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jeudi 19 juillet 2012

La Chine double ses crédits à l'Afrique, qui atteignent 20 milliards de dollars - Le Nouvel Observateur

La Chine double ses crédits à l'Afrique, qui atteignent 20 milliards de dollars - Le Nouvel Observateur
Créé le 19-07-2012 à 11h11 - Mis à jour à 11h11

La Chine a annoncé jeudi un doublement à 20 milliards de dollars de ses crédits à l'Afrique à l'occasion d'une conférence ministérielle à Pékin, un geste qui reflète l'engagement croissant de la deuxième économie mondiale sur le continent noir.
L'annonce a été faite par le président chinois Hu Jintao en présence de son homologue sud-africain Jacob Zuma, du président du Bénin et de l'Union africaine Boni Yayi ainsi que du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à l'ouverture de la cinquième conférence ministérielle du Forum de coopération Chine-Afrique (FOCAC).
M. Hu a précisé que les prêts, dont la durée n'a pas été indiquée, serviraient à soutenir les infrastructures, l'agriculture, l'industrie manufacturière et le développement des PME.
Deux fois plus importants que les 10 milliards de dollars annoncés en 2009 lors de la précédente édition de cette conférence trisannuelle à Charm el-Cheikh, en Egypte, ils traduisent la présence grandissante de la Chine en Afrique où elle multiplie les investissements, notamment dans les matières premières nécessaires à la poursuite de sa croissance.
"Les destinées de la Chine et de l'Afrique sont étroitement liées, et leur amitié est profondément ancrée dans les peuples chinois et africains", a assuré le président chinois dans son discours d'ouverture.
"La Chine soutient avec sincérité les pays africains engagés sur une voie de développement qui leur est propre et (...) leur capacité à se développer de façon indépendante", a poursuivi M. Hu.
La Chine est depuis 2009 le premier partenaire commercial de l'Afrique. Les échanges ont atteint l'an dernier un record à 166,3 milliards de dollars, en hausse de 83% par rapport à 2009, d'après le ministère chinois du Commerce.
Hu Jintao a encore annoncé que son pays allait augmenter son aide à l'Afrique, assurer la formation de 30.000 personnes, offrir des bourses à 18.000 étudiants et envoyer 1.500 personnels médicaux sur le continent.
L'aide chinoise à l'Afrique a augmenté de 60% depuis 2009, avait indiqué mardi le porte-parole du ministère du Commerce Shen Danyang, sans fournir de montant.
Les investissements directs chinois en Afrique ont également progressé de 60% depuis 2009 pour atteindre 14,7 milliards de dollars à la fin 2011, selon la même source, qui a précisé que plus de 2.000 sociétés chinoises y ont des investissements.
La coopération avec la Chine "crée des opportunités pour les pays africains de diversifier leurs économies, de créer des emplois et d'améliorer la santé et l'éducation", a assuré de son côté Ban Ki-moon.
Le président sud-africain a quant à lui remercié la Chine de traiter les pays africains en "égaux", tout en mettant en garde contre la persistance d'une relation commerciale déséquilibrée dans laquelle l'Afrique fournit avant tout des matières premières.
"Ce modèle de commerce n'est pas viable sur le long terme", a averti M. Zuma. "L'expérience économique de l'Afrique avec l'Europe dans le passé appelle à la prudence avant d'engager des partenariats avec d'autres économies".
La présence chinoise en Afrique provoque parfois des frictions, voire un vif sentiment antichinois, notamment lorsque les entreprises font venir sur place leurs propres ouvriers, ne respectent pas le droit du travail du pays d'accueil ou maltraitent leurs employés locaux.
Après avoir fortement critiqué la présence des Chinois durant sa campagne électorale l'an dernier, le président zambien Michael Sata les a toutefois déclaré bienvenus dans son pays, où ils ont investi plus de 6 milliards de dollars depuis 2007.
En Namibie cette année, le ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi a reconnu l'existence de problèmes.
"Je ne dis pas que chaque société chinoise ait un comportement irréprochable", a-t-il dit, ajoutant: "nous avons dit à nos sociétés de respecter les lois ici".

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