L’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) a organisé ce vendredi 07 juillet la 5ème édition de Tunis Forum, sous le thème "Tunisie –Chine : un partenariat d’avenir", à la Maison de l’entreprise.
Réunissant des experts, économistes, politiciens, acteurs de la société civile et des organisations internationales, cette rencontre planche sur des thématiques liées à la promotion des stratégies de coopérations internationales. Ce forum a été marqué par la signature de trois conventions englobant une enveloppe de 1200 milliards de dinars. La première a été signée entre ICBC (Industrial and Commercial Bank of China) et Groupe LOUKIL. La deuxième entre HUWAEI et SIAME (Société Industrielle d'Appareillage et de Matériels Electriques), et la troisième entre l’ICBC (Global Banking Department) et AMEN BANK.
Selon le président de l’Institut arabe des chefs d’entreprise, Ahmed Bouzganda, la première convention conclue entre la première banque de Chine et une banque tunisienne privée, porte sur le financement de projets promus par des investisseurs tunisiens. La deuxième a été signée entre un investisseur tunisien et un investisseur chinois pour la création d’un méga-complexe commercial, Tunisia Africa Mall, a Raoued, et la troisième entre une société de communication chinoise et une société tunisienne pour la commercialisation de produits chinois sur le marché africain.
Diversifier les partenaires économiques Parmi les solutions préconisées pour sortir l’économie nationale de la crise, il y en a une qui revient avec récurrence, celle de diversifier les partenaires économiques et commerciaux de la Tunisie, et de ne pas se limiter à notre partenaire traditionnel, l’Europe, dont les économies sont, elles-mêmes durablement en crise, rendant faible à hypothétique toute marge de progression avec le vieux continent.
"L’économie européenne stagne depuis plusieurs années, dans un contexte politique difficile qui voit se multiplier les crises, (crise en Ukraine, Brexit, dette grecque, crise des migrants, …).
L’arrimage de l’économie tunisienne à l’Europe a-t-il montré ses limites, même si la Tunisie a réussi tant bien que mal à équilibrer ses échanges commerciaux avec l’Union Européenne ?", lit-on sur le site de l’IACE.
La Tunisie gagnerait, de ce fait de se tourner vers la Chine et sa route de la Soie.
Pékin a lancé le projet de la Nouvelle Route de la Soie, un maillage d'infrastructures diverses pour faire émerger un empire commercial sur l'ensemble des continents.
Comment la Tunisie pourrait-elle se frayer un chemin sur cet axe, et comment notre pays pourrait-elle être attractif pour les investisseurs chinois ? Des questions auxquelles, l’ancien Premier ministre français, Jean Pierre Raffarin à partiellement répondu, en déclinant la stratégie devant être celle de la Tunisie pour développer sa coopération avec l’empire du milieu.
Stratégie d’internationalisation Raffarin a indiqué que la Chine s’est engagée dans une stratégie d’internationalisation et a fait le choix du multilatéralisme. "A l’heure où un grand nombre de puissances pensent que l’équilibre du monde se fait par la relation bilatérale de puissance à puissance, les Chinois ont choisi une carte multilatérale, et la situation internationale est au cœur de leurs préoccupations".
La Chine a des intérêts dans la coopération internationale, dans la mesure "elle veut l’internationalisation de sa monnaie, nourrir ses propres surcapacités de production", a-t-il dit, estimant que Pékin n’est pas dans une logique d’agressivité, et "défend ses intérêts sur 50 ou 60 ans quand d’autres pays défendent leurs intérêts sur cinq ou sur dix ans."
Il prend l’exemple de la route de la Soie, un investissement à long terme sur l’euro-Asie, dont la perspective est l’Afrique. Par sa capacité d’être à la fois ami de l’Europe, ami de l’Afrique et ami du monde arabe, la Tunisie pourrait être un ami formidable pour la Chine.
La stratégie devant être adoptée par la Tunisie pour se rapprocher de la Chine ne doit pas procéder d’une logique de puissance, mais d’une logique de plateforme pour avoir un accès à l’Afrique, au monde arabe et à l’Europe. Il s’agit là d’une chance et d’une opportunité tant pour la Tunisie que pour la Chine, a-t-il indiqué.
"La culture de paix en Tunisie est semblable à la culture globale que le chinois veulent développer. La chine ne veut pas le conflit et les affrontements, elle cherche toujours l’harmonie et la coopération", a-t-il souligné.
Selon ses dires, "l’erreur pour la Tunisie serait de travailler sur l’aval, sur des projets immédiats liés au système de production. La bonne stratégie avec les chinois est celle de l’amont, et du métissage culturel".
Gnet |
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