Le ministre des Finances Michel Sapin (c), le directeur de Necotrans en Afrique, Yves-Marie Dulioust (d), et le directeur général du Trésor, Bruno Bezard, dans le port de Dakar, le 11 avril 2016
AFP/Valentin BONTEMPS
En perte de vitesse face à la concurrence de la Chine, les entreprises françaises multiplient les offensives pour reprendre pied sur les marchés africains. En misant sur des approches groupées et en faisant jouer leurs relations historiques avec le continent.
Transport, agroalimentaire, BTP... Dans le continent noir, les entreprises tricolores ont de plus en plus de mal à lutter contre leurs concurrentes chinoises. "La compétition est de plus en plus rude", constate Etienne Giros, président délégué du Conseil français des investisseurs en Afrique (Cian), qui regroupe 160 sociétés opérant sur le continent. "Cela oblige les entreprises à s'adapter", ajoute-t-il.
La France, avec 29 milliards d'euros d'exportations en 2015, reste certes l'un des premiers fournisseurs du continent africain, mais sa position s'effrite. Dans la zone franc, sa part de marché est passée de 34% en 1985 à 12% en 2015. La Chine, dans le même temps, a vu sa place bondir de 2% à 20%. "Depuis 2009, elle est le premier partenaire commercial de l'Afrique", rappelle Etienne Giros.
"La Chine a une approche très volontaire. Elle est présente dans tous les pays, même si certains sont plus concernés que d'autres". Au Gabon, la part de marché de la France est ainsi passée de 40% à 22% en l'espace de 10 ans. Au Bénin, de 22% à 7%. En Côte d'Ivoire, de 28% à 11%... Une érosion directement liée à l'essor de l'Empire du milieu, qui dispose aujourd'hui de 2.500 entreprises sur le continent.
"Dans les travaux publics notamment, les Chinois sont très forts. D'abord parce qu'ils ramènent leurs matériaux de Chine, où c'est moins cher. Et puis parce qu'ils viennent avec leur propre main d'oeuvre, moins chère également", décrit Charles Paumier, responsable commercial de TVS, filiale sénégalaise du logisticien Necotrans. C'est la Chine, ainsi, qui a construit et financé le tramway d'Addis Abeba, inauguré fin 2015. C'est elle également qui édifie la grande mosquée d'Alger. Et elle, encore, qui va bâtir le futur stade olympique d'Abidjan...
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Interrogé lors d'un déplacement à Dakar, le ministre des Finances Michel Sapin a insisté sur la nécessité pour les entreprises tricolores de se battre pour conserver leur place sur le continent. Par quels moyens? Avec quelle stratégie? Du côté du Medef, on insiste sur la nécessité d'une approche "collective", avec des initiatives mêlant grandes entreprises et PME. La France doit apprendre à "chasser en meute", a souligné mercredi le patron de l'organisation, Pierre Gattaz. Fin avril, une délégation de 150 représentants d'entreprises se rendra ainsi en Côte d'Ivoire, à l'initiative du syndicat patronal. L'occasion "d'explorer les nouvelles opportunités d'affaires" dans ce pays considéré comme la locomotive économique de l'Afrique de l'Ouest.
Les entreprises françaises misent également sur les liens tissés avec les entreprises et les autorités de ces pays. "On a une relation avec l'Afrique qui est historique. C'est un continent qu'on connaît bien, ce qui est un atout non négligeable", insiste Etienne Giros. "Nous avons des avantages culturels qu'il nous appartient de faire valoir", abonde marc Rennard, directeur général adjoint d'Orange. Un groupe aujourd'hui présent dans 15 pays africains, dont des pays anglophones, où les entreprises tricolores sont moins présentes mais cherchent désormais à se développer.
Au-delà des logiques de concurrence, certains défendent enfin la mise en place de partenariats avec les entreprises chinoises, sur des projets ponctuels. "Nous avons des qualités complémentaires. Ensemble, on peut faire des choses intéressantes", estime Etienne Giros, pour qui la Chine contribue au dynamisme du continent. "L'Afrique, c'est le relais de croissance de la planète pour les trente prochaines années", souligne l'homme d'affaires. "Il faut y aller maintenant. Après, les places seront prises".
BISSAU, 11 avril (Xinhua) -- L'ambassadeur de Chine en Guinée-Bissau, Wang Hua, a exprimé la disponibilité de son pays à soutenir la Guinée-Bissau avec des "actions concrètes" dans son processus de développement.
"Le gouvernement chinois est toujours ouvert et disponible pour soutenir la Guinée-Bissau", a déclaré le diplomate lors de la cérémonie de clôture, lundi à Bissau, du Forum pour la Coopération économique et commercial entre la Chine et les pays lusophones.
M. Wang a révélé qu'il a eu des entretiens avec le président de la République, José Mario Vaz, "qui a souligné la nécessité urgente de promouvoir le développement de la Guinée-Bissau".
Lors de ce forum, les gouvernements de la Chine et de la Guinée-Bissau ont signé onze accords de coopération dans le cadre du partenariat public-privé notamment dans les domaines du commerce, de l'industrie, des infrastructures aéroportuaires et portuaires et des échanges entre les chambres de commerce.
"Nous allons travailler à mettre en œuvre les recommandations du forum", a assuré Malal Sane, ministre de la Présidence du Conseil des ministres de la Guinée-Bissau.
Ce forum a regroupé à Bissau 150 participants venant de Chine, notamment de Macao, et des pays membres de Communauté des Pays de Langue Portugaise (Angola, Cap-Vert, Guinée-Bissau, Mozambique, Portugal et Timor oriental).
Le président chinois Xi Jinping (à gauche) et le président kényan Uhuru Kenyatta à Pékin, le 19 août 2013.Crédits : WANG ZHAO / AFP
Lors de sa première visite en Chine en 2013, Uhuru Kenyatta avait signé pour plus de 5 milliards de dollars de contrats. Depuis, son pays est devenu l’un des partenaires les plus choyés par Pékin en Afrique. Les yuans pleuvent sur le Kenya. Mais à quel prix ?
Au-delà des implications politiques, la Banque mondiale s’est penchée sur le dossier. Résultat