la Chine en Afrique ont porté sur les secteurs des métaux et de l'énergie qui ont représenté plus de 80 % de l'investissement de la Chine dans la région, selon un rapport distinct publié par Mayer Brown, de Chicago (États-Unis), un prestataire mondial de services juridiques.
Les investissements réels en Afrique ont légèrement ralenti au cours des six premiers mois de l'année, alors que la Chine cherche à diversifier ses secteurs et zones géographiques d'investissement. Selon les données de l'AEI, les investissements de la Chine en Afrique n'ont été que de 1,9 milliard $ durant les six premiers mois de cette année. « La chute peut être expliquée en partie par une modération de l'appétit de la Chine pour les ressources, étant donné le ralentissement de la croissance économique, et également par l'accroissement de l'aversion au risque chez les compagnies nationales de ressources naturelles et d'énergie », a indiqué le rapport.
Ge Xiangyang, partenaire de Mayer Brown, a déclaré que cela n'avait pas fait cesser le tourbillon d'offres faites par des entreprises privées chinoises en Afrique. « Pour les entreprises privées, le moteur est sans aucun doute les meilleurs rendements que l'Afrique offre », a déclaré M. Ge.
Contrairement aux entreprises publiques, les entreprises privées ayant un œil sur l'Afrique sont également plus prudentes par rapport aux risques éventuels, a indiqué Wang Jiahua, vice-président directeur de l'Association d'exploitation minière de Chine. « Il est temps d'arrêter de payer “des frais de scolarité” pour les entreprises chinoises au cours de leur processus d'investissement à l'étranger », a-t-il dit.
Les mécanismes de diligence raisonnable permettront d'assurer le succès des offres de fusions et acquisitions chinoises dans le secteur minier africain. La société minière privée Huayou Cobalt Co Ltd du Zhejiang a d'abord décidé d'investir dans l'extraction, la transformation et l'affinage du cobalt et du cuivre en Afrique en 2006.
« Le succès de la société repose sur une idée précise du marché et sur les relations bilatérales amicales entre la Chine et l'Afrique », a déclaré M. Li.
Au cours de la visite du président Xi Jinping en Afrique en mars 2013, ce dernier a pris l'engagement d'accorder, dans la région d'ici à 2015, des prêts à des conditions de faveur pour une valeur de 20 milliards $, et de renforcer davantage les relations économiques de la Chine sur le continent.
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Les chemins de fer, un domaine de coopération mutuellement bénéfique pour la Chine et l'Afrique (SYNTHESE)

Les chemins de fer, un domaine de coopération mutuellement bénéfique pour la Chine et l'Afrique (SYNTHESE)

jeudi 13 novembre 2014

INTERVIEW. Son livre "Sur les Ailes du dragon" éclaire de l'intérieur les liaisons entre l'Afrique et la Chine. Un voyage incarné en mondialisation.


Lieve Joris (à droite), auteure de "Sur les ailes du dragon".
Lieve Joris (à droite), auteure de "Sur les ailes du dragon". © Baudouin Mouanda


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Propos recueillis par Valérie Marin La Meslée
On croyait Lieve Joris congolaise, tout en la sachant belge, et la voilà chinoise ! La petite-nièce de missionnaire s'en est allée voir de ses yeux ce Congo belge qui marqua son enfance. C'était en 1985, et "Mon Oncle du Congo" fait le récit de cette première rencontre avec l'Afrique, pour celle qui avait déjà porté ses pas en Syrie, en Egypte et qui écrira aussi sur le Mali. C'est bien pourtant en République démocratique du Congo où s'ancrent "Danse du léopard", "L'heure des rebelles" ou encore "Les hauts plateaux" que l'écrivaine voyageuse se sent chez elle. Et c'est à sa connaissance du pays qu'elle doit sa nouvelle destination, la Chine, et son nouveau livre "Sur les ailes du dragon" (Actes Sud), trois ans et demi de travail sur cette mondialisation à l'oeuvre entre l'Afrique et la Chine.

Quand on a lu le dernier chapitre de " Congo une histoire " de David Van Reybrouck, on connait le paradis commercial que représente la ville de Guangzhou pour les Congolais (notamment). Quand on a lu " Congo INC " de Jean Bofane, on sait un peu de la vie des Chinois laissés au bord de la route par leur patron, au centre de Kinshasa, via l'imagination du romancier... Lieve Joris, elle, reste fidèle au genre du "récit" pour observer à la loupe les mécanismes de cette économie en ébullition, sans jamais perdre l'humanité de son regard. Qu'il se porte sur un commerçant malien, un artiste chinois, un prof d'université, tous deux épris d'Afrique.. La voyageuse fait à travers eux la relation sensible d'un périple constamment surprenant commencé à Dubaï, qui l'entraine notamment à Pékin, Guangzhou bien sûr, Jinhua, Shangaï, détour par l'Afrique du Sud et retour au Congo... Explications.

 
 
Le Point Afrique : Quelle mouche vous a piquée de quitter "votre" Congo pour vous aventurer en Chine ?

