Où va la Chine ? 21 février 2015 / Propos recueillis par Gilles Carrière / commentaires Titulaire notamment d'une Maîtrise en droit des affaires internationales, Gwenola Lemoine connaît bien la Chine. C'est à ce titre qu'elle interviendra, vendredi, dans le cadre des conférences de la Liberté de l'esprit. Propos recueillis par Gilles Carrière Où va la Chine ? C'est à cette question que répondra, vendredi, Gwenola Lemoine dans le cadre de la Liberté de l'esprit. Interview. La Chine est aujourd'hui la première puissance économique mondiale. Mais son PIB par habitant est huit fois inférieur à celui des États-Unis. Peut-on parler de puissance économique en trompe-l'oeil ? Comme dans un trompe-l'oeil, l'effet d'illusion ne fonctionne que si on le regarde de loin. Le PIB par habitant ne reflète pas les disparités immenses dues à la combinaison de facteurs complexes, par exemple la disparité entre les métropoles et la campagne. Les médias nous montrent volontiers des mégalopoles hérissées de gratte-ciel. Sur le terrain, les conditions de vie d'une grande partie de la population restent précaires. Mais pour qui a connu la Chine il y a trente ans, l'élévation globale du niveau de vie d'une grande partie de la population est notable. On évoque moins dans les médias la place de la Chine sur la scène politique internationale. Quel est son poids en la matière ? La Chine joue un jeu de go complexe : d'un côté, elle affirme sa puissance à l'égard de ses proches voisins d'Asie de l'Est, notamment en Mer de Chine où elle joue savamment avec les allumettes, misant sur le fait que personne n'a intérêt à un conflit ouvert. De l'autre, elle se positionne sur la scène internationale comme une « grande puissance émergente » et développe résolument son influence aux côtés des « grands ». Sur le terrain, ces deux « parties » n'en font qu'une, car les grandes puissances, et notamment les États-Unis, sont très concernées par les enjeux en Asie de l'Est. L'Afrique en voie de colonisation chinoise : fantasme ou réalité ? Poser la question de cette manière, c'est déjà raisonner avec nos grilles de lecture européennes. En Afrique, la Chine ne vient pas « apporter les bienfaits de la civilisation » selon un modèle européen. Dans le cadre de son projet de « Nouvelles routes de la soie », elle y développe des infrastructures de transport à grande échelle, notamment dans le cadre d'un accord sans précédent avec l'Union africaine (autoroutes reliant les capitales africaines, TGV, liaisons aériennes, ports), assurant ainsi durablement son approvisionnement en matières premières. La Chine est-elle consciente des problèmes démographiques (vieillissement de sa population) et sociaux (poussée des inégalités) qu'elle va devoir surmonter à brève échéance ? Si vous voulez parler des dirigeants chinois, il est certain qu'ils sont parfaitement conscients de ces défis hérités de l'histoire, ils y sont même d'ores et déjà confrontés (mouvements populaires, grèves...). Ce qui est plus incertain, c'est la façon dont le président chinois, Xi Jinping, compte aborder ces problèmes, et surtout de quelle latitude il dispose pour ce faire, y compris au sein des différentes composantes du pouvoir actuel. Pratique Conférence vendredi 27 février à 18 h 30 au Centre des Abeilles. Entrée gratuite.
Des figurines d'éléphants en ivoire illégales présentées durant une conférence à New York le 12 juillet 2012.Crédits : REUTERS2 m 29 et les larmes aux yeux. L’ancienne star de la NBA, Yao Ming, a ému la Chine entière lors de son périple africain l’an dernier pour la chaîne nationale CCTV. Le basketteur chinois est sorti de sa retraite en participant à une série documentaire sur la contrebande d’ivoire en Afrique. Pour une fois, la propagande n’y est pas allée avec des pincettes, filmant en gros plan le géant en pleurs face aux cadavres d’éléphants mutilés. « Acheter de l'ivoire revient à acheter des balles », a martelé la star pour sensibiliserses compatriotes qui achètent 90 % de l’ivoire de contrebande africain.
Cette fois la campagne risque de faire encore plus de bruit : Angelina Jolie et Brad Pitt, le couple star d’Hollywood, se mobilisent en effet à l’occasion d’Africa, un film coup de poing inspiré de la vie de Richard Leakey, ancien directeur du service de préservation de la faune du Kenya, et dont le tournage va bientôt débuter.
Interviewé par un grand quotidien de Hong Kong, Richard Leakey insiste sur le rôle de la Chine dans ce commerce illicite : « Les producteurs m’ont assuré qu’ils feront tout pour que le film soit projeté dans les cinémas chinois. »
La Chine veut s’affranchir de sa mauvaise image en Afrique. Si son attitude a peu à peu changé ces derniers mois, c’est que le massacre est « hors de contrôle » assurent plusieurs ONG. Selon elles, plus de 100 000 éléphants d’Afrique ont été tués entre 2010 et 2012. En cause : l’envolée de la demande d’ivoire en Chine, où le prix de gros pour les défenses brutes d’éléphants a triplé en quatre ans pour atteindre 2100 dollars le kilo !
« Tant que la Chine ne fermera pas son marché légal de l'ivoire, je ne vois pas de solution car la demande est trop forte, nous explique Andrea Crosta, directeur et fondateur d’Elephant Action League. Au Kenya, une paire de défense représente trois à cinq années d’un salaire moyen ».
