Créé le mardi 28 janvier 2014 | Mise à jour le mardi 28 janvier 2014
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Santé, économie, agriculture, infrastructures, industrie et j’en passe, la présence de la Chine en Afrique se fait ressentir dans presque tous les domaines. Les détracteurs de cet état de faits fustigent généralement le caractère essentiellement « économique » de l’amitié sino-africaine et en oublie (parfois) l’aspect « culturel ». Et pourtant, la présence de la Chine en Afrique ne s’illustre pas uniquement à travers ses contrats mirifiques et les objets qui inondent les étals des marchés africains. Ici, une autre révolution semble bien être en marche. Et si l’éducation/la culture était l’autre visage de la Chinafrique ?
Comme toute médaille, le foisonnement de centres culturels chinois dans les capitales africaines a un revers. Loin de s’en réjouir, certains y voient plutôt une forme de colonisation des pays africains par la Chine. Jenny Li, dans un article paru sur Epoch Times affirme à ce propos que « selon les dissidents chinois et les critiques du régime, derrière cette générosité se cache un plan pour acquérir de l’influence ». Ainsi, sous prétexte d’enseigner le mandarin, les centres culturels chinois participent largement à la diffusion de la culture chinoise dans les pays concernés. Des pays soigneusement choisis de par leur position géographique et leur potentiel d'influence dans leur sous-région. Des études ont par exemple montré que le choix par la Chine de l’Institut des Relations Internationales du Cameroun pour implanter son tout premier Institut Confucius de la sous-région Afrique centrale n’était pas anodin. Car, de par sa position géographique stratégique et son statut de leader au sein de sa sous-région, le Cameroun attire nombre d’étudiants des pays voisins, ce qui permettrait à la Chine d’ « étendre son influence dans d'autres pays de la sous-région».
Le succès rencontré par ces instituts dénote par ailleurs un intérêt des Africains pour la culture chinoise. La Chine étant de plus en plus perçue comme une terre d’opportunités, « pour certains jeunes en Afrique, la maitrise du chinois apparait donc parfois comme une opportunité de travail ou un plus pour leur carrière, ce qui témoigne de la motivation en Afrique pour l'apprentissage de cette langue différent par rapport à celles d'autres régions », comme le rappelait Xu Lin, Directeur Général de Hanban.
L'éducation tant réclamée par les Africains auprès de leurs dirigeants, tant promise par les coopérations occidentales, deviendra t-elle une réalité commune en Afrique grâce à la Chine ?
Références
- Kouma, Jean Cotin Gelin in Le facteur culturel dans la coopération sino-camerounaise: le cas de l'implantation de l'institut Confucius a l'institut des relations internationales du Cameroun (IRIC), Mémoire Online ; Consulté le 27 janvier 2014. Lien : http://www.memoireonline.com/09/11/4824/m_Le-facteur-culturel-dans-la-cooperation-sino-camerounaisele-cas-de-limplantation-de-linstitu20.html
- Pelletier, Benjamin in Soft power chinois en Afrique, Gestion des risques interculturels.com ; Publié le 31 mars 2010. Lien : http://gestion-des-risques-interculturels.com/pays/europe/france/soft-power-chinois-en-afrique/
- Edito CommunicAid, in Le chinois deviendra-t-il le nouvel anglais ?, CommunicAid Blog ; Publié le 10 décembre 2013. Lien : http://www.communicaid.fr/blog/formation-en-langue/le-chinois-deviendra-t-il-le-nouvel-anglais/
- Wikipédia, l'encyclopédie libre. "Institut Confucius". http://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_Confucius. Consulté le 27 janvier 2013
- Chinafrique Vol. N°2, Novembre 2012, Renforcer le partenariat éducatif. Lien : http://www.chinafrica.cn/french/F_Universities/txt/2012-11/05/content_496559.htm
- Li, Jenny in Le régime chinois courtise l’Afrique avec les instituts Confucius et des bourses d’études, Epoch Times, Publié le 11 octobre 2012. Lien: http://www.epochtimes.fr/front/12/10/11/n3507241p.htm
- Airault, P. in La méthode chinoise, Jeune Afrique ; Publié le 08 juin 2009. Lien : http://www.jeuneafrique.com/Articles/Dossier/ARTJAJA2526p026-033.xml0/-Chine-investissement-entreprise-politique-etrangere-La-methode-chinoise.html
Quand le Soft power chinois séduit l’Afrique
La culture est une arme bien plus puissante qu’on ne l’imagine parfois. Comme le souligne Jean Kouma « Le soft power constitue l'une des ressources symboliques dont dispose un Etat. Il lui permet de devenir plus influent à travers la séduction ». Et les Chinois semblent l’avoir bien compris. Après tout, ne dit-on pas qu’ « une relation économique n’épuise pas sa signification dans l’explication économique. D’autres facteurs entrent en jeu, qui dépassent ou conditionnent cette relation. Pour commercer, il est nécessaire de se connaître et de se faire confiance, il faut se retrouver sur un terrain commun. »Du foisonnement des centres culturels chinois….
