r Arnaud de La Grange Mis à jour | publié Réactions (68)
Le nouveau siège offert par la Chine à l'Union africaine, au cœur d'Addis-Abeba. Crédits photo : JENNY VAUGHAN/AFP
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En offrant à l'Union africaine (UA) son nouveau siège, la Chine marque spectaculairement sa montée en puissance sur le continent africain.Chine marque spectaculairement sa montée en puissance sur le continent africain. Édifié au cœur d'Addis-Abeba, le bâtiment est entré en fonction dimanche, pour le lancement du 18e sommet de l'organisation africaine. Le cadeau chinois à l'Afrique n'est pas mesquin. Avec ses trente étages, culminant à une centaine de mètres, le nouveau siège de l'UA a coûté plus de 150 millions d'euros. Il aligne trois centres de conférences, des bureaux pour 700 envoyés des 54 États membres, un héliport. Dans sa générosité, Pékin a financé jusqu'au mobilier.
En offrant à l'Union africaine (UA) son nouveau siège, la
Lors de l'inauguration, Jia Qinglin, n°4 du régime chinois, a souligné que la Chine était désormais le premier partenaire commercial de l'Afrique. Avec des échanges qui se sont élevés à 150 milliards de dollars l'en 2011, contre à peine 20 milliards dix ans plus tôt. Selon le ministère du Commerce, les investissements chinois en Afrique ont augmenté de 58,9% en 2011, s'élevant à 1,7 milliard de dollars.
Début janvier, le ministre des Affaires étrangères, Yang Jiechi, a comparé l'Afrique à une «mine d'or» pour les investissements étrangers. Les dirigeants chinois s'évertuent à dire qu'ils ne viennent pas uniquement «pomper» les matières premières - pétrole, surtout, et minerais-, mais qu'ils veulent être un partenaire global et équilibré de l'Afrique. Les dons et crédits accordés au continent aident à huiler le discours. «La relation entre la Chine et l'Afrique devient plus multiforme, plus compliquée, commente Jean-Pierre Cabestan, de la Baptist University de Hongkong. Elle est d'ailleurs moins gérée exclusivement par l'État, avec de grosses sociétés chinoises ou des petits entrepreneurs qui jouent leur propre jeu.» Cette poussée chinoise suscite des réactions contrastées. Certains saluent une manne financière presque inespérée. Un rapport de la Banque mondiale, en 2008, a d'ailleurs reconnu l'apport chinois dans le développement des infrastructures en Afrique, surtout dans des régions où les Occidentaux se sont désinvestis.
Le Tchad offre une illustration de ces rapports parfois difficiles entre le géant chinois et les petits États africains. Il y a dix jours, un différend sur les prix du carburant entre les autorités tchadiennes et la compagnie pétrolière chinoise CNPCI a entraîné la fermeture de la raffinerie construite par cette dernière il y a six mois. Ce qui est nouveau, c'est l'implication politique à laquelle les Chinois se trouvent de plus en plus contraints, souvent bien malgré eux. On vient de voir, chose impensable il y a encore peu, Pékin s'impliquer dans une médiation entre les deux Soudan, qui s'affrontent autour de la rente pétrolière.
En engrangeant les bénéfices de l'internationalisation, la Chine découvre aussi ses dangers. Elle a annoncé dimanche que 29 employés chinois travaillant à la construction d'une route avaient été enlevés par une faction du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), dans le Sud-Kordofan. Avant cela, en Libye, Pékin avait dû procéder à l'évacuation de plus de 30.000 ressortissants et passer sur ses principes diplomatiques pour prendre langue avec des rebelles.
Pour améliorer son image en Afrique, la Chine vient de lancer un décrochage africain de sa télévision officielle CCTV-News. Ce centre de production d'une centaine de personnes, installé à Nairobi, est symboliquement le premier du genre hors de Chine.
LIRE AUSSI:
» L'Afrique dopée par les pays émergents
» La poussée chinoise en Afrique continue
» Quand la Chine rachète le monde
Lors de l'inauguration, Jia Qinglin, n°4 du régime chinois, a souligné que la Chine était désormais le premier partenaire commercial de l'Afrique. Avec des échanges qui se sont élevés à 150 milliards de dollars l'en 2011, contre à peine 20 milliards dix ans plus tôt. Selon le ministère du Commerce, les investissements chinois en Afrique ont augmenté de 58,9% en 2011, s'élevant à 1,7 milliard de dollars.
Début janvier, le ministre des Affaires étrangères, Yang Jiechi, a comparé l'Afrique à une «mine d'or» pour les investissements étrangers. Les dirigeants chinois s'évertuent à dire qu'ils ne viennent pas uniquement «pomper» les matières premières - pétrole, surtout, et minerais-, mais qu'ils veulent être un partenaire global et équilibré de l'Afrique. Les dons et crédits accordés au continent aident à huiler le discours. «La relation entre la Chine et l'Afrique devient plus multiforme, plus compliquée, commente Jean-Pierre Cabestan, de la Baptist University de Hongkong. Elle est d'ailleurs moins gérée exclusivement par l'État, avec de grosses sociétés chinoises ou des petits entrepreneurs qui jouent leur propre jeu.» Cette poussée chinoise suscite des réactions contrastées. Certains saluent une manne financière presque inespérée. Un rapport de la Banque mondiale, en 2008, a d'ailleurs reconnu l'apport chinois dans le développement des infrastructures en Afrique, surtout dans des régions où les Occidentaux se sont désinvestis.
Rapt de 29 Chinois au Soudan
Mais d'autres reprochent aux Chinois de vivre en autarcie, en faisant venir plusieurs milliers de nationaux pour leurs chantiers attirant ainsi des cohortes de commerçants chinois qui fragilisent ou tuent l'économie locale, notamment le secteur du textile.Le Tchad offre une illustration de ces rapports parfois difficiles entre le géant chinois et les petits États africains. Il y a dix jours, un différend sur les prix du carburant entre les autorités tchadiennes et la compagnie pétrolière chinoise CNPCI a entraîné la fermeture de la raffinerie construite par cette dernière il y a six mois. Ce qui est nouveau, c'est l'implication politique à laquelle les Chinois se trouvent de plus en plus contraints, souvent bien malgré eux. On vient de voir, chose impensable il y a encore peu, Pékin s'impliquer dans une médiation entre les deux Soudan, qui s'affrontent autour de la rente pétrolière.
En engrangeant les bénéfices de l'internationalisation, la Chine découvre aussi ses dangers. Elle a annoncé dimanche que 29 employés chinois travaillant à la construction d'une route avaient été enlevés par une faction du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), dans le Sud-Kordofan. Avant cela, en Libye, Pékin avait dû procéder à l'évacuation de plus de 30.000 ressortissants et passer sur ses principes diplomatiques pour prendre langue avec des rebelles.
Pour améliorer son image en Afrique, la Chine vient de lancer un décrochage africain de sa télévision officielle CCTV-News. Ce centre de production d'une centaine de personnes, installé à Nairobi, est symboliquement le premier du genre hors de Chine.
LIRE AUSSI:
» L'Afrique dopée par les pays émergents
» La poussée chinoise en Afrique continue
» Quand la Chine rachète le monde
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