Collusion entre les groupes terroristes et les trafiquants d’ivoire
Mais la Chine ne se mobilise pas uniquement pour la survie des éléphants. Plusieurs rapports pointent en effet la collusion entre les groupes terroristes et les trafiquants d’ivoire. Pour le Programme des Nations unies pour l’environnement et l’organisation de coopération policière Interpol, l’ivoire africain vendu en Asie représente une valeur marchande de plus de 150 millions de dollars par an (plus de 110 millions d’euros).
« Les milices comme Boko Haram, l'Armée de résistance du seigneur (LRA) en Ouganda et beaucoup d’autres comme les Janjaweeds soudanais traquent et massacrent les éléphants. Les islamistes shebab se contentent quant à eux d’acheter et revendre l’ivoire, explique Andrea Crosta qui a infiltré ces filières pendant dix-huit mois. Ils collectent l'ivoire dans un ‘no man’s land’ situé entre le Kenya et la Somalie puis ils livrent la marchandise, soit directement dans les eaux internationales grâce à leurs vedettes rapides, soit dans des ports où ils peuvent facilement corrompre les douaniers comme celui de Mombasa ou de Dar es Salam. Il y a beaucoup d'acheteurs, mais ce ne sont que des intermédiaires avant d'arriver au client final qui le plus souvent est en Chine ».
« En achetant un simple bijou, vous alimentez une longue chaîne de crimes et de sang. En Somalie, par exemple, les Shebab achètent jusqu’à trois tonnes d’ivoire par mois aux braconniers africains pour les revendre ensuite aux Chinois. Ce trafic ressemble de plus en plus à celui de la drogue : les profits sont considérables et l’argent récolté sert à acheter des armes », assure Andrea Crosta.
Mais la Chine fait face à d’énormes défis pour contrôler ce trafic. Le nombre de riches clients intéressés continue de progresser et un nombre croissant de travailleurs chinois en Afrique achètent des quantités de plus en plus importantes d’ivoire pour les faire sortir en fraude. Pékin doit donc s’impliquer davantage dans cette lutte afin de ne plus apparaître comme le financier, même indirect, du terrorisme.
Sébastien Le Belzic est un journaliste installé à Pékin depuis 2007, où il dirige le site Chinafrica.info, un magazine sur la « Chinafrique » et des économies émergentes
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Les relations et la coopération sino-africaines ont connu un développement vigoureux ces dernières années. La coopération sino-africaine touche non seulement à la construction d'infrastructures telles que des chemins de fer, mais aussi à l'industrie, à l'agriculture, à la santé, à l'énergie ou encore à la culture.
Dans le secteur des infrastructures, le président zimbabwéen et président en exercice de l'Union africaine (UA) Robert Mugabe a souligné lors du 24e sommet de l'Union africaine (UA) à Addis Abeba, que l'Afrique disposait de ressources abondantes qui devraient être mobilisées pour lancer des projets de construction d'infrastructures telles que des routes, des chemins de fer et des ports.
Selon M. Mugabe, la Chine est l'une des partenaires fiables de l'Afrique et a promis des ressources pour contribuer au développement d'un réseau à grande vitesse, de l'hydroélectricité, de câbles sous-marins et de ports modernes en Afrique.
L'Afrique joue un rôle de plus en plus important sur la scène internationale et est un nouveau pôle de croissance économique mondiale, et les infrastructures du transport y constituent une base importante de l'accélération de la croissance économique. Le chemin de fer de Benguela en Angola, terminé en août 2014 et qui parcourt 1.344 km entre 67 gares à une vitesse de 90 kilomètres, donne accès à la partie intérieure de l'Angola. Le projet a employé quelque 100.000 habitants au cours de sa construction et a offert une formation de technicien à plus de 10.000 habitants locaux.
Quant à la construction d'un chemin de fer le long de la côte du Nigeria qui sera réalisée par la Chine, le projet adoptera des normes technologiques chinoises, et permettra de créer jusqu'à 200.000 emplois locaux, directement ou indirectement. Jusqu'à 30.000 postes de travail fixes pourraient également être créés une fois que le chemin de fer sera opérationnel.
La Chine est prête à partager sa technologie et ses expériences sur la construction de chemins de fer et à coopérer avec l'Afrique dans la conception de projets, la construction, l'équipement, la gestion, la formation de personnel et le financement.
En ce qui concerne les investissements dans l'industrie, les entreprises chinoises construisent des usines en Afrique. En Ethiopie, une entreprise chinoise privée a fourni des emplois à des jeunes locaux en ouvrant une usine de chaussures. "Lors de l'ouverture de l'usine en 2012, des centaines d'habitants locaux ont fait la queue pour postuler à un emploi. La scène était vraiment spectaculaire", a indiqué Liu Guijin, ancien représentant spécial du gouvernement chinois pour les affaires africaines.
L'Afrique a une importante population jeune, plus de 200 millions de jeunes africains étant âgés de 15 à 24 ans. En investissant et en construisant des usines en Afrique, les sociétés chinoises aident à soulager la pression du chômage sur le continent.
A l'égard de la coopération sino-africaine dans le domaine de l'agriculture, des observateurs ont indiqué que la Chine était considérée comme un important partenaire agricole dans des pays africains tels que la Guinée-Bissau, le Zimbabwe, le Niger et le Congo-Brazzaville.
