CHINE AFRIQUE
POUR DES RELATIONS RESPECTUEUSES, AMICALES, FRANCHES ET FRATERNELLES
dimanche 30 septembre 2012
2012 : Année de l’amitié entre l’Afrique et la Chine
2012 : Année de l’amitié entre l’Afrique et la Chine
L’ambassadeur de la République populaire de Chine en République du Congo, Guan Jian, a indiqué le 27 septembre à Brazzaville que 2012 était l’année de l’amitié sino-africaine, rappelant les mesures annoncées au profit du continent noir par le chef de l’Etat chinois, Hu Jintao, lors du forum sur la coopération sino-africaine en juillet dernier.
Ces mesures qui seront prises dans trois ans par le gouvernement chinois visent à soutenir la paix et le développement en Afrique, à développer un partenariat stratégique sino-africain.
Il s’agit entre autres, de l’octroi d’une ligne de crédit de 20 milliards de dollars US pour promouvoir le développement des infrastructures, l’agriculture et les petites et moyennes entreprises (PME) en Afrique ; de la mise en œuvre d’un programme «talents africains» visant à former 30.000 africains dans divers secteurs ; de la remise de 18000 bourses et de l’envoi de 1500 médecins chinois en Afrique ; de l’appui au renforcement des infrastructures météorologiques, de gestion et de protection des forêts.
La Chine entend également nouer un partenariat avec l’Afrique sur la construction des infrastructures transnationales et transrégionales ; créer en Chine un centre d’échanges de la presse Chine-Afrique ; lancer l’initiative d’un partenariat de coopération sino-africaine pour la paix et la sécurité ; former des cadres en matière de maintien de la paix et de sécurité au profit de l’Union africaine (UA).
«Le destin de la Chine est étroitement lié à celui de l’Afrique, et l’amitié sino-africaine est profondément enracinée dans les esprits des peuples chinois et africains qui se témoignent toujours dans un esprit d’égalité, d’amitié sincère et de soutien mutuel dans leur engagement commun pour un développement partagé. Quels que soient les aléas internationaux, la Chine continuera à se tenir fermement aux côtés des peuples africains et restera pour toujours leur bon ami, leur bon partenaire et leur bon frère», a déclaré Guan Jian.
Le diplomate chinois s’est exprimé au cours d’une soirée organisée au siège de l’ambassade de Chine à Brazzaville, dans le cadre du 63ème anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine, en présence des membres du gouvernement congolais, des représentants des autres pays et des organisations internationales.
Il a salué l’excellence de la coopération entre la Chine et le Congo qui disposent d’un partenariat stratégique à travers lequel plusieurs projets d’infrastructures se réalisent en terre congolaise. Les deux pays ont parvenu à développer une coopération économique et commerciale profitable à leur peuple.
«J’espère que tous nos compatriotes au Congo continuent à travailler et coopérer davantage avec nos amis congolais pour apporter une contribution de notre part au développement et à la prospérité du Congo et au renforcement de l’amitié sino-congolaise», a renchéri Guan Jian.
Avec une population de 1.300.000.000 d’habitants, la Chine a enregistré des progrès en 2012 dans plusieurs secteurs d’activité. Malgré une conjoncture économique difficile, à la fois sur plan national et international, le pays table sur une croissance économique de 7,8.
En matière de technologie, des astronautes chinois ont réalisé le 24 juin dernier par voie manuelle une jonction d’un vaisseau spatial «le vaisseau divin numéro9» avec «le palais céleste numéro1», un module laboratoire en orbite. De même, un sous-marin habité (le Dragon fabuleux en mer) a plongé sur une profondeur de 7020m dans l’océan, réalisant un record mondial. A cela se greffent des médailles d’or arrachées par des athlètes chinois lors des jeux olympiques et paralympiques de Londres, ainsi que d’autres succès.
Par ailleurs, l’ambassadeur de Chine au Congo a estimé qu’en dépit des progrès enregistrés, la Chine demeurait un pays en voie de développement. Ce pays, deuxième puissance économique mondiale, devra relever un certain nombre de défis en vue de s’assurer un développement harmonieux.
«Sur son long chemin vers la modernisation, la Chine doit trouver dans ses pas à venir des solutions convenables aux problèmes tels que le développement déséquilibré, de fortes disparités entre la ville et la campagne, de même qu’entre les différentes régions, la structure économique imparfaite, les contraintes dans son développement liées à l’utilisation raisonnable des ressources naturelles et à la protection de l’environnement, etc.», a dit Guan Jian.
