Qualifiée de « tyrannie prospère », la Chine en veut à Romney
Il suffit. Lasse d'être considérée par Mitt Romney comme la source des maux économiques de la première puissance mondiale, la "tyrannie propère" - comme le candidat républicain à la présidentielle américaine aime la surnommer - se rebelle. Et d'accuser, via l'agence de presse officielle du pays, Chine nouvelle : "S'il est facile pour les responsables politiques américains de se défouler sur la Chine et de lui faire endosser la responsabilité de leurs propres problèmes, ils doivent se rendre compte que leurs mots et attitudes empoisonnent l'atmosphère générale des relations sino-américaines".
Il faut dire que Romney n'y va pas par quatre chemins quand il s'agit de tirer à boulets rouges sur la deuxième puissance économique mondiale. A un an de la présidentielle, en novembre 2011, le ton était déjà donné : Pékin était alors traité de "manipulateur de devise" qui "pille notre propriété intellectuelle, pirate nos ordinateurs, pratique des prix artificiellement bas et tue des emplois aux Etats-Unis".
En février, il mettait carrément le feu aux poudres, dans une tribune du Wall Street Journal, intitulée "Comment je répondrai au pouvoir croissant de la Chine" ("How I'll Respond to China's Rising Power"). Il y faisait la promesse d'éviter l'avènement d'un "siècle chinois", en maintenant notamment une "forte présence militaire dans le Pacifique". Dans la même veine, le candidat mormon avait regretté que les Etats-Unis aient décidé, en septembre 2011, de ne pas vendre d'armes - des avions de combat F-16 - à Taïwan, cédant à la pression de Pékin.
Ce dernier point ne semble pas encore digéré par Pékin, qui, toujours par la voix de Chine nouvelle, s'est insurgé : "Si les déclarations de Romney sur la monnaie chinoise ne sont qu'une distorsion des faits visant à récupérer les votes anti-Chine, ses propositions de ventes d'armes à Taïwan franchissent une ligne jaune car cela touche aux intérêts fondamentaux de la Chine".
Du côté d'Obama, le ton s'est en revanche durci crescendo, au fil de son mandat. Un an après son élection, en novembre 2009, Obama s'appliquait à parler de la Chine comme d'une alliée, et non d'une rivale, allant même jusqu'à affirmer que "l'émergence d'une Chine prospère peut être une force pour la communauté des nations". Quelques mois après, le ton montait d'un cran, le président américain promettant d'être plus ferme vis-à-vis de la Chine au sujet de l'application des accords commerciaux sino-américains, mais aussi de la sous-évaluation du yuan. En novembre dernier, le démocrate n'hésitait plus à accuser la Chine de piller les droits de propriété intellectuelle des entreprises américaines.
Si la différence de ton est flagrante, sur le fond, elle l'est moins – mais juste assez, a priori, pour que Pékin épargne Obama.
Anna Villechenon (avec AFP).
Il faut dire que Romney n'y va pas par quatre chemins quand il s'agit de tirer à boulets rouges sur la deuxième puissance économique mondiale. A un an de la présidentielle, en novembre 2011, le ton était déjà donné : Pékin était alors traité de "manipulateur de devise" qui "pille notre propriété intellectuelle, pirate nos ordinateurs, pratique des prix artificiellement bas et tue des emplois aux Etats-Unis".
En février, il mettait carrément le feu aux poudres, dans une tribune du Wall Street Journal, intitulée "Comment je répondrai au pouvoir croissant de la Chine" ("How I'll Respond to China's Rising Power"). Il y faisait la promesse d'éviter l'avènement d'un "siècle chinois", en maintenant notamment une "forte présence militaire dans le Pacifique". Dans la même veine, le candidat mormon avait regretté que les Etats-Unis aient décidé, en septembre 2011, de ne pas vendre d'armes - des avions de combat F-16 - à Taïwan, cédant à la pression de Pékin.
Ce dernier point ne semble pas encore digéré par Pékin, qui, toujours par la voix de Chine nouvelle, s'est insurgé : "Si les déclarations de Romney sur la monnaie chinoise ne sont qu'une distorsion des faits visant à récupérer les votes anti-Chine, ses propositions de ventes d'armes à Taïwan franchissent une ligne jaune car cela touche aux intérêts fondamentaux de la Chine".
Du côté d'Obama, le ton s'est en revanche durci crescendo, au fil de son mandat. Un an après son élection, en novembre 2009, Obama s'appliquait à parler de la Chine comme d'une alliée, et non d'une rivale, allant même jusqu'à affirmer que "l'émergence d'une Chine prospère peut être une force pour la communauté des nations". Quelques mois après, le ton montait d'un cran, le président américain promettant d'être plus ferme vis-à-vis de la Chine au sujet de l'application des accords commerciaux sino-américains, mais aussi de la sous-évaluation du yuan. En novembre dernier, le démocrate n'hésitait plus à accuser la Chine de piller les droits de propriété intellectuelle des entreprises américaines.
Si la différence de ton est flagrante, sur le fond, elle l'est moins – mais juste assez, a priori, pour que Pékin épargne Obama.
Anna Villechenon (avec AFP).
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