Au Congo-Brazzaville, par exemple, des spécialistes chinois aident à former des agriculteurs locaux et à cultiver des produits agricoles adaptés à l'environnement local dans le Centre de démonstration des techniques agricoles (CDTA) de Brazzaville, qui est financé par la Chine et a été inauguré officiellement en septembre 2012.
Sur le plan médical, la Chine a envoyé des spécialistes d'Ebola en Afrique de l'Ouest, qui ont formé 5.093 médecins, infirmiers et travailleurs de santé communautaires en Sierra Leone, 1.823 au Liberia, 1.481 en Guinée et 1.805 dans six autres pays de la région.
Depuis la fondation de la République populaire de Chine, le pays a envoyé des équipes et missions médicales dans de nombreux pays africains, tels que l'Algérie, le Tchad ou encore le Sénégal.
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Certains médias occidentaux estiment que la Chine mène une "diplomatie de béton" en Afrique. Mais selon des experts sénégalais, ce sont les pays africains eux-mêmes qui en ont un besoin urgent pour le développement de leurs infrastructures.
L'apport de la Chine au développement de l'Afrique ces dernières années a été "considérable et n'est plus à démontrer", ont estimé des experts interrogés par Xinhua à Dakar, qui ont en même temps relativisé les critiques de certains médias occidentaux contre la politique de partenariat de la Chine avec les Etats africains.
"En matière d'aide publique au développement, les capitaux chinois sont de plus en plus perçus comme une panacée pour les Etats africains" face à la baisse de l'aide publique au développement des pays occidentaux, a confié à Xinhua Abdoulaye Ibrahima Lawal, doctorant en relations internationales à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
Les investissements chinois sont de natures variées, selon M. Lawal, de nationalité nigérienne, qui a cité notamment les investissements dans le domaine des infrastructures sociales telles que les écoles, les hôpitaux, les stades, les routes bitumées, les forages et les systèmes d'adduction d'eau.
"Depuis quelques années (...), la Chine finance le développement et la construction d'infrastructures culturelles, sportives, routières et ferroviaires", a pour sa part affirmé Abdou Aziz Sabaly, chef du Service de la documentation et des archives de la Chambre de commerce de Dakar.
Il a visité la Chine du 17 au 31 octobre 2013 avec une délégation de représentants des Chambres de commerce du Bénin, de la Côte d'ivoire, des Comores, de la République du Congo, du Gabon, de la Guinée-Bissau, du Mali, du Niger et du Sénégal, à l'invitation du Conseil chinois pour la promotion du commerce international et de l'Academy for International Business Officials.
M. Sabaly, qui a rappelé qu'historiquement, l'aide de la Chine en Afrique était orientée vers la consolidation des indépendances et dans l'assistance médicale, entre autres, a souligné que "l'aide publique chinoise marque le pas au profit de partenariat publics-privés dans lesquels, les deux parties sont toutes gagnantes".
Il a estimé que la réalisation d'infrastructures donne des perspectives "intéressantes" de développement pour les pays africains, tout en appelant les entreprises chinoises à transférer davantage leur savoir-faire aux Africains.
Interrogé sur le regard de certains médias occidentaux sur la Chine, il a soutenu que cela relève d'une impression que "la Chine est en train de prendre leur part de marché".
"L'Afrique a besoin d'investissements, la Chine a les moyens et cherche à investir", a-t-il souligné.
D'autres spécialistes, dont des journalistes, ont reconnu eux aussi l'apport non négligeable de la Chine dans les différentes politiques de développement des Etats africains.
"Aujourd'hui, le rôle que joue la Chine dans le développement de l'Afrique n'est plus à démontrer. Non seulement elle est devenue l'un des bailleurs du continent, mais elle accorde des crédits, finance des infrastructures de toutes sortes", a de son côté indiqué Edouard Touré, journaliste de l'Agence de presse africaine (APA) dont le siège est à Dakar.
"C'est l'exemple du Sénégal où la Chine a construit, entre autres projets, le grand théâtre déjà achevé et le musée des civilisations (en chantier) et d'autres infrastructures. L'autoroute à péage Thiès-Touba dont la première pierre a été récemment posée est aussi financée par la Chine", a fait remarquer le journaliste.
"La Chine est dans tous les domaines, allant de l'éducation à la santé, en passant par l'économie", a -t-il ajouté.
Le journaliste sénégalais a en outre minimisé les critiques de médias occidentaux contre la présence de la Chine en Afrique, soulignant que ces médias appuient leur pays dans "leurs oeuvres de diabolisation" de la Chine.
"Au sujet des critiques contre la Chine, je pense qu'elles ne sont pas souvent fondées ou objectives", a-t-il souligné.
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Des patients devant un hôpital de Canton, Chine.Crédits : Sébastien le Belzic
Il y a encore quelques années, il ne fallait pas évoquer la présence chinoise en Afrique aux diplomates du Quai d’Orsay. Sourde aux appels du pied de Pékin, Paris voulait faire cavalier seul sur le continent et surtout garder la main sur son pré carré. Mais les temps ont changé. La Chine est devenue incontournable en Afrique et les diplomates français ont fini par accepter de coopérer avec les Chinois.