Christian Brice Elion
L’ambassadeur de la République populaire de Chine en République du Congo, Guan Jian, a indiqué le 27 septembre à Brazzaville que 2012 était l’année de l’amitié sino-africaine, rappelant les mesures annoncées au profit du continent noir par le chef de l’Etat chinois, Hu Jintao, lors du forum sur la coopération sino-africaine en juillet dernier.
Ces mesures qui seront prises dans trois ans par le gouvernement chinois visent à soutenir la paix et le développement en Afrique, à développer un partenariat stratégique sino-africain.
Il s’agit entre autres, de l’octroi d’une ligne de crédit de 20 milliards de dollars US pour promouvoir le développement des infrastructures, l’agriculture et les petites et moyennes entreprises (PME) en Afrique ; de la mise en œuvre d’un programme «talents africains» visant à former 30.000 africains dans divers secteurs ; de la remise de 18000 bourses et de l’envoi de 1500 médecins chinois en Afrique ; de l’appui au renforcement des infrastructures météorologiques, de gestion et de protection des forêts.
La Chine entend également nouer un partenariat avec l’Afrique sur la construction des infrastructures transnationales et transrégionales ; créer en Chine un centre d’échanges de la presse Chine-Afrique ; lancer l’initiative d’un partenariat de coopération sino-africaine pour la paix et la sécurité ; former des cadres en matière de maintien de la paix et de sécurité au profit de l’Union africaine (UA).
«Le destin de la Chine est étroitement lié à celui de l’Afrique, et l’amitié sino-africaine est profondément enracinée dans les esprits des peuples chinois et africains qui se témoignent toujours dans un esprit d’égalité, d’amitié sincère et de soutien mutuel dans leur engagement commun pour un développement partagé. Quels que soient les aléas internationaux, la Chine continuera à se tenir fermement aux côtés des peuples africains et restera pour toujours leur bon ami, leur bon partenaire et leur bon frère», a déclaré Guan Jian.
Le diplomate chinois s’est exprimé au cours d’une soirée organisée au siège de l’ambassade de Chine à Brazzaville, dans le cadre du 63ème anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine, en présence des membres du gouvernement congolais, des représentants des autres pays et des organisations internationales.
Il a salué l’excellence de la coopération entre la Chine et le Congo qui disposent d’un partenariat stratégique à travers lequel plusieurs projets d’infrastructures se réalisent en terre congolaise. Les deux pays ont parvenu à développer une coopération économique et commerciale profitable à leur peuple.
«J’espère que tous nos compatriotes au Congo continuent à travailler et coopérer davantage avec nos amis congolais pour apporter une contribution de notre part au développement et à la prospérité du Congo et au renforcement de l’amitié sino-congolaise», a renchéri Guan Jian.
Avec une population de 1.300.000.000 d’habitants, la Chine a enregistré des progrès en 2012 dans plusieurs secteurs d’activité. Malgré une conjoncture économique difficile, à la fois sur plan national et international, le pays table sur une croissance économique de 7,8.
En matière de technologie, des astronautes chinois ont réalisé le 24 juin dernier par voie manuelle une jonction d’un vaisseau spatial «le vaisseau divin numéro9» avec «le palais céleste numéro1», un module laboratoire en orbite. De même, un sous-marin habité (le Dragon fabuleux en mer) a plongé sur une profondeur de 7020m dans l’océan, réalisant un record mondial. A cela se greffent des médailles d’or arrachées par des athlètes chinois lors des jeux olympiques et paralympiques de Londres, ainsi que d’autres succès.
Par ailleurs, l’ambassadeur de Chine au Congo a estimé qu’en dépit des progrès enregistrés, la Chine demeurait un pays en voie de développement. Ce pays, deuxième puissance économique mondiale, devra relever un certain nombre de défis en vue de s’assurer un développement harmonieux.
«Sur son long chemin vers la modernisation, la Chine doit trouver dans ses pas à venir des solutions convenables aux problèmes tels que le développement déséquilibré, de fortes disparités entre la ville et la campagne, de même qu’entre les différentes régions, la structure économique imparfaite, les contraintes dans son développement liées à l’utilisation raisonnable des ressources naturelles et à la protection de l’environnement, etc.», a dit Guan Jian.