Lieve Joris : J'étais un peu au bout du rouleau avec le Congo. Là-bas, on se sent toujours coincé avec l'aide au développement, l' histoire de la main qui donne, toujours plus haute que la main qui reçoit . Nos ONG là-bas, refont notre petit monde, on arrive arbitrairement, on part arbitrairement. Au bout d'un certain temps je me demandais : mais comment faut-il donc être dans ces pays là ? Je voyais mes amis Indiens à Kisangani, cette ville de RDC où j'ai vécu pendant 11 mois à la fin des années 2000, parler tout autrement des Congolais que nous les Européens : "Ils ne sont pas pauvres, me disaient-ils, ils partent en brousse chercher des diamants et de l'or. Mais leurs routes sont mauvaises et leurs motos pourries donc on va leur fournir de meilleures motos, et ouvrir des magasins avec des pièces de rechange". Et qui pouvait mieux vendre ces services aux Congolais que des Congolais ? Mes amis ont donc employé un agent congolais, l'ont amené à Dubaï, lui ont offert un contrat. Ils étaient dans une autre dynamique, très intéressante pour moi, parce qu'elle fait appel à des gens que dès le départ j'avais senti au Congo comme très industrieux, innovants, pleins d'énergie."

Ce lien Afrique-Chine a-t-il vraiment transformé le vieux rapport ex colon et ex-colonisé qui vous pesait ?

Oh Oui ! Car les ONG ne font pas appel à l'énergie de l'Africain mais à son misérabilisme. Alors il tourne sa tête vers l'organisme comme le tournesol vers le soleil et se détourne de son destin en pensant que le bien vient de là, au lieu de se dire : "le bien vient de moi". Or du jour au lendemain, l'Occident peut couper les budgets et les gens sont à la rue sans avoir rien construit. Mon projet est né du désir d' interroger le rapport entre l'Afrique et la Chine, un rapport qui n'a pas de passé colonial, et pendant tout le temps du livre, j'ai connu cette grâce de ne jamais rencontrer quelqu'un dans la dépendance. Les Africains forgent leur propre destin comme le font les Chinois, ils se débrouillent et se reconnaissent en cela. Ce sont ces voix que je cherchais, qui parlent sans nous et me sortent du discours paternaliste. I

Votre livre suit des personnages, d'Africains en Chine et inversement, comment choisissez-vous vos guides ?

Je n'aurais jamais osé entrer seule en Chine, sans connaître la langue, j'étais trop intimidée. J'y suis entrée par les Africains. En réalité, au tout départ, j'espérais pouvoir suivre mes Indiens de Dubaï rencontrés au Congo et voyager sur leurs ailes en Chine, mais ils ne m'ont pas laissés entrer dans leur vie... Alors de Dubai je suis partie pour Pékin où j'ai rencontré des intellectuels qui tenaient un discours très éclairant, tout le contraire de ce que l'on entend chez nous du style "la Chine est en train de coloniser l'Afrique".

Qu'avez-vous découvert de cette relation qui ne serait donc pas la Chine Afrique que l'on dit ?

Les Africains, sur place, parlaient d'une Chine qui a démocratisé l'industrialisation chez eux, grâce aux Chinois, tout le monde peut avoir un petit arbre de Noël me disaient-ils ! Dans le Katanga il y a de grands entrepreneurs qui font faire des usines en Chine, et les font transporter jusqu'au Congo, par exemple pour fabriquer des sacs pour leur minerais. Il vont chercher la meilleure usine chinoise pour cela. Aujourd'hui, un africain négocie vec un ministre belge en lui expliquant que Taiwan ou la Chine propose mieux... Les Angolais font construire des routes par les Chinois mais font contrôler les chantiers par les Allemands donc on n'est pas du tout dans cette colonisation chinoise dont l'Afrique serait victime.

A Guangzhou, ce centre d'affaires surnommé "chocolate city", vous rencontrez Cheikhna le malien, et le retrouvez au Congo, comme s'il disait à lui seul cette mondialisation que vous décrivez.

A partir du moment où j'ai des gens auxquels m'attacher, qui vont porter l'histoire, des portes s'ouvrent à moi. Ce fut le cas avec Cheikhna, à Guangzhou, puis à Brazza, dans le quartier de Poto Poto, voici un Malien qui ouvre son magasin au Congo puis se rend trois fois par an en Chine, d'où il rapporte les vêtements. Personne ne lui a rien demandé, il s'est fait seul, il connait tout sur les marchandises, et du jour où cela s'arrête, peut retourner au Mali vendre des chaussures ! Evidemment, parmi mes guides, il est le commerçant d'abord, et veut toujours faire affaire, donc dès qu'il me voit, me reparle, puisque j'habite Amsterdam de monter un petit négoce, entre nous, de "'lait en poudre" ...

Les rapports que vous décrivez entre Africains et Chinois ne sont pas exempts de préjugés

Bien sûr, le racisme et la bêtise se retrouvent partout. Mais ils se plaignent d'un côté comme de l'autre que les Européens dans leurs films, reportages etc montrent une mauvaise image de la Chine (le "china bashing") et de l'Afrique ! Eux ne font pas d'images sur eux-mêmes, ils achètent ou piratent nos films et voient donc à travers nos regards. Mais ça change : les Chinois ont mis en place sur le continent une chaine chinoise en français qui essaie de devenir une sorte de réplique RFI Radio France internationale, en Afrique.

