CHINE AFRIQUE

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samedi 25 décembre 2010

La Chine, populaire auprès des étudiants africains | Radio Nederland Wereldomroep

La Chine, populaire auprès des étudiants africains | Radio Nederland Wereldomroep: "'Vous dormez dans des arbres ?'
Par Karen Meirik
Grâce à la politique généreuse des autorités chinoises en matière de bourse, le nombre d’étudiants africains en Chine a doublé cette dernière année. Ils sont en Chine, quittes à endurer la discrimination.
L’éducation est l’un des principaux points qui figurent sur l’agenda du Forum économique mondial sur l’Afrique, du 10 au 12 juin au Cap, en Afrique du Sud. Pour les Africains qui veulent faire des études techniques, il n’existe pas de meilleur pays que la Chine. Mais ils y font face aussi inévitablement à la discrimination.
Pour le Kényan Erick Mokua (22 ans), étudiant en aéronautique, le point culminant de ses trois années passées à Pékin aura été indubitablement la cérémonie de clôture des Jeux olympiques : 'En tant qu’unique participant africain à l’organisation, j’avais l’impression à ce moment-là de représenter tous les Noirs sur Terre. Je n’oublierai jamais.'
Erick Mokua regarde comme s’il revivait ce moment. Au stade olympique, il avait oublié un moment que les Chinois ne l’avaient pas toujours traité avec égards. Mais il n’avait pas été surpris par ce manque d’égards. Avant d’aller à Pékin, il avait déjà entendu à Nairobi les récits de compatriotes qui avaient étudié une quinzaine d’années auparavant en Chine.
Niaiseries
'Ils m’avaient raconté que les rapports entre étudiants chinois et étrangers, en particuliers africains, étaient mauvais.' Ce n’est plus le cas actuellement, selon lui, mais l’ignorance des étudiants chinois peut parfois l’irriter. 'On me demande parfois si on dort en Afrique, comme les singes, dans des arbres. Parfois ces niaiseries m’énervent tant que je réponds : Oui, on dort dans des arbres. Le nouvel ambassadeur habite dans l’arbre à côté de chez moi.'
En général, Mokua garde son calme, dit-il, car les questions ne sont pas toujours
mal intentionnées. 'Leur intérêt m’offre une plate-forme pour parler de l’Afrique. La plupart d’entre eux ne savent rien, c’est ce qui explique leurs questions.'
Racisme
Néanmoins le racisme joue un rôle, pense-t-il. Lorsqu’il a voulu se faire un peu d’argent en enseignant l’anglais dans un institut, la direction a donné la préférence à deux Russes. 'Alors que l’anglais est ma seconde langue maternelle, je le parle depuis mon plus jeune âge.'
Grâce à la politique généreuse des autorités chinoises, Mokua et des milliers d’autres Africains peuvent étudier en Chine, quittes à endurer la discrimination. 'J’avais réglé ma bourse en deux semaines, dit Mokua, et ça a été le facteur décisif pour aller étudier en Chine.'
Mao
La politique africaine de Pékin a subi ces dernières décennies des changements radicaux. A l’origine elle consistait à propager le communisme selon Mao Tsé Toung. Mais la Chine n’a pas réussi à obtenir un rôle idéologique d’importance dans l’Afrique post-coloniale, où les Etats-Unis, l’Union soviétique et dans une moindre mesure la France et la Grande-Bretagne se battaient pour obtenir la première place.
Il ne s’agit plus aujourd’hui d’idéologie, mais de sciences exactes. En 2007, le président et chef du parti chinois Hu Jintao annonçait vouloir doubler le nombre d’étudiants africains dans les universités chinoises. Pour les études techniques, la Chine est la destination numéro 1 pour les étudiants africains. 'Cela exerce une grande influence sur l’Afrique, dit Mokua, aussi bien au niveau économique qu’intellectuel. C’est pour cette raison que les autorités kényanes concluent de nombreux contrats avec les Chinois.'
Chorale africaine
De même les contacts internationaux qu’il a établis ces dernières années revêtent une grande valeur, estime Erick Mokua. Néanmoins il fréquente surtout d’autres Africains. 'On rencontre surtout les étudiants chinois durant les cours. Les Africains, on les rencontre en allant à l’église. Le vendredi et le dimanche. Et sur le campus on a tous les mercredis un groupe qui étudie la Bible. On chante et on s’encourage mutuellement. Le samedi, on a une chorale africaine. Comme ça, c’est plus facile pour moi de vivre à Pékin.'

Les Africains étudient déjà depuis 50 ans en Chine



Depuis les années cinquante déjà les dirigeants communistes comme le Premier ministre Chou En-Lai (1998-1976) nient qu’il y ait du racisme en Chine.

La pratique nous apprend le contraire. Pékin octroie les premières bourses aux Africains dans les années soixante. La plupart d’entre eux ne tiennent le coup qu’un ou deux ans. Le racisme, les dures conditions de vie, les pressions politiques et la vie sociale étouffante en sont les principales causes.

Après l’ouverture de la Chine, en 1978, les Africains sont peu à peu plus nombreux à aller en Chine. Il y a régulièrement des accrochages, les plus violents ayant lieu vers la fin de l’année 1988 à Nanjing. Scandant 'Mort aux diables noirs', des milliers d’étudiants chinois descendent dans la rue. A l’origine de cette manifestation : la fausse rumeur selon laquelle un étudiant chinois aurait été frappé à mort lors d’une bagarre sur le campus. Les manifestations ont lieu pendant plusieurs jours.

Les manifestations étaient un mélange explosif de racisme, nationalisme et d’une
aspiration sincère aux réformes. En un certain sens, elles forment le prélude à un mouvement pro-démocratique qui est né au printemps 1988 dans plusieurs villes de Chine et qui s’est terminé avec la violence répression de la révolte estudiantine sur la place Tiananmen à Pékin, le 4 juin 1988.

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