Christian Brice Elion
Le « soft power » chinois s’étend en Afrique avec la CCTV | Rue89
Le « soft power » chinois s’étend en Afrique avec la CCTV | Rue89
Le « soft power » chinois s’étend en Afrique avec la CCTV
Ronald Yick · Traduit par Nicolas Wong
La Télévision centrale de Chine (CCTV), média contrôlé par Pékin, a inauguré son bureau régional pour l’Afrique à Nairobi, au Kenya, le 11 janvier 2012.
Sa présence a certes diversifié le paysage médiatique africain, mais des organisation de défense de la liberté de la presse et des médias étrangers occidentaux, comme CNN et le New York Times, se sont montrés plutôt sceptiques quant à son indépendance éditoriale étant donnés les liens étroits entre la chaîne et le gouvernement chinois.
L’historique de CCTV Afrique
Selon son site officiel, CCTV Afrique produit une émission d’actualité quotidienne d’une durée d’une heure, un talk-show hebdomadaire, et un magazine de documentaires diffusé toutes les semaines. La chaîne a ainsi récemment produit un documentaire spécial sur le Kenya. CCTV Afrique compte environ 100 salariés, dont une majorité de Kényans.
Capture d’écran d’un clip promotionnel pour CCTV Afrique (capture d’écran YouTube)
Le nouvel arrivant est allé « piller des présentateurs vedettes et d’autres employés chez un certain nombre de chaînes locales », d’après eXpression Today, une revue publiée par « The Media Institute », une organisation de défense de la liberté de la presse au Kenya.
Comme la décision d’établir un bureau de CCTV à Nairobi a été prise pendant le Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) en 2006, l’ONG en conclut que :
« Les détails sur la façon dont la chaîne chinoise (c’est-à-dire CCTV) est entré sur le marché restent “secret défense” en raison de l’opacité avec laquelle la Chine négocie ses accords avec ses partenaires. Mais des sources au ministère des Affaires étrangères et au ministère de l’Information indiquent que l’arrivée de CCTV au Kenya a été entérinée pendant le sommet Afrique-Chine (le FOCAC) en 2006.
Le président Mwai Kibaki, accompagné d’une délégation kényane, s’était alors rendu à Pékin pour y rejoindre 40 autres chefs d’État africains dans le but d’établir une nouvelle plateforme de coopération entre la Chine et l’Afrique.
Hormis les accords sur les développements d’infrastructures, d’autres domaines de coopération concernaient notamment les médias et des TIC (les technologies d’information et de communication). »
CCTV et le « soft power » chinois en Afrique
La présence des médias chinois en Afrique remonte au début des années 50, quand l’agence de presse Chine Nouvelle (Xinhua) et Radio Chine international (CRI) ont commencé à diffuser. À l’époque, l’objectif de ces médias était de répandre de la propagande et de soutenir les mouvements d’indépendance en Afrique.
Aujourd’hui, de nombreux médias et observateurs étrangers pensent que la présence de CCTV en Afrique vise à étendre le « soft power » du gouvernement chinois et rivaliser avec des géants tels que CNN ou la BBC.
Tom Rhodes, du Comité de protection des journalistes, souligne que :
« Cette expansion intervient alors que d’autres, majoritairement des médias occidentaux, sont en train de réduire leur présence en Afrique de l’est. La BBC a, par exemple, été obligée de se séparer d’un certain nombre de correspondants, tandis que France 24 avait annoncé une fusion avec Radio France Internationale pour réduire les coûts. »
Wu Yu-shan [pdf], dans une étude de juin 2012 intitulée « La naissance d’une dynastie des médias étatiques chinois en Afrique », affirme que :
« Son “soft-power” ne sert pas seulement à promouvoir son statut international, il vise également à rendre les valeurs et la culture chinoises plus attractives à un public lassé par l’idéologie traditionnelle. C’est pourquoi la Chine doit d’abord séduire sa propre population avant de pouvoir proposer autre chose que du développement économique. »
Wu [pdf] indique également que la Chine veut contrer le portrait négatif dressé par les grands médias occidentaux, ce que Song Jia-ning, le directeur du bureau CCTV Afrique, semble avoir confirmé en juillet 2012 :
« Le traitement par les médias occidentaux de la Chine et de son influence grandissante en Afrique en est l’un des meilleurs exemples. Les angles abordés dans les médias occidentaux concernent habituellement l’impact négatif de la Chine en Afrique, et de ses complicités avec les gouvernements corrompus. Ils parlent régulièrement de la Chine comme d’une entité monolithique, ils critiquent les ambitions coloniales de la Chine, et se focalisent sur les circonstances actuelles sans donner d’explications socio-historiques sur la relation Chine-Afrique. »
L’objectivité de la CCTV en question
Dans son étude, Wu s’est également interrogé sur l’objectivité éditoriale de la CCTV [pdf] puisque contrôlé par le gouvernement :
« Dans le même temps, les médias chinois doivent remplir des objectifs fixés par l’État. En ce qui concerne la couverture de l’Afrique, là où leurs concurrents ont tendance à titrer sur les côtés controversés des relations sino-africaines, les médias chinois se concentrent plutôt sur une narration plus facile des histoires positives, de l’amitié et de la sincérité, tout en évitant les zones d’ombre. »
Dans eXpression Today, l’ONG de défense de la liberté de la presse souligne également que :
« … La Chine commente rarement en public les affaires politiques des autres pays. En ce sens, l’arrivée de CCTV au Kenya n’aura sûrement pas d’impact sur la politique kényane car la politique “toxique” est un terrain interdit pour les médias chinois.
