CHINE AFRIQUE

POUR DES RELATIONS RESPECTUEUSES, AMICALES, FRANCHES ET FRATERNELLES

samedi 25 décembre 2010

La percée chinoise en Afrique | Radio86 Tout sur la Chine

La percée chinoise en Afrique | Radio86 Tout sur la Chine: "A l'occasion du 3e forum de coopération Chine-Afrique, plus de 40 dirigeants de pays d’Afrique sont arrivés à Pékin pour le plus grand événement diplomatique jamais organisé en Chine. Un symbole du formidable essor de ce nouvel axe commercial et politique majeur.
En cinq ans la Chine a...
quadruplé ses échanges avec l'Afrique et accédé au deuxième rang de ses partenaires commerciaux juste derrière la France.

Gros plan sur le partenariat Chine-Afrique avec Philippe Hugon, Directeur de recherche à l'IRIS et spécialiste des questions africaines et Adama Gaye, journaliste sénégalais et auteur de “Chine-Afrique : le dragon et l'autruche” paru chez l'Harmattan.

Les pays occidentaux, Etats-Unis et France en tête ont beau dénoncer les pratiques de la Chine en Afrique, rien ne semble freiner les investissements chinois sur le continent africain.

Si la voracité énergétique de la Chine est une composante majeure de la stratégie chinoise en Afrique, de nombreux facteurs d'ordre économiques et politiques expliquent l'intérêt croissant de la Chine pour le continent africain.

Afin de diversifier ses sources d'approvisionnements en pétrole, la Chine a jeté son dévolu sur l'or noir africain. Déjà, 25% du pétrole consommé en Chine provient d'Afrique. La Chine est d’ores et déjà le deuxième importateur de pétrole africain derrière les Etats-Unis. Un baril sur quatre produits en Angola part pour la Chine tandis que ce rapport passe à six sur dix au Soudan. Les compagnies chinoises se sont pressées autour des nouveaux gisements dans le golfe de Guinée, en Mauritanie, au Niger ou dans l'océan Indien. En avril, le président Hu Jintao avait, lui, visité le Maroc, le Nigeria et le Kenya. A Lagos, il a obtenu quatre licences d'exploitation pétrolière. A Nairobi, il a obtenu les droits d'exploitation pétrolière d'un domaine de 115 000 kilomètres carrés dans l'océan Indien. Enfin, en juin, le premier ministre Wen Jiabao était allé en Egypte, au Ghana, au Congo Brazzaville, en Angola, en Afrique du Sud et en Tanzanie. A Luanda, il a signé un accord sino-angolais de 1,4 milliard de dollars sur des gisements offshore. L'appétit chinois ne se limite pas au pétrole. L'économie chinoise a besoin de de fer, du cuivre, du nickel, du cobalt, de la bauxite, de l'uranium mais aussi de bois et de coton.

Mais la Chine s'intéresse également au marché africain. Comme l'explique Valérie Niquet, “on trouve une adéquation entre des produits simples et très bon marché et un pouvoir d'achat des consommateurs africains qui exclut les productions occidentales”. Le marché africain offre des débouchés nécessaires pour l'économie chinoise. Sur les marchés, les produits courants sont « made in China ». Au-delà des échanges commerciaux, l'Afrique est une cible privilégiée par les investissements chinois. En 2004, les investissements chinois en Afrique s'élevaient à 925 millions de dollars cumulés depuis 1979 ; pour la seule année 2005, leur montant est de 175 millions de dollars. Ces programmes concernent 820 entreprises établies dans 49 pays. L'offensive chinoises dans différents secteurs comme les travaux publics ou les télécommunications est facilitée par les coûts pratiqués par les entreprises chinoises. Pour le développement des infrastructures, les entreprises occidentales et notamment françaises, dont les coûts sont supérieurs de plus de 50 % aux offres chinoises, ne peuvent être qu'évincées.

Un modèle chinois?

Pékin privilégie une approche Sud-Sud en se démarquant ainsi de l'Occident perçue comme le « donneur de leçon ». Prêts sans conditions, rejet de l'ingérence, Pékin met en avant son propre modèle de développement dissociant développement économiques et réformes politiques assurant ainsi la survie de régimes vilipendés en Occident, comme le Soudan ou le Zilmbabwe.

La nouvelle percée chinoise en Afrique ne peut laisser indifférents ni les partenaires traditionnels de l'Afrique et ni les gouvernements africains. Sévères ou favorables, les jugements que les nouveaux venus suscitent ne changent pas une réalité qu'il faut admettre : l'arrivée des Chinois en Afrique promet de changer la face du continent.

A lire sur le même sujet:

La stratégie africaine de la Chine par Valérie Niquet, Politique étrangère, 2006

Chine-Afrique:Le dragon et l’autruche par Adama Gaye, L’Harmattan, 2006

Auteur: Marion Zipfel

– Envoyé à l'aide de la barre d'outils Google"

Aucun commentaire: