Avec moins de mille cinq cents naturalisés pour un milliard trois cents millions d’habitants, la Chine est l’un des pays les plus restrictifs quand il s’agit d’octroyer sa citoyenneté à des étrangers. Mais qu’en est-il en France, au Qatar, au Brésil ou au Mali ? Au moment où le débat entre droit du sol et droit du sang enflamme les pays touchés par la crise, l’examen des codes de la nationalité réserve de nombreuses surprises.
par Benoît Bréville, janvier 2014
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Mi-octobre, un quotidien sportif relatait les quarts de finale du championnat d’Europe de tennis de table : « Chez les femmes, la double championne d’Europe néerlandaise Li Jiao (2007 et 2011) est tombée face à la Portugaise Fu Yu. Cette dernière retrouvera dans le dernier carré la Suédoise Li Fen, qui a battu la meilleure Européenne, Shen Yanfei (numéro 11 mondiale). L’autre demi-finale sera 100 % allemande, entre Shan Xiaona et Han Ying. »
Quand il s’agit d’acquérir une nouvelle nationalité, tous les étrangers ne sont pas égaux : un sportif de haut niveau, un riche entrepreneur ou un immigré surqualifié ont infiniment plus de chances qu’un réfugié désargenté de se voir attribuer un nouveau passeport. Pratiquées par tous les pays, les naturalisations discrétionnaires et opportunistes contrastent avec l’esprit qui guida, dans l’Europe du XIXe siècle, l’invention de ce document administratif. Conçu comme une marque de souveraineté, il symbolisait alors, selon la formule de l’historien John Torpey, le transfert du « monopole des moyens légitimes de circulation » des entités privées vers la puissance publique.
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Quand il s’agit d’acquérir une nouvelle nationalité, tous les étrangers ne sont pas égaux : un sportif de haut niveau, un riche entrepreneur ou un immigré surqualifié ont infiniment plus de chances qu’un réfugié désargenté de se voir attribuer un nouveau passeport. Pratiquées par tous les pays, les naturalisations discrétionnaires et opportunistes contrastent avec l’esprit qui guida, dans l’Europe du XIXe siècle, l’invention de ce document administratif. Conçu comme une marque de souveraineté, il symbolisait alors, selon la formule de l’historien John Torpey, le transfert du « monopole des moyens légitimes de circulation » des entités privées vers la puissance publique.
- CC BY-SA, Louise Merzeau, série « Identités ? », 2012.
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