Vous avez passé beaucoup du temps auprès d'Africains de tous milieux en Chine, comment vous êtes vous sentie dans ce grand pays, si loin de vos attaches ?

J'ai reconnu en Chine, dans les traditions du village, des choses que j'avais vécues en Afrique, comme le culte des ancêtres. Je me suis installée huit mois dans la maison de Shudi pour écrire le livre, participant à la vie quotidienne, découvrant qu'il n'y avait pas d'eau chaude en hiver, (ce qui fait dire parfois à des Africains que les Chinois sont "plus en retard" qu'eux). Je me suis retrouvée au milieu de Chinois qui travaillaient à l'ouverture d' un musée africain, entre passionnés du continent. lls ne sont pas représentatifs, bien sûr, de la majorité de la population qui éprouve toujours le besoin de parler de Mao comme d'un rite dans l'échange. Elle a encore pieds dans la boue et n'est pas prête à partir, à se dépayser. Mais les chercheurs chinois qui vont en Afrique regardent ce continent avec leur sagesse millénaire, ils vont en Ethiopie non pour les matières premières mais pour partager leur savoir sur la lutte contre la faim, ils sont très forts les Chinois dans ce domaine, et même si l'Ethiopie peut à terme devenir pour eux un marché, ils ne s'y rendent pas avec des raisons seulement stratégiques. J'ai surtout appris qu'on ne sait rien si l'on ne s'arrête pas longtemps, si l'on ne ralentit pas. Et je suis loin de tout savoir, j'ai seulement donné un aperçu d'une situation en plein mouvement, en train de se faire sous nos yeux, et qu'on ne peut pas fixer.

Et votre livre, bien sûr, s'achève au Congo...

Oui, je rentre chez moi, je retrouve la chaleur, mais plus jamais je ne pourrai entendre à propos des Chinois en Afrique ce qui se dit si souvent " ce sens là ne s'intéressent pas aux Africains, ils ne sont pas chaleureux". Je me demanderai plutôt quelle famille il a quitté pour venir jusque-là, dans quelle langue il communique, où vont ses enfants à l'école...Les échanges se font aussi sur d'autres plans. Quand les Africains viennent en Chine ils s"étonnent de voir les gens passer leur vie à travailler ! Et je me souviens d'un chinois remué au plus profond par le propos d'un africain lui faisant remarquer qu'il ne se détendait jamais . Une fois en Afrique, il découvre qu'on peut vivre autrement, et jouir de la vie, aussi.

"Sur les ailes du dragon", de Lieve Joris, traduit du néerlandais par Arlette Ounanian, édition Actes Sud, 391 pages.

vendredi 7 novembre 2014

French.news.cn-Afrique: toute l'actualité sur l'Afrique

French.news.cn-Afrique: toute l'actualité sur l'Afrique

La Chine "est irremplaçable" dans le développement de la Guinée-Bissau selon un ancien ambassadeur (INTERVIEW)

French.news.cn   2014-11-07 11:12:20     


BISSAU, 6 novembre (Xinhua) -- L'ancien ambassadeur bissau- guinéen en Chine entre 1999 et 2007, Nicolau dos Santos, a estimé dans une interview à Xinhua que la Chine "est irremplaçable" dans le processus de développement de la Guinée-Bissau.

M.Santos, également député du Parti de la rénovation sociale, ( PRS, deuxième force politique du pays), et membre fondateur de l' Association d'Amitié Guinée-Bissau/Chine, a affirmé que le partenariat entre la Chine et la Guinée-Bissau est "stratégique et indispensable".

"La Chine est l'un des principaux partenaires stratégiques de développement de la Guinée-Bissau, compte tenu du niveau de ses investissements dans le pays", a-t-il fait valoir.

Nicolau dos Santos a révélé que l'Association d'amitié Guinée- Bissau/Chine "travaillera pour créer un centre de langue à Bissau pour l'apprentissage de la langue chinoise dans le pays".

"La langue chinoise est maintenant la langue des affaires et elle est parlée dans le monde", a-t-il souligné.

Pour l'ancien ambassadeur, la Guinée-Bissau devrait profiter du potentiel économique que la Chine offre, notamment dans le cadre du Forum de Macao et de la Communauté des Pays de Langue portugaise (CPLP).

Selon lui, l'association travaillera à approfondir les relations commerciales entre les deux pays, y compris entre les opérateurs économiques.

"La Chine est ouverte, si on a besoin de renforcer la coopération" économique et culturelle, a-t-il soutenu, ajoutant que la nouvelle Association d'Amitié Guinée-Bissau/Chine peut y aider.

Cette association regroupe diverses personnalités dont notamment l'actuel ministre de la Défense, Cadi Seide, l'ancien ministre des Affaires étrangères, Fernando Delfim da Silva et l' ancien ministre de l'Éducation et des Sports, Artur Silva.