Exemple lors de la récente visite en Chine du premier ministre français. « On a changé d’époque », a expliqué Manuel Valls alors que l’on inaugurait dans la ville de Wuhan, le 31 janvier dernier, le premier laboratoire P4 de Chine. Une installation unique en Asie et classée haute sécurité. Ce laboratoire est le fruit de dix longues années de tractations entre les gouvernements chinois et français. L’une de ses finalités sera le traitement des maladies infectieuses africaines.
Le gagnant-gagnant
Un billard à trois bandes comme le souligne un industriel français : « Les Africains ont le marché, les Chinois ont l’argent et les Français ont les technologies. C’est gagnant-gagnant. »
Etrange paradoxe que de voir ainsi ces deux pays se pencher ensemble sur les pandémies du continent. C’est Ebola qui a été le véritable signal de l’urgence de cette coopération. Le virus a été l’occasion pour la Chine de marquer sa solidarité avec le continent. Plus de 200 experts et médecins chinois ont été déployés dans les trois pays les plus touchés : le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée. Pékin a débloqué une aide d’urgence de 82 millions de dollars et dans la foulée, la Chine va inaugurer cette année une première mission médicale au Mali. Les médecins chinois vont former plus de 500 agents sanitaires maliens pour la prévention du virus Ebola et d’autres épidémies. L’accord a été signé le 29 janvier à Bamako.
On est loin des médecins aux pieds nus envoyés dans les campagnes chinoises par Mao Zedong. La Chine veut démontrer cette fois sa capacité à former et venir en aide aux populations. Mais pour cela, elle a besoin de la France. La lutte contre Ebola est ainsi devenue un laboratoire de cette nouvelle coopération à trois.
« La Chine et la France sont deux pays très impliqués au Mali, explique le vice-président de Bio-Mérieux en Chine. C’est un pays idéal pour nous afin de développer cette coopération. »
Pascal Vincelot rappelle ainsi que l’entreprise française est à l’origine du laboratoire de Wuhan et qu’il s’agit là d’un centre indispensable pour prévenir et traiter des maladies venues d’Afrique.
La lutte contre Ebola est devenue le laboratoire d’une nouvelle forme de coopération entre l’Afrique, la Chine et la France.
« Il y a des millions de voyageurs qui transitent entre la Chine et l’Afrique, confie Pascal Vincelot. Il est donc évident qu’à un moment ou un autre les maladies présentes en Afrique vont se retrouver en Chine, ce qui inquiète beaucoup les autorités chinoises. »
Mali, capitale de la « Chinafrique »
La densité du pays et la présence de 200 000 ressortissants africains dans la région de Canton, là même où se répandent chaque année de nouveaux virus en Chine, ont marqué une prise de conscience. D’un côté, la Chine contrôle plus étroitement les migrants africains et, de l’autre, elle accélère sa coopération avec des groupes français comme Pasteur, Mérieux ou le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) sur des projets sanitaires.
D’autres entreprises s’inspirent de ce ménage à trois comme EDF, Areva ou Total qui travaillent déjà en Afrique avec leurs partenaires chinois. Le Mali est à ce titre la capitale de cette « Chine-France-Afrique ».
Pékin a promis en septembre dernier au président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, plus de 10 milliards de dollars pour financer des contrats d’infrastructures, l’exploration du sous-sol malien et des programmes de santé.
Pour la France, c’est l’occasion d’affirmer son rôle d’intermédiaire en Afrique en offrant son savoir-faire, et peut-être récolter enfin quelques fruits de cette lucrative Chinafrique.
Sébastien Le Belzic est un journaliste installé à Pékin depuis 2007, où il dirige le site Chinafrica.info, un magazine sur la « Chinafrique » et des économies émergentes.
Sébastien Le BelzicPékin, Chine
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La présence chinoise en Afrique a toujours été saluée par les populations africaines qui sont convaincues des bienfaits de ses interventions et de leurs retombées directes sur leur niveau de vie, estiment des observateurs en Mauritanie.
Ces populations apprécient surtout le caractère apolitique et désintéressé des investissements chinois qui répondent à leurs soucis, même si une propagande médiatique occidentale cherche résolument à ternir l'image de la Chine, constatent les analystes.
C'est à ce titre que Camara Seydi, directeur de l'hebdomadaire indépendant "La nouvelle Expression", acteur de la société civile, rappelle une déclaration faite l'année dernière par le chef du gouvernement chinois, Li Keqiang, qui donne toute la mesure de la volonté de Chine de contribuer au développement de l'Afrique.
"Je rêve, a-t-il déclaré, de voir toutes les capitales africaines interconnectées grâce à des trains à grande vitesse afin de renforcer l'intégration régionale et le développement. La Chine est prête à coopérer avec l'Afrique pour transformer ce rêve en réalité".
Ce rêve, a souligné Seydi Camara, est en train de se concrétiser avec la signature, le 27 janvier à Adis Abeba, entre L'Union africaine (UA) et la Chine, un document cadre portant sur un projet d'infrastructures destiné à relier les capitales africaines par des routes, des trains à grande vitesse et des dessertes aériennes.
C'est là la preuve de la volonté réelle de la Chine d'aider au décollage de l'économie africaine.
M. Camara relève aussi que le nouveau siège de l'Union africaine, un imposant immeuble de 20 étages à Addis-Abeba, d'un coût d'environ 200 millions de dollars, est un cadeau chinois à l'Afrique.
