Le cinquième continent est à l’aube d’une nouvelle ère. Toutes les instances internationales (FMI, OCDE..) s’accordent à dire que la croissance mondiale des prochaines années sera la plus dynamique au sud de la Méditerranée. Et pourtant, pendant longtemps, les économistes considéraient que le continent ne pourrait pas se sortir du sentier de la dépendance. Ainsi, doit-on croire à un miracle ? Les spécialistes de l’Afrique Timothy Searchinger et Jean-Yves Ollivier mettent en garde contre une vision enchantée de l’avenir du continent…
L’Afrique un continent plein d’espoir
Si les agences de notations ne sont pas encore très présentes en Afrique, le FMI n’a pas besoin d’elles pour lui attribuer une perspective favorable. Dans son dernier rapport, le Fonds Monétaire International indiquait notamment des taux de croissance supérieurs à 5% pour les deux prochaines années. « En général, les prévisions sont bonnes », résume simplement Luc Christiansen, économiste en chef pour la région Afrique a la Banque mondiale.
De son côté, le centre de développement de l’OCDE souligne que l’Afrique reste « la partie du monde où les ressources naturelles, énergétiques, minérales et agricoles sont les plus sous-exploitées et dans lesquelles il y a jusqu’à présent le moins d’investissements ». Toutefois, au bureau du FMI on rappelle aussi l’importance de « mettre en œuvre des réformes structurelles visant à promouvoir la diversification de l'économie, l'investissement privé et la compétitivité ».
Ziska, co-auteur d’un chapitre sur la sécurité alimentaire et sur les systèmes de production de nourriture dans le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) est beaucoup moins optimiste : « cette région a des problèmes. Cela fait des années que nous hurlons que l’Afrique sub-saharienne a faim, et ça n’a pas changé grand-chose ». Et la situation pourrait empirer selon Timothy Searchinger du World Resources Institute : « les taux de croissance des populations sont de plus en plus élevés. Il est plus difficile que nous ne le pensions d’y adapter le rythme des rendements agricoles ».
Comment pourrait-on d’ailleurs expliquer que le commerce international permette cette grande transformation sans aucun changement des règles ? Evidemment certains évoquent le rôle de l’Empire du milieu, et effectivement l’expression Chinafrique atteste d’une certaine transformation de l’ancienne arrière-cour européenne. Mais est-ce vraiment suffisant ? L’auteur du livre Ni vu ni connu, Jean-Yves Ollivier nous affirme le contraire : « l'Afrique vend ses matières premières non transformées et achète les produits manufacturés des autres. On sait de quel côté se trouve la plus-value. Ce qui devrait suffire à river le clou aux démagogues, qui prétendent que l'Afrique va se développer "grâce à la Chine". Si c'était vrai, le continent serait développé depuis un certain temps déjà, grâce à l'Occident ».
Le panafricanisme ou la panacée ?
Cependant même les financements en provenance du continent sont inégalement répartis. On note par exemple que « le Sénégal absorbe 40% des fonds saoudiens destinés à l’Afrique de l’Ouest ». Si l'entraide africaine n'est pas toujours idéalement distribuée, une vraie solidarité est en train de naitre. Le Prince Abdel Aziz Ben Abdallah Ben Abdel Aziz, en visita à Dakar, rappelait justement lors de son passage, la convergences des vues entre les deux pays sur les dossier internationaux, avant d'aller visiter la Maison des esclaves de l’île de Gorée.
Tandis que de nombreuses élites africaines appellent au développement du panafricanisme, l'Union Africaine reste pour le moment une chimère malgré des rapprochements tangibles. De plus, certaines alliances inquiètent l'occident. Les propos du chef d'Etat de la Guinée équatoriale ne laissent d'ailleurs pas d'ambiguité sur la diversité des approches sur le continent : « Nous regrettons la disparition du colonel Mouammar Kadhafi. Prendre le relais de son combat panafricain est difficile
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