L'Institut Confucius a aidé les Kenyans à comprendre la vraie Chine, notamment la langue et la culture chinoises", a indiqué Andronicus Sikula, l'un des premiers Africains à avoir étudié dans un Institut Confucius, actuellement un traducteur-journaliste et chercheur passionné par la Chine.
Depuis l'implantation du premier Institut Confucius en 2004 à l'étranger, ces établissements culturels à but non lucratif offrant aux étrangers la possibilité d'apprendre le chinois et connaître la culture chinoise ont connu un développement rapide et remarquable, notamment en Afrique, où les habitants, surtout les jeunes, ont un réel "engouement pour le mandarin" et un fort enthousiasme pour la culture chinoise.
SUCCES ET PLEIN ESSOR EN AFRIQUE
Selon le site internet du Siège de l'Institut Confucius, un total de 443 instituts Confucius ont été établis dans quelque 120 pays et régions, depuis l'ouverture du premier établissement en 2004 en Corée du Sud. Il existe également 648 classes Confucius dans les écoles primaires et collèges du monde entier. Quelque 850.000 étudiants se sont inscrits dans ces établissements, et plus de 20.000 activités culturelles ont été organisées depuis 2004.
Depuis l'ouverture fin 2005 du premier institut Confucius en Afrique, à l'Université de Nairobi, au Kenya, le continent africain compte 38 instituts et 10 classes Confucius dans 31 pays, notamment en Afrique du Sud, au Kenya, en Ethiopie, en Egypte, au Nigeria, et au Maroc, entre autres.
Bien que ce chiffre ne soit pas élevé par rapport aux autres continents, il faut savoir que près de la moitié de ces Instituts Confucius ont été édifiés au cours des trois dernières années (2012-2014), en Tanzanie, au Congo-Brazzaville, en Namibie, au Ghana, etc. A ces établissements s'ajoutera un nouvel Institut Confucius qui ouvrirait ses portes, plus tard cette année, au Cap-Vert.
Il est le plus important que le nombre de personnes étudiant dans les Instituts et classes Confucius ait augmenté à grande vitesse. En guise d'exemple, le nombre d'apprenants dans les 30 sites d'enseignement de l'Institut Confucius de l'Université d'Antananarivo (ICUA), à Madagascar, est passé de quelques dizaines lors de son ouverture en 2008 à 6.775 en 2013. Selon le président de l'Université d'Antananarivo, Panja Ramanoelina, des personnes de tout âge et catégorie professionnelle suivent des cours de mandarin à Madagascar : universitaires, militaires, décideurs, employés d'autorités institutionnelles, simples citoyens ou encore élèves. Grâce à l'influence de ces instituts, le pays connaît un enthousiasme renouvelé pour la langue chinoise, a-t-il ajouté.
UN OUTIL IMPORTANT D'ECHANGES CULTURELS
La langue est un outil important pour la communication, et la maîtrise d'une langue étrangère permet à une personne d'apprécier les différences d'une autre culture, de regarder le monde d'une manière plus objective et rationnelle et de cultiver la tolérance et l'amitié envers les autres pays, avait indiqué le président chinois Xi Jinping, lors d'une visite fin mars dans un Institut Confucius à l'étranger.
Les avantages de l'apprentissage d'une langue, mentionnés dans ces propos, sont parfaitement en adéquation avec les désirs des Africains ayant étudié dans les Instituts Confucius.
"L'apprentissage de la langue chinoise offre des opportunités. Je souhaite que les jeunes Congolais puissent apprendre cette langue pour tirer profit de ses avantages", a indiqué Divine Ngongo, une étudiante de l'institut Confucius de l'Université Marien Ngouabi, au Congo.
La culture chinoise fascine de plus en plus les étudiants congolais dont la majorité ambitionne d'effectuer des études en Chine ou de travailler dans des entreprises chinoises.
"La Chine est actuellement la deuxième puissance économique du monde. J'apprends le chinois afin de devenir interprète et de travailler dans une société chinoise. Je voudrais servir mon pays et participer à l'effort de construction nationale soutenue par la coopération chinoise", a expliqué l'étudiant congolais Narcisse Goma Ngouemon. Les Instituts Confucius constituent une plate-forme d'échanges culturels. Ils offrent divers cours de langues, des conférences, des expositions, ainsi que des spectacles aux étudiants africains. La Chine invite également des artistes, des académiciens et des jeunes africains à découvrir par eux-mêmes sa riche histoire culturelle.
Grâce aux Instituts Confucius, il y a aujourd'hui en Afrique des sinologues et des enseignants de chinois d'origine africaine qui font découvrir les richesses de la culture chinoise à leurs compatriotes. Jacob Lukaka est le seul professeur d'origine kenyane de l'Institut Confucius de l'Université de Nairobi. Il a suivi ses premiers cours à l'institut Confucius alors qu'il était en troisième année à l'Université, et huit ans plus tard, il est devenu professeur de chinois dans ledit établissement.
"Je suis fier d'être professeur de chinois", a-t-il révélé à l'agence Xinhua. "Le chinois est l'un de mes avantages. Le développement rapide de la coopération Kenya-Chine nécessite plus de personnes maîtrisant le chinois. La Chine est un pays avec une économie de plus en plus influente sur la scène internationale. Je considère qu'apprendre le chinois est très important".
UN GRAND POTENTIEL DE DEVELOPPEMENT
L'Institut Confucius, en tant qu'importante plate-forme en faveur des échanges culturels et de l'amitié entre les peuples chinois et ceux du monde, possède encore un grand potentiel de développement en Afrique. Le Premier ministre chinois Li Keqiang, actuellement en tournée en Afrique, a indiqué que les liens économiques et commerciaux et les échanges culturels entre les peuples sont "deux roues indispensables" au développement de la coopération bilatérale Chine-Afrique.
A cette fin, la Chine est disposée à continuer de promouvoir les échanges culturels et techniques entre les deux parties, afin de contribuer au bel avenir des deux civilisations anciennes, a ajouté M. Li. La Chine a par ailleurs augmenté ses bourses d'études pour que les étudiants africains puissent étudier en Chine, et retourner plus tard dans leur pays avec une passion pour la culture chinoise et de nouvelles connaissances.
La vice-Première ministre chinoise Liu Yandong, également présidente du conseil du Siège de l'Institut Confucius, a appelé à développer davantage l'institut Confucius pour promouvoir les échanges culturels transfrontaliers. Dans ce sens, au début de l'année, l'ambassadeur de Chine au Cap-Vert, Su Jian, a annoncé l'ouverture prochaine à Praia d'un Institut Confucius. On s'attend notamment à l'ouverture de davantage d'Instituts sur le continent émergent.
"Tous les Africains devraient pouvoir jouir de la riche culture chinoise", a estimé Mohamed Setimba, un Ougandais parlant couramment le chinois, diplômé d'une maîtrise de commerce et économie obtenue dans une université de Shanghai. Il souhaite posséder une société commerciale favorisant l'implantation des entreprises chinoises en Afrique et aidant les Africains à faire des affaires avec les Chinois.
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