Les relations commerciales et économiques entre la Chine et l'Afrique sont plus diversifiées que jamais et les investissements chinois ont aidé à créer de nombreux emplois en Afrique, ce qui a grandement contribué à améliorer les conditions de vie des populations locales, sans pour autant s'ingérer dans les affaires des pays, a souligné M. Camara.
Cette politique chinoise de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays africains et son approche directe de l'aide la rendent plus attractive que les bailleurs de fonds occidentaux, dont l'aide est tributaire "à l'état des lieux de la démocratie et le respect des droits humains dans nos pays", a-t-il ajouté.
Nombre de médias occidentaux se sont mobilisés, depuis quelques années, pour tenter de fausser l'image de la Chine en Afrique à travers la diffusion de stéréotypes visant à détourner les Africains de leur tendance à croire en la Chine et à son apport pour le développement du continent.
Apparemment, ils n'y ont pas réussi, puisque les autorités étatiques et les populations africaines continuent de considérer la Chine come une "amie de l'Afrique".
"Nous estimons que la Chine est le premier ami du continent, dont l'action favorise un meilleur avenir pour les Africains", a conclu Seydi Camara.
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Les autorités chinoises ont fait passer un message fort au Premier ministre français lors de rencontres politiques à Pékin : la Chine souhaite développer des partenariats avec la France pour aller explorer ensemble les marchés extérieurs. Le Premier ministre chinois a été très explicite lors de la conférence de presse commune : "La France et la Chine doivent promouvoir des sujets structurants, comme le nucléaire, l'aéronautique, le chemin de fer, et développer ensemble les marchés des pays tiers", a déclaré Li Keqiang.
Lors des conversations, la Chine a parlé plus spécifiquement d'Asie du Sud-Est et d'Afrique. Et au sens chinois, l'Afrique englobe tout le continent : du Maghreb à l'Afrique du Sud, en passant par l'ensemble du monde arabe. Pour le Premier ministre chinois, c'est une manière pour la Chine de proposer une solution au déficit commercial qu'enregistre la France à son égard (plus de 25 milliards d'euros, selon les chiffres français, environ 20 milliards, de source chinoise), un déséquilibre qui embarrasse Pékin. "La Chine ne cherche pas à avoir un excédent commercial avec la France, elle voudrait atteindre l'équilibre pour permettre de développer entre les deux pays une relation commerciale à long terme", a déclaré Li Keqiang.
La Chine, premier investisseur en Afrique
Pour le président Xi Jinping, qui est revenu sur le sujet en soulignant les perspectives de croissance, la vision est d'ordre plus stratégique. La Chine s'est intéressée de nouveau à l'Afrique à la fin du XXe siècle, lorsque le reste du monde regardait vers... la Chine. Voyant "l'opportunité historique" de développer son influence sur cet immense continent délaissé par les anciennes nations coloniales, Pékin a d'abord voulu y aller seule. Animée par la nécessité de s'approvisionner en matières premières et en pétrole, la Chine a contribué à développer des infrastructures en Afrique, construisant hôpitaux, écoles et routes (reliant les ports et les gisements) en échange de concessions.
La Chine est ainsi devenue en 2010 le premier investisseur en Afrique et ses échanges commerciaux avec le continent ont dépassé les 100 millions de dollars. Ce faisant, la Chine a révélé aux Occidentaux l'existence d'une nouvelle génération africaine, désireuse à son tour de s'enrichir et de se développer. Aujourd'hui, le monde voit l'Afrique comme un continent d'avenir. Mais les Chinois ont eu aussi des déboires en Afrique, leurs méthodes trouvant leurs limites. Dans plusieurs pays (le Niger, par exemple), des manifestations de protestation contre la présence chinoise ont même eu lieu.
Sourde aux offres du Quai d'Orsay
Sourds il y a dix ans aux offres du Quai d'Orsay pour travailler ensemble, voilà à présent les Chinois demandeurs de partenariats. "Les Africains ont le marché, les Chinois veulent investir leur argent à l'étranger, les Français ont les technologies, c'est gagnant-gagnant-gagnant", estime un industriel. Certains programmes existent déjà, comme Total et son partenaire chinois qui explorent des gisements pétroliers offshore au large de l'Angola et au Nigeria. D'autres sont à l'étude, comme les projets d'EDF-Areva et de leurs partenaires chinois en Arabie saoudite et en Afrique du Sud.
La lutte contre le virus Ebola pourrait constituer un projet fondateur. La Chine et la France inaugurent ce week-end à Wuhan les locaux d'un centre MP4 de recherche sur les maladies hautement infectieuses. "On a changé d'époque", a résumé Manuel Valls. C'est donc une toute nouvelle approche qui doit être imaginée. À l'écoute cette fois des besoins des pays africains, dans une logique non plus d'assistance, mais de développement...
La coopération Chine-Afrique est une affaire gagnant-gagnant visant à promouvoir le développement régional durable, a estimé Elham Mahmoud Ibrahim, commissaire à l'Infrastructure et à l'Energie de la Commission de l'UA, dans une interview exclusive accordée à Xinhua en marge du 24e sommet de l'UA.
"La contribution de la Chine à la construction d'infrastructures à travers le continent africain est évidente et j'apprécie sincèrement de telles contributions", a affirmé M. Ibrahim, ajoutant que la Chine est toujours un bon partenaire pour les pays africains.