Si certains s’interrogent encore sur l’influence de la culture et de la langue chinoise à l’échelle mondiale, en Afrique certaines questions à ce sujet semblent avoir déjà été résolues. Et l’éducation qui, il y a quelques années encore, semblait être la grande oubliée des grands accords et projets constituant le socle des relations sino-africaines, est aujourd’hui au centre des préoccupations des dirigeants de l’(ancien) empire du milieu. En témoignent, le foisonnement des instituts Confucius sur le continent ou la multiplication et le renforcement des partenariats éducatifs entre la Chine et les pays africains.Comme toute médaille, le foisonnement de centres culturels chinois dans les capitales africaines a un revers. Loin de s’en réjouir, certains y voient plutôt une forme de colonisation des pays africains par la Chine. Jenny Li, dans un article paru sur Epoch Times affirme à ce propos que « selon les dissidents chinois et les critiques du régime, derrière cette générosité se cache un plan pour acquérir de l’influence ». Ainsi, sous prétexte d’enseigner le mandarin, les centres culturels chinois participent largement à la diffusion de la culture chinoise dans les pays concernés. Des pays soigneusement choisis de par leur position géographique et leur potentiel d'influence dans leur sous-région. Des études ont par exemple montré que le choix par la Chine de l’Institut des Relations Internationales du Cameroun pour implanter son tout premier Institut Confucius de la sous-région Afrique centrale n’était pas anodin. Car, de par sa position géographique stratégique et son statut de leader au sein de sa sous-région, le Cameroun attire nombre d’étudiants des pays voisins, ce qui permettrait à la Chine d’ « étendre son influence dans d'autres pays de la sous-région».
Le succès rencontré par ces instituts dénote par ailleurs un intérêt des Africains pour la culture chinoise. La Chine étant de plus en plus perçue comme une terre d’opportunités, « pour certains jeunes en Afrique, la maitrise du chinois apparait donc parfois comme une opportunité de travail ou un plus pour leur carrière, ce qui témoigne de la motivation en Afrique pour l'apprentissage de cette langue différent par rapport à celles d'autres régions », comme le rappelait Xu Lin, Directeur Général de Hanban.
… au renforcement des partenariats éducatifs
Longtemps oubliée dans la relation sino-africaine, l’éducation semble aujourd’hui figurer en bonne place dans l’agenda de la Chinafrique. Programmes d’octroi de bourses en direction des étudiants africains à l’instar du programme triennal «Plan pour les talents d’Afrique» lancé par le Parti Communiste chinois en Juillet 2012 ; signature d’accords de partenariats entre universités chinoises et africaines, invitations de journalistes africains à des voyages d’études, etc. : tout laisse croire que la Chine a enfin compris qu’il était important d’investir dans le capital humain, car l’homme (de par son éducation) doit être l’origine et la finalité de tout progrès.L'éducation tant réclamée par les Africains auprès de leurs dirigeants, tant promise par les coopérations occidentales, deviendra t-elle une réalité commune en Afrique grâce à la Chine ?
Références
- Kouma, Jean Cotin Gelin in Le facteur culturel dans la coopération sino-camerounaise: le cas de l'implantation de l'institut Confucius a l'institut des relations internationales du Cameroun (IRIC), Mémoire Online ; Consulté le 27 janvier 2014. Lien : http://www.memoireonline.com/09/11/4824/m_Le-facteur-culturel-dans-la-cooperation-sino-camerounaisele-cas-de-limplantation-de-linstitu20.html
- Pelletier, Benjamin in Soft power chinois en Afrique, Gestion des risques interculturels.com ; Publié le 31 mars 2010. Lien : http://gestion-des-risques-interculturels.com/pays/europe/france/soft-power-chinois-en-afrique/
- Edito CommunicAid, in Le chinois deviendra-t-il le nouvel anglais ?, CommunicAid Blog ; Publié le 10 décembre 2013. Lien : http://www.communicaid.fr/blog/formation-en-langue/le-chinois-deviendra-t-il-le-nouvel-anglais/
- Wikipédia, l'encyclopédie libre. "Institut Confucius". http://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_Confucius. Consulté le 27 janvier 2013
- Chinafrique Vol. N°2, Novembre 2012, Renforcer le partenariat éducatif. Lien : http://www.chinafrica.cn/french/F_Universities/txt/2012-11/05/content_496559.htm
- Li, Jenny in Le régime chinois courtise l’Afrique avec les instituts Confucius et des bourses d’études, Epoch Times, Publié le 11 octobre 2012. Lien: http://www.epochtimes.fr/front/12/10/11/n3507241p.htm
- Airault, P. in La méthode chinoise, Jeune Afrique ; Publié le 08 juin 2009. Lien : http://www.jeuneafrique.com/Articles/Dossier/ARTJAJA2526p026-033.xml0/-Chine-investissement-entreprise-politique-etrangere-La-methode-chinoise.html
Illustration : Zenman. "Clinique chinoise" sur l'artère principale de la ville de Ferkessédougou, Côte d'Ivoire. Licence GNU, Wikimedia
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