CHINE AFRIQUE

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mercredi 22 août 2012

Soft power | Le nouvel Economiste

Soft power | Le nouvel Economiste
Comment Pékin entend conduire sa politique africaine
La Chine s’est éveillée, par Philippe Barret
A l’occasion d’une récente réunion des ministres des Affaires étrangères des Etats africains à Pékin, la cinquième du genre, le président Hu Jintao a défini la politique africaine de son pays.
La Chine a besoin de l’Afrique : de son marché, de ses matières premières et de ses terres. Elle est aujourd’hui présente et active dans de nombreux pays de ce continent. Voici les cinq orientations autour desquelles elle entend conduire sa politique africaine.
1. Financer le développement durable en Afrique. A cet effet, 20 milliards de dollars seront mis à la disposition des Africains pour les infrastructures, l’agriculture et l’industrie manufacturière.
2. Aider les Etats à faire en sorte que le développement profite aux populations. Pour cela, multiplication des centres-pilotes agricoles ; un programme “talents africains” pour former 30 000 personnes dans différents secteurs ; 18 000 bourses d’études ; construction d’infrastructures culturelles et éducatives ; 1 500 médecins chinois envoyés sur le continent africain ; renforcement des infrastructures météorologiques, de la protection des forêts et forage de puits à la recherche d’eau potable.
3. Soutenir l’intégration africaine. Il s’agit ici surtout de contribuer aux infrastructures de transport transrégionales et transnationales, assurant la liaison entre différents pays du continent.
4. Resserrer les liens d’amitié entre les peuples chinois et africains. Le gouvernement chinois financera des réunions communes à des associations de jeunes et de femmes. Il s’attachera surtout à soutenir les échanges entre les journalistes et les organes de presse. Cent projets d’études académiques conjoints seront aussi financés pour faire travailler en commun les chercheurs chinois et africains.
5. Encourager la paix et la stabilité sur le continent africain. Le gouvernement chinois s’engage à soutenir tous les efforts de l’Union africaine en ce sens, jusques et y compris l’édification d’une force militaire africaine, instrument de l’UA.
On dira qu’il y a là un catalogue de bonnes intentions. C’est vrai. Il est vrai aussi qu’il y a de l’argent pour leur donner corps. Mais surtout la Chine dispose d’un atout maître dans sa politique africaine. La Chine n’a jamais été une puissance coloniale. Elle a toujours soutenu les mouvements pour l’indépendance. Elle ne suscite aucune réaction hostile. Et surtout, la Chine n’a pas l’ambition d’exporter, par la propagande ou par la force, sa philosophie politique. Elle n’impose ni même de suggère à aucun pays africain d’adopter son système politique. Elle apparaît, de ce point de vue, comme particulièrement respectueuse de la liberté et de l’indépendance de chaque Etat africain partenaire de la coopération qu’elle lui propose.

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