Selon des statistiques du ministère chinois des Affaires étrangères, la Chine a complété 1 046 projets en Afrique, dont 2 233 kilomètres de chemins de fer et 3 530 kilomètres de routes.
Le responsable de l'UA a indiqué que la riche expérience de la Chine en construction de routes et de chemins de fer est bénéfique pour certains des pays africains en processus de modernisation.
Le responsable a également rejeté les accusations selon lesquelles les projets d'infrastructures financés par la Chine à travers le continent constituent une forme de néocolonialisme, indiquant que de telles remarques sont sans fondement.
"Pour le colonialisme, je crois qu'un côté en bénéficie alors que l'autre est perdant, mais la coopération Chine-Afrique peut bénéficier aux deux", a expliqué le responsable, ajoutant qu'une telle coopération est gagnant-gagnant, alors que l'Afrique développe son continent pendant que la Chine fait simplement des affaires.
En plus de la coopération dans le secteur de l'infrastructure, la coopération Chine-Afrique connaît une augmentation considérable dans le secteur commercial au cours de ces dernières décennies.
Le volume des échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique a dépassé les 200 milliards de dollars américains pour la première fois en 2013, et la Chine est le plus important partenaire commercial de l'Afrique depuis les cinq dernières années.
M. Ibrahim a par ailleurs salué la participation de la Chine à l'Agenda 2063 de l'Afrique. "Nous apprécions également l'initiative de la Chine de travailler avec nous pour atteindre nos objectifs d'infrastructure et de l'agenda 2063", a ajouté l'officiel de l'UA.
Initié en 2013 par les dirigeants africains lors des célébrations du 50e anniversaire de l'Organisation de l'unité africaine, l'ancêtre de l'UA, l'Agenda 2063 est un programme panafricain destiné à développer la trajectoire de croissance de l'Afrique pour les 50 prochaines années.
La coopération sino-africaine a longtemps été vilement calomniée par l'Occident,
alors même que sa nature mutuellement bénéfique a été prouvée à maintes reprises
et largement acclamée.
Le dernier événement prouvant le caractère gagnant-gagnant de cette
coopération a été la signature par l'Union africaine et la Chine d'un mémorandum
d'entente mardi en vue de stimuler la coopération dans les infrastructures
africaines, qui sont devenues un obstacle au développement de ce continent
prometteur.
Pourtant, cet accord, qui, comme de nombreux autres, vise à favoriser le
développement durable de l'Afrique, n'a pas mis fin aux médisances des médias
occidentaux biaisés, qui ont employé des termes tels que celui de
"néocolonialisme" pour dénigrer les bonnes intentions de la Chine.
De telles allégations, aussi provocatrices soient-elles, ne sont que pure
calomnie et ne prennent pas ni en Afrique ni dans le monde. On peut voir
derrière ces diffamations, ou du moins certaines d'entre elles, de la jalousie
et de la frustration égoïstes.
Profondément conscients que la médiocrité de leurs infrastructures est leur
point faible, les pays africains ont décidé depuis longtemps de faire du
développement des infrastructures leur priorité pour accélérer l'élan de
modernisation.
Selon la Banque mondiale, 93 milliards de dollars supplémentaires seraient
nécessaires chaque année tout au long de la décennie à venir pour combler le
déficit des infrastructures rien qu'en Afrique.
Pourtant, les riches pays occidentaux n'ont pas particulièrement aidé
l'Afrique, en partie en raison de leurs restrictions de capitaux. Comme l'a fait
remarquer le magazine The Economist, de nouvelles règles pour les compagnies
d'assurance et les fonds de pension en Europe pénalisent les investissements non
liquides à long terme, tels que ceux dans les routes, les ports et les voies
ferrées. Or, ce sont ces projets dont l'Afrique a désespérément besoin.
Par ailleurs, des décennies après l'accession à l'indépendance des pays
africains, l'Occident ne s'est toujours pas départi de ses intentions
illusoires, anachroniques et ethnocentristes de maintenir l'Afrique sous son
autorité
Ainsi, lorsque la Chine, une amie de longue date de l'Afrique qui a été un
pays pauvre et arriéré, mais qui est par la suite devenue un géant doté de
vastes ressources financières, d'une riche expérience et de technologies
matures, a véritablement tendu la main à l'Afrique, de nombreux pays occidentaux
ont manifesté de la jalousie.
Jusqu'à présent, la Chine a notamment achevé 1046 projets et aidé à
construire 2233 km de chemins de fer et 3530 km de routes en Afrique. Ces
projets ont nettement amélioré les conditions de vie de la population africaine
et ont favorisé le développement socio-économique des pays africains.
L'Occident ne doit pas rester assis sur le côté à bouder et à médire. La
Chine ne pourra pas répondre toute seule à tous les besoins de développement de
l'Afrique, qui a besoin d'autant d'aide que possible.
Dans leurs relations avec l'Afrique, les pays occidentaux devraient apprendre
à la fois de l'histoire et de la Chine. Ce n'est qu'en traitant l'Afrique avec
respect, sur un pied d'égalité et en tenant compte des intérêts des Africains
qu'ils pourront aller loin sur cette terre d'espoir.
Le premier ministre chinois Li Keqiang et le président kenyan Uhuru Kenyatta lors d'une visite du parc national de Nairobi en mai 2014Crédits : REUTERS
La Chine joue un habile jeu de go sur le continent africain. Stratégiquement, Pékin place ses pions sur l’échiquier : routes, autoroutes, aéroports et chemin de fer. Un maillage serré qui quadrille l’Afrique et servira les intérêts de l’Empire du milieu.
La Chine prend grand soin des routes qui servent sa boulimie de matières premières africaines. La semaine dernière, Pékin et l’Union africaine (UA) ont ainsi finalisé les grandes lignes d’un vaste projet d’infrastructures destiné à relier les capitales africaines au moyen d’autoroutes, de trains à grande vitesse et de liaisons aériennes.
Voies ferrées tous azimuts
« C’est le projet le plus important jamais signé par l’Union africaine avec un partenaire », a souligné la présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma. C’est « l’accord du siècle » exulte le vice-ministre des affaires étrangères chinois, Zhang Ming. Ce projet va permettre en effet à la Chine de rafler d’importants contrats et imposer encore un peu plus sa présence en Afrique. Une présence à la hauteur des quelque 2 200 kilomètres de voies ferrées déjà construites par Pékin sur le continent, auxquelles s’ajoute le millier d’autres en travaux. Des lignes de chemin de fer reliant la capitale éthiopienne Addis Abeba et Djibouti, Nairobi et Mombassa au Kenya et des villes de la côte nigériane sont déjà en cours de construction par des entreprises chinoises.
C’est ainsi que 5 000 ouvriers chinois sont déjà à pied d’œuvre, rien qu’au Kenya. En Angola, China Railway Construction (CRC) a achevé il y a six mois la ligne reliant le port de Lobito au réseau ferré du Katanga, en RD Congo. Plus de 20 millions de tonnes de matières premières y chemineront chaque année. Les travaux ont coûté 1,83 milliard de dollars à l’Angola. Ciment, rails, outils de communication et une grosse partie de la main-d’œuvre. Tout venait de Chine.
En novembre dernier, CRC raflait encore un méga contrat de 12 milliards de dollars pour construire au Nigeria une ligne ferroviaire longeant les côtes du pays sur plus de 1 400 kilomètres. Le rail est devenu le fer de lance de la politique chinoise en Afrique. La Chine qui dispose déjà de l’équivalent de la moitié du réseau TGV de la planète sur son territoire signe des contrats tous azimuts.
La « nouvelle route de la soie » chinoise en Afrique
Une « diplomatie des transports » concrétisée par la signature à Addis Abeba de cet accord-cadre. « Ce projet marque le coup d’envoi de la réalisation de l’agenda 2063 », date fixée par l’Union africaine pour la mise en place d’une Afrique « unifiée et prospère », assure la représentante de l’Union. Le financement ? Comme toujours la Chine amène les dollars en même temps que les hommes. L’Exim Bank, la banque chinoise d’import-export, finance l’ensemble des projets. Grâce à cet établissement, la Chine prête désormais plus d’argent à l’Afrique que la Banque mondiale.
Bien sûr les critiques n’ont pas tardé. Diplomatie du béton, pillage des matières premières, néocolonialisme, a-t-on pu lire dans certains médias africains. Amélioration des transports, croissance économique, ouverture au monde, leur a répondu Hua Chunying, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères. Cette diplomatie des transports ne se limite plus au seul chemin de fer. 2015 marque en effet pour la Chine l’ouverture de sa « nouvelle route de la soie ».
Sur le modèle des anciennes voies commerciales qui reliaient la Chine à l’Europe, Pékin tisse sa toile et l’Afrique est une étape incontournable avec la construction prévue de sept ports sur le continent : à Djibouti, en Tanzanie, au Mozambique, au Gabon, au Ghana, au Sénégal et en Tunisie. Un collier de perles payé rubis sur l’ongle grâce à une enveloppe de 40 milliards de dollars débloqués cette fois directement par le gouvernement chinois.
Sébastien Le Belzic est un journaliste installé à Pékin depuis 2007, où il dirige le site Chinafrica. info, un magazine sur la « Chinafrique » et des économies émergentes.
L’Union pour la République et la Démocratie (URD) a présenté les traditionnels vœux à la presse à l’occasion du nouvel an 2015, sous la conduite de l’honorable Soumaila Cissé, président du parti, non moins chef de file de l’opposition, accompagné de membres du bureau national de l’URD, entre autres, Iba N’Diaye premier vice-président de l’URD, de l’honorable Mody N’Diaye président de VRD. C’était le week-end passé à la maison de la presse de Bamako en présence de Dramane Aliou Koné président de la maison de la presse du Mali.
Soumaila CISSE (Photo capture d’écran youtube)
L’honorable Soumaila Cissé, fidèle à son stature d’opposant a évoqué au cours de cet entretien avec la presse, les questions brûlantes de l’heure qui sont entre autres, la protection des journalistes et la promotion de la liberté de presse, la formation du gouvernement Modibo Keita, la reprise fulgurante des attaques djihadistes et terroristes au Nord, les récents événements de Gao, la tentative d’assassinat du général Ould Meydou, la lutte contre l’épidémie de la maladie à virus Ebola, les pourparlers d’Alger et la réconciliation nationale, la restructuration de l’armée, les communales et régionales en avril 2015,
Selon le président de l’URDS, l’année 2014 a été une année éprouvante pour le Mali et les hommes de medias, contrairement à 2013. Le chef de file de l’opposition malienne s’est incliné devant la mémoire des confrères décédés courant 2014, particulièrement le dernier en date à savoir le regretté MLD, rédacteur en chef du journal ‘’l’Indépendant’’.
