Africapostnews (APN) – La Chine est devenue le principal partenaire commercial de l’Afrique. Depuis peu, son influence, à travers les activités des entreprises privées, des institutions financières et des fonds, est de plus en plus examinée. Les échanges commerciaux sino-africains sont évalués à $122 milliards.
Les investissements publics de la Chine vers l’Afrique sont effectués principalement par le biais du Fonds de Développement sino-africain (China-Africa Development Fund). Ce fonds d’investissement, créé il y a une dizaine d’années finance principalement des projets industriels et d’infrastructure en Afrique. Avec un capital de $10 milliards, plus de 90 projets dans 36 pays ont été financés pour un montant de $4,4 milliards.
La Chine est en Afrique pour y rester
Selon une enquête de 1 073 entreprises chinoises dans 8 pays d’Afrique réalisée par le cabinet international McKinsey, 63% des investissements par les entreprises chinoises représentent des engagements de longue durée. 44% de ces entreprises ont effectué des investissements à forte intensité de capitaux, exemples : acquisitions d’usines et achat d’équipement industriel.
Les entreprises chinoises sont également des plus compétitives si bien qu’elles ont remporté le plus d’appels d’offres de la Banque africaine de développement (BAD). Elles ont capté ces financements principalement pour exécuter des projets dans les pays anglophones où elles s’associent avec des entreprises locales.
Bien que les entreprises chinoises aient accéléré la création d’emplois, le renforcement des capacités et le transfert de connaissances et de technologies, les employés africains ne bénéficient pas majoritairement de postes à responsabilités. En effet, 44% des locaux ont des positions de managers. Ce taux est plus important dans les entreprises privées chinoises que dans les entreprises étatiques. Aussi, il est plus élevé dans les secteurs des industries et des services (59% et 49% respectivement) contrairement à la construction/l’immobilier ou au commerce général (33% et 34% respectivement).
Le partenariat entre la Chine et l’Afrique est relativement bien accueilli en Afrique. Le sondage 2016 d’Afrobaromètre dans 36 pays africains montre que 63% des africains trouvent l’influence chinoise « plutôt » ou « très » positive.
Les relations sino-africaines mitigées
Cependant, tout n’est pas rose. La Chine continue d’avoir la réputation d’usage de mauvaise qualité de matériaux pour les grands travaux, de mauvais traitement de personnel, de mener une concurrence déloyale aux petits commerçants dans les quatre coins des villes et villages du continent et d’exploiter les ressources naturelles. Toujours stratégique dans son approche vis-à-vis de l’Afrique, la Chine rectifie le pas à travers la responsabilité sociale des entreprises, l’octroi de bourses de formation, l’expansion de ses médias sur le continent et divers dons.
L’enjeu pour les Etats africains est de ne pas « subir » l’influence chinoise mais de l’orienter afin de négocier les termes de la relation sur un pied d’égalité et de s’assurer de la pérennité de ces liens.
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