Le Premier ministre malien Moussa Mara a affirmé son adhésion à la vision du Premier ministre chinois Li Keqiang, formulée dans le discours prononcé au siège de l'Union africaine, à Addis-Abeba, sur la politique de la Chine en l'Afrique et la volonté de Beijing d'approfondir le nouveau type de partenariat stratégique sino-africain, rapporte la presse malienne.
CC by Friends of Europe. Le Premier ministre chinois Li Keqiang
"Le partenariat Chine-Afrique est multisectoriel et bénéfique au continent. La Chine n'aide pas un Etat, mais des peuples. La Chine n'est pas lié à un seul pays, mais à toute l'Afrique qu'elle aide à reprendre confiance en elle-même, à assumer sa part de responsabilité dans son développement", a-t-il affirmé après une rencontre avec le Premier ministre chinois mercredi à Abuja (Nigeria), en marge du Forum économique mondiale (WEF) sur l'Afrique.
D'après Salif Diallo, professeur en relations internationales dans une université privée de Bamako, les Maliens et les Chinois sont satisfaits de leur partenariat, qu'ils jugent "exemplaire" presque à tous les niveaux.
"Beijing est aujourd'hui un partenaire incontournable du Mali et de l'Afrique. Et c'est une relation efficace et respectueuse axée sur les besoins réels de nos pays pour se développer et sur les réelles préoccupations de nos populations", a-t-il souligné.
Avec une coopération bilatérale axée sur la réalisation d'infrastructures (routes, barrage hydro-électriques, aménagements agricoles, infrastructures sportives..), la santé, l'agriculture (formation et recherches), "le Mali est la meilleure illustration de la conformité de ce partenariat avec nos besoins de développement économique, social, sportif et culturel", a indiqué le professeur. Pour Mohamed S. Traoré, un membre de l'Association pour l'amitié sino-malienne, la Chine fait des efforts concrets pour approfondir les relations sino-africaines et stimuler la coopération bilatérale dans divers domaines pour le grand bénéfice des deux parties.
"Il fut un moment où les Africains souhaitaient que le transfert des compétences (technologiques) soit un axe important des relations sino-maliennes et sino-africaines. Je pense que les autorités chinoises font depuis des efforts louables dans ce sens, notamment au niveau de la formation des cadres, des techniciens et ingénieurs. Sans compter les programmes de recherches pour accroître la production dans le secteur de l'agriculture par exemple". Pour lui, "nos opérateurs économiques ont aussi leur rôle à jouer dans ce transfert des connaissances. Au lieu par exemple de se livrer à une exportation tout azimut, ils peuvent par exemple négocier et nouer des partenariats avec les entrepreneurs chinois pour implanter des unités industrielles à l'image de SUKALA (usine de sucre sino-malienne)".
Un avis partagé par Kader Toé, chroniqueur politique et membre du réseau des journalistes économiques du Mali.
"Le partenariat entre les secteurs privés des deux pays a du mal à épouser la cadence des relations bilatérales. Je trouve que les opérateurs privés maliens sont timides (...) Sinon, un partenariat dynamique à ce niveau peut être le tremplin idéal pour le transfert des technologies", a-t-il relevé.
Pour sa part, Dr A. Dioma, une pharmacienne malienne, a commencé à exploiter ce créneau. "Nous sommes en contact bien avancé avec des partenaires chinois pour l'implantation d'une usine de consommables médicaux (seringues, perfuseurs..). Cela va permettre non seulement de recruter de nombreux jeunes pharmaciens, mais aussi de leur donner l'opportunité d'une maîtrise technologique", a-t-elle indiqué. Comme le résume si bien Alassane Coulibaly, un diplomate malien, "le partenariat sino-malien, voire sino-africain, est prometteur car très fécond. Mais, il faut un secteur privé dynamique et surtout agressif pour que nos populations en profitent convenablement".
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