La fédération internationale des journalistes dénombre 118 journalistes assassinés dans le monde en 2014 et ce constat rappelle la gravité du risque qui est le vôtre dans l’exercice de votre profession. Cette situation interpelle tous les gouvernements, épris de paix et de justice. La protection des journalistes et la promotion de la liberté d’expression doivent être leur priorité. Longtemps présenté comme un bon élève du continent africain en matière de liberté de presse et de démocratie, le Mali sombre depuis 2012, en faisant la plus forte chute dans le classement mondial du respect de la liberté de presse en passant de 25ème place à la 99ème place en 2013. Selon le rapport 2014 de Reporters sans frontière, la corrélation négative entre la situation tragique du Mali et la liberté d’informer fait encore chuter le pays à la 122ème place sur 180 pays évalués selon Soumaila Cissé.
Le chef de l’opposition républicaine dans sa note dira : « vous avez alerté, dénoncé toutes dérives (corruption, concussion, gabegie financière, mensonge) ; vous avez aussi été traité de tous les noms d’oiseaux ; vous avez parfois été humiliés pour la noble mission d’informer ». Avant d’ajouter que c’est une légèreté blâmable d’oublier que la presse constitue le 4ème pouvoir, pouvoir qui n’est affilié ni à la majorité ni à l’opposition. Une presse libre est la condition d’une démocratie vivante et respectueuse de ses citoyens.
Parlant du scandale financier, le président de l’URD dira que le président de la République a fini par donner raison à l’opposition en limogeant les membres du gouvernement cités dans les affaires de mauvaise gestion de ces derniers mois. Aussi l’URD espère que la justice aura les mains libres pour situer les responsabilités afin de laver l’honneur souillé du Mali tout en restaurant la confiance des partenaires. Concernant la nomination du PM Modibo Keita, l’honorable Soumaila Cissé dira que son parti a pris bonne note et lui souhaite beaucoup de chance et une bonne réussite de sa mission. Mais tout de même il déplore la marginalisation des femmes, lesquelles ne sont que 3 sur un effectif pléthorique de 29 membres. Sur le plan sécuritaire, selon Soumaila Cissé 2015 commence dans un environnement sécuritaire plus qu’inquiétant. Au cours de ce mois de janvier 2015, le peuple malien a assisté avec consternation et impuissance à la montée fulgurante des attaques terroristes au nord et au centre du pays. Kidal, Gao, Ménaka, Ansongo, Nampala, Djoura, Dogo et Ténenkou. L’inadmissible tentative d’assassinat du général Ould Meydou vient de confirmer la gravité de l’insécurité à Bamako. L’insécurité généralisée et grandissante affecte dangereusement la paix sociale et annihile tout effort de développement et d’épanouissement des entreprises. Les mines anti personnelles, les attaques à mains armées, les vols de bétails, de voitures, de viols et autres agressions physiques sont le quotidien des populations du nord. C’est pourquoi la restructuration des Forces Armées et de Sécurité s’impose plus que jamais. Il a également rappelé l’impérieuse nécessité de bâtir une armée forte, professionnelle, et républicaine capable de garantir de manière durable la sécurité et l’intégrité du territoire national. La reconstruction d’une telle armée repose sur une gouvernance de qualité. Selon le président Cissé de l’URD demande l’adoption de la loi de programmation militaire ; un pas est certes franchi, mais il convient d’accélérer la procédure d’adoption et de mobiliser rapidement les moyens financiers pour ce faire.
Par rapport aux pourparlers d’Alger et la réconciliation nationale, deux défis majeurs auxquels le pays est confronté, le chef de file de l’opposition dira que l’URD ne cessera jamais de soutenir le Mali, Un et indivisible. S’agissant de la lutte contre l’épidémie de la maladie à virus Ebola, Soumaila Cissé a salué et félicité l’engagement, l’abnégation et la détermination des techniciens maliens avec l’aide précieuse de l’OMS et les partenaires du Mali. Le processus de la réconciliation nationale reste aux abonnés absents explique l’honorable. Les nombreux réfugiés et déplacés maliens vivent dans des conditions hautement précaires avec l’impatience de retourner dans leur foyer. La nouvelle commission vérité, justice et réconciliation, créée en urgence depuis mars 2014 est devenue ancienne sans avoir vu le jour. Sur les élections communales et régionales M. Soumaila Cissé dira que l’année nouvelle s’annonce encore plus incertaine dans la mesure où l’on s’achemine vers les communales et régionales en avril 2015 : Mise à jour du fichier électoral biométrique, révision des listes électorales ; retour de l’administration dans les collectivités territoriales des régions du nord ; participation des refugiés. Toutes ces opérations peuvent-elles être accomplies d’ici avril 2015 ? Le doute est permis. Avant de conclure le président de l’URD ajoutera que ces nombreux défis auxquels le Mali est confronté seront pour les journalistes, l’occasion de faire preuve d’un grand sens de responsabilité. « A travers vos plumes et vos ondes vous contribuerez à assurer la libre circulation des idées sans vous éloignez de la déontologie de votre noble mission ». Mah Traoré