En s’écartant des questions sérieuses de politique, CCTV ne sera pas différent de KBC et ne posera donc pas de concurrence sérieuse aux chaînes de télévision locales ou aux autres chaînes internationales car la politique reste le contenu médiatique le plus apprécié. »
Le journaliste Sambuddha Mitra Mustafi pense que l’argent ne permet d’acheter la crédibilité :
« Le succès de la stratégie médiatique mondiale de la Chine dépendra de si ses médias sauront sortir des scoops, et les traiter pour prouver au monde leur courage journalistique d’une manière que les déclarations de rédacteurs-en-chef ou d’officiels bien intentionnés ne sauront jamais égaler. Si CCTV arrive à devenir une chaîne incontournable, même si ce n’est que pendant quelques jours, cela pourrait changer définitivement les règles du jeu.
Et quand ce moment viendra, les journalistes se devront de poser des questions dures et pertinentes, même à propos du leadership chinois. Mais les dirigeants auront-ils le courage d’y faire face ? »
Les échanges entre les médias chinois et africains sont devenus plus fréquents depuis les années 2000 (voir l’étude de Wu [pdf]). Ils vont du support technique à la fourniture de contenus, en passant par des programmes d’échanges de cadres et de formation de journalistes. Les programmes de formation en journalisme, toutefois, ont été pointés du doigt.
Une anecdote, originellement racontée par Gideon Nkala sur le site Mmegi Online, est relatée dans « Chine et Afrique : un siècle d’engagement“, le dernier livre de Shinn et d’Eisenman :
‘Après être rentré chez lui au terme d’une formation de journaliste en juin 2008, Gideon Nkala, du journal botswanais The Reporter, a publié un témoignage donnant un rare aperçu des programmes d’échanges de journalistes multilatéraux de la Chine, du point de vue d’un Africain.
Il observe que tous les journalistes africains avaient hâte d’assister au cours sur le Tibet. Un cours pendant lequel l’instructeur du PCC leur a dit :
Le Tibet a toujours fait partie de la Chine et le Grand Tibet est une création des médias qui n’a jamais existé.’ Le peuple chinois ‘a percé les mensonges et les fabrications de l’Occident, qui parlent des atrocités commises par les Chinois mais qui ne disent pas un mot sur les moines tibétains qui agressent et qui tuent des gens’.
L’instructeur a également apporté des ‘photos montrant que même les photos ont été recadrées pour masquer les atrocités commises par les moines et leurs partisans.’
Il suscité le fou rire de la classe en disant, avec un air sérieux, que CNN est désormais devenu un terme utilisé la rue chinoise pour désigner quelque chose de faux ou d’inventé. ‘Si quelque ment en Chine, on lui dit désormais que Tu es CNN.’”
Le « soft power » chinois s’étend en Afrique avec la CCTV
Ronald Yick · Traduit par Nicolas Wong
La Télévision centrale de Chine (CCTV), média contrôlé par Pékin, a inauguré son bureau régional pour l’Afrique à Nairobi, au Kenya, le 11 janvier 2012.
Sa présence a certes diversifié le paysage médiatique africain, mais des organisation de défense de la liberté de la presse et des médias étrangers occidentaux, comme CNN et le New York Times, se sont montrés plutôt sceptiques quant à son indépendance éditoriale étant donnés les liens étroits entre la chaîne et le gouvernement chinois.
L’historique de CCTV Afrique
Selon son site officiel, CCTV Afrique produit une émission d’actualité quotidienne d’une durée d’une heure, un talk-show hebdomadaire, et un magazine de documentaires diffusé toutes les semaines. La chaîne a ainsi récemment produit un documentaire spécial sur le Kenya. CCTV Afrique compte environ 100 salariés, dont une majorité de Kényans.
Capture d’écran d’un clip promotionnel pour CCTV Afrique (capture d’écran YouTube)
Le nouvel arrivant est allé « piller des présentateurs vedettes et d’autres employés chez un certain nombre de chaînes locales », d’après eXpression Today, une revue publiée par « The Media Institute », une organisation de défense de la liberté de la presse au Kenya.
Comme la décision d’établir un bureau de CCTV à Nairobi a été prise pendant le Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) en 2006, l’ONG en conclut que :
« Les détails sur la façon dont la chaîne chinoise (c’est-à-dire CCTV) est entré sur le marché restent “secret défense” en raison de l’opacité avec laquelle la Chine négocie ses accords avec ses partenaires. Mais des sources au ministère des Affaires étrangères et au ministère de l’Information indiquent que l’arrivée de CCTV au Kenya a été entérinée pendant le sommet Afrique-Chine (le FOCAC) en 2006.
Le président Mwai Kibaki, accompagné d’une délégation kényane, s’était alors rendu à Pékin pour y rejoindre 40 autres chefs d’État africains dans le but d’établir une nouvelle plateforme de coopération entre la Chine et l’Afrique.
Hormis les accords sur les développements d’infrastructures, d’autres domaines de coopération concernaient notamment les médias et des TIC (les technologies d’information et de communication). »
CCTV et le « soft power » chinois en Afrique
La présence des médias chinois en Afrique remonte au début des années 50, quand l’agence de presse Chine Nouvelle (Xinhua) et Radio Chine international (CRI) ont commencé à diffuser. À l’époque, l’objectif de ces médias était de répandre de la propagande et de soutenir les mouvements d’indépendance en Afrique.
Aujourd’hui, de nombreux médias et observateurs étrangers pensent que la présence de CCTV en Afrique vise à étendre le « soft power » du gouvernement chinois et rivaliser avec des géants tels que CNN ou la BBC.
Tom Rhodes, du Comité de protection des journalistes, souligne que :
« Cette expansion intervient alors que d’autres, majoritairement des médias occidentaux, sont en train de réduire leur présence en Afrique de l’est. La BBC a, par exemple, été obligée de se séparer d’un certain nombre de correspondants, tandis que France 24 avait annoncé une fusion avec Radio France Internationale pour réduire les coûts. »
Wu Yu-shan [pdf], dans une étude de juin 2012 intitulée « La naissance d’une dynastie des médias étatiques chinois en Afrique », affirme que :
« Son “soft-power” ne sert pas seulement à promouvoir son statut international, il vise également à rendre les valeurs et la culture chinoises plus attractives à un public lassé par l’idéologie traditionnelle. C’est pourquoi la Chine doit d’abord séduire sa propre population avant de pouvoir proposer autre chose que du développement économique. »
Wu [pdf] indique également que la Chine veut contrer le portrait négatif dressé par les grands médias occidentaux, ce que Song Jia-ning, le directeur du bureau CCTV Afrique, semble avoir confirmé en juillet 2012 :
« Le traitement par les médias occidentaux de la Chine et de son influence grandissante en Afrique en est l’un des meilleurs exemples. Les angles abordés dans les médias occidentaux concernent habituellement l’impact négatif de la Chine en Afrique, et de ses complicités avec les gouvernements corrompus. Ils parlent régulièrement de la Chine comme d’une entité monolithique, ils critiquent les ambitions coloniales de la Chine, et se focalisent sur les circonstances actuelles sans donner d’explications socio-historiques sur la relation Chine-Afrique. »
L’objectivité de la CCTV en question
Dans son étude, Wu s’est également interrogé sur l’objectivité éditoriale de la CCTV [pdf] puisque contrôlé par le gouvernement :
« Dans le même temps, les médias chinois doivent remplir des objectifs fixés par l’État. En ce qui concerne la couverture de l’Afrique, là où leurs concurrents ont tendance à titrer sur les côtés controversés des relations sino-africaines, les médias chinois se concentrent plutôt sur une narration plus facile des histoires positives, de l’amitié et de la sincérité, tout en évitant les zones d’ombre. »
Dans eXpression Today, l’ONG de défense de la liberté de la presse souligne également que :
« … La Chine commente rarement en public les affaires politiques des autres pays. En ce sens, l’arrivée de CCTV au Kenya n’aura sûrement pas d’impact sur la politique kényane car la politique “toxique” est un terrain interdit pour les médias chinois.
En s’écartant des questions sérieuses de politique, CCTV ne sera pas différent de KBC et ne posera donc pas de concurrence sérieuse aux chaînes de télévision locales ou aux autres chaînes internationales car la politique reste le contenu médiatique le plus apprécié. »
Le journaliste Sambuddha Mitra Mustafi pense que l’argent ne permet d’acheter la crédibilité :
« Le succès de la stratégie médiatique mondiale de la Chine dépendra de si ses médias sauront sortir des scoops, et les traiter pour prouver au monde leur courage journalistique d’une manière que les déclarations de rédacteurs-en-chef ou d’officiels bien intentionnés ne sauront jamais égaler. Si CCTV arrive à devenir une chaîne incontournable, même si ce n’est que pendant quelques jours, cela pourrait changer définitivement les règles du jeu.
Et quand ce moment viendra, les journalistes se devront de poser des questions dures et pertinentes, même à propos du leadership chinois. Mais les dirigeants auront-ils le courage d’y faire face ? »
Les échanges entre les médias chinois et africains sont devenus plus fréquents depuis les années 2000 (voir l’étude de Wu [pdf]). Ils vont du support technique à la fourniture de contenus, en passant par des programmes d’échanges de cadres et de formation de journalistes. Les programmes de formation en journalisme, toutefois, ont été pointés du doigt.
Une anecdote, originellement racontée par Gideon Nkala sur le site Mmegi Online, est relatée dans « Chine et Afrique : un siècle d’engagement“, le dernier livre de Shinn et d’Eisenman :
‘Après être rentré chez lui au terme d’une formation de journaliste en juin 2008, Gideon Nkala, du journal botswanais The Reporter, a publié un témoignage donnant un rare aperçu des programmes d’échanges de journalistes multilatéraux de la Chine, du point de vue d’un Africain.
Il observe que tous les journalistes africains avaient hâte d’assister au cours sur le Tibet. Un cours pendant lequel l’instructeur du PCC leur a dit :
Le Tibet a toujours fait partie de la Chine et le Grand Tibet est une création des médias qui n’a jamais existé.’ Le peuple chinois ‘a percé les mensonges et les fabrications de l’Occident, qui parlent des atrocités commises par les Chinois mais qui ne disent pas un mot sur les moines tibétains qui agressent et qui tuent des gens’.
L’instructeur a également apporté des ‘photos montrant que même les photos ont été recadrées pour masquer les atrocités commises par les moines et leurs partisans.’
Il suscité le fou rire de la classe en disant, avec un air sérieux, que CNN est désormais devenu un terme utilisé la rue chinoise pour désigner quelque chose de faux ou d’inventé. ‘Si quelque ment en Chine, on lui dit désormais que Tu es CNN.’”
Le dragon asiatique envahit l'horizon africain ....
Le dragon asiatique envahit l'horizon africain ....
Depuis plus d'une décennie maintenant les relations Afrique-Asie sont à leur plus haut niveau. une série de ballets diplomatiques a vu le jour donc entre les pays africains et la Chine qui se traduit par des liens d'amitié, de courtoisie et de coopération. Le couronnement de ces échanges est un partenariat économique assaisonné de prêts quelques fois non-remboursables et de dons dans les domaines comme la santé, l'éducation, etc.
Quand on sait qu'aucune personne encore moins un pays ne cherche à se ruiner pour faire plaisir aux autres, comme disait le Président français Jacques Chirac : " Les pays n'ont pas d'amis mais n'ont que des intérêts". Au regard donc de cette donne, on est en droit de se poser les questions de savoir: Pourquoi une telle opération de charme de la part de la Chine? Tout ces milliards accordés aux pays africains seraient-ils sans arrière-pensée?
Bien sûr que non, cela ce voit uniquement dans les rêves et les dessins animés. Cette opération de séduction de la Chine ne vise qu'à bénéficier des richesses du continent africain pour ne pas dire piller ses richesses. Mais quand on pense qu'il peu de temps de cela, la Chine à l'instar de la Russie et des pays socialistes-communistes d'Amérique latine traitaient le bloc occidental d'impérialiste et pilleur; on est donc étonné de découvrir la Chine dans la course à l'impérialisme et à la razzia.
N'oublions surtout pas que certains de ces pays asiatiques ont annexé leur voisin; le Japon a annexé par deux fois la Chine et le Tibet. La Chine, elle est à sa troisième occupation du territoire tibétain qui a un sous-sol riche en pierres et métaux précieux...
Au Cameroun, les industriels chinois ont imité sans scrupule les pagnes traditionnels fabriqués par les tisserands locaux. Ecoulées moins chères, les copies chinoises sont un poison pour ces braves artisans camerounais et du coup ces pères et mères de familles se retrouvent ruinés. C'est fort de tout ceci que des précautions doivent être prise dans les relations Chine-Afrique pour éviter une invasion qui s'aperçoit déjà à l'horizon, tant le nombre des immigrés chinois en Afrique a plus que décuplé ces cinq dernières années.
Depuis plus d'une décennie maintenant les relations Afrique-Asie sont à leur plus haut niveau. une série de ballets diplomatiques a vu le jour donc entre les pays africains et la Chine qui se traduit par des liens d'amitié, de courtoisie et de coopération. Le couronnement de ces échanges est un partenariat économique assaisonné de prêts quelques fois non-remboursables et de dons dans les domaines comme la santé, l'éducation, etc.
Quand on sait qu'aucune personne encore moins un pays ne cherche à se ruiner pour faire plaisir aux autres, comme disait le Président français Jacques Chirac : " Les pays n'ont pas d'amis mais n'ont que des intérêts". Au regard donc de cette donne, on est en droit de se poser les questions de savoir: Pourquoi une telle opération de charme de la part de la Chine? Tout ces milliards accordés aux pays africains seraient-ils sans arrière-pensée?
Bien sûr que non, cela ce voit uniquement dans les rêves et les dessins animés. Cette opération de séduction de la Chine ne vise qu'à bénéficier des richesses du continent africain pour ne pas dire piller ses richesses. Mais quand on pense qu'il peu de temps de cela, la Chine à l'instar de la Russie et des pays socialistes-communistes d'Amérique latine traitaient le bloc occidental d'impérialiste et pilleur; on est donc étonné de découvrir la Chine dans la course à l'impérialisme et à la razzia.
N'oublions surtout pas que certains de ces pays asiatiques ont annexé leur voisin; le Japon a annexé par deux fois la Chine et le Tibet. La Chine, elle est à sa troisième occupation du territoire tibétain qui a un sous-sol riche en pierres et métaux précieux...
Au Cameroun, les industriels chinois ont imité sans scrupule les pagnes traditionnels fabriqués par les tisserands locaux. Ecoulées moins chères, les copies chinoises sont un poison pour ces braves artisans camerounais et du coup ces pères et mères de familles se retrouvent ruinés. C'est fort de tout ceci que des précautions doivent être prise dans les relations Chine-Afrique pour éviter une invasion qui s'aperçoit déjà à l'horizon, tant le nombre des immigrés chinois en Afrique a plus que décuplé ces cinq dernières années.
lundi 24 septembre 2012
Fréquence Afrique - china radio international
Fréquence Afrique - china radio international
La Chine renforce depuis quelques années sa présence médiatique sur le continent africain. Chaîne de télé au Kenya, stations de radios au Sénégal, au Niger et dans plusieurs autres pays, programmes de coopération… Comment cette vaste offensive est-elle perçue en Afrique ? Quelle place les médias ont-ils en Afrique et quel rôle jouent-ils ? Nous en parlons en début émission avec Abdoul Razak Mahaman Abdou. C'est le responsable d'une radio privée au Niger et il connaît très bien la Chine. C'est le rendez-vous par excellence pour parler des questions économiques et ça se passe chaque année en Chine : le Davos d'été. L'édition 2012 s'est refermée il y a quelques jours tout près de Beijing. Un des forums était justement consacré cette année au futur de l'économie africaine. Nous faisons le point après. Une émission, une personnalité. FA va vous faire danser. Portrait du roi de l'afro-zouk, Oliver N'Goma, ce sera avec Lycoris tout à l'heure.
La Chine renforce depuis quelques années sa présence médiatique sur le continent africain. Chaîne de télé au Kenya, stations de radios au Sénégal, au Niger et dans plusieurs autres pays, programmes de coopération… Comment cette vaste offensive est-elle perçue en Afrique ? Quelle place les médias ont-ils en Afrique et quel rôle jouent-ils ? Nous en parlons en début émission avec Abdoul Razak Mahaman Abdou. C'est le responsable d'une radio privée au Niger et il connaît très bien la Chine. C'est le rendez-vous par excellence pour parler des questions économiques et ça se passe chaque année en Chine : le Davos d'été. L'édition 2012 s'est refermée il y a quelques jours tout près de Beijing. Un des forums était justement consacré cette année au futur de l'économie africaine. Nous faisons le point après. Une émission, une personnalité. FA va vous faire danser. Portrait du roi de l'afro-zouk, Oliver N'Goma, ce sera avec Lycoris tout à l'heure.
Moussa SY, secrétaire de l'ambassade du Sénégal à BEIJING : « Notre coopération avec la Chine est basée sur le respect, la solidarité et la fraternité »
Moussa SY, secrétaire de l'ambassade du Sénégal à BEIJING : « Notre coopération avec la Chine est basée sur le respect, la solidarité et la fraternité »
- Le rendez-vous de l'Afrique sur Internet
- Le rendez-vous de l'Afrique sur Internet
Saturday, 22 September 2012 09:25
BEIJING a Chine n’est pas encore une destination préférée des Sénégalais, même si une communauté estudiantine s’y installe d’année en année. Pour autant, ce géant asiatiqueet le Sénégal, qui ont rétabli leurs relations diplomatiques en 2006, nouent une coopération solide et très diversifiée. A Beijing, nous avons rencontré Moussa Sy, 1er secrétaire de l’ambassade du Sénégal.
Est-ce qu’il y a des Sénégalais qui vivent à Beijing et combien sont-ils exactement ?
«Effectivement, il y a une communauté sénégalaise qui vit à Beijing, mais la grande partie est composée d’étudiants, à part le personnel de l’ambassade. Le reste de la communauté vit à Guangzhou, une ville commerciale au sud Est de la Chine.»
Est-ce que l’ambassade dispose de chiffres exacts sur le nombre de Sénégalais qui vivent en Chine ?
«Selon les dernières estimations que nous disposons dans la ville de Guangzhou, il y a au moins 250 Sénégalais qui vivent dans cette localité, et il y a une communauté estudiantine qui est de l’ordre de 200 étudiants boursiers du gouvernement de la République populaire de Chine.»
«Effectivement, il y a une communauté sénégalaise qui vit à Beijing, mais la grande partie est composée d’étudiants, à part le personnel de l’ambassade. Le reste de la communauté vit à Guangzhou, une ville commerciale au sud Est de la Chine.»
Est-ce que l’ambassade dispose de chiffres exacts sur le nombre de Sénégalais qui vivent en Chine ?
«Selon les dernières estimations que nous disposons dans la ville de Guangzhou, il y a au moins 250 Sénégalais qui vivent dans cette localité, et il y a une communauté estudiantine qui est de l’ordre de 200 étudiants boursiers du gouvernement de la République populaire de Chine.»
Pensez-vous qu’il est facile pour les Africains, et particulièrement pour les Sénégalais, de vivre dans cette ville ?
«Il est vrai que la Chine est un pays éloigné, les conditions climatiques ne sont pas faciles. De même, la barrière linguistique est un problème auquel il faut faire face. Il y a aussi que la culture chinoise est différente de la culture africaine et sénégalaise, même si, dans certains endroits, on peut noter des ressemblances, notamment du point de vue de l’accueil, de l’hospitalité et de la solidarité.»
«Il est vrai que la Chine est un pays éloigné, les conditions climatiques ne sont pas faciles. De même, la barrière linguistique est un problème auquel il faut faire face. Il y a aussi que la culture chinoise est différente de la culture africaine et sénégalaise, même si, dans certains endroits, on peut noter des ressemblances, notamment du point de vue de l’accueil, de l’hospitalité et de la solidarité.»
Comment définissez-vous les relations entre la Chine et le Sénégal ?
«Depuis 2006, on a rétabli nos relations diplomatiques avec la Chine. Aujourd'hui, ces relations diplomatiques sont au beau fixe. Sous l’impulsion de l’ambassadeur Pape Khalilou Fall, la Chine et le Sénégal ont diversifié leur partenariat sur tous les plans, notamment dans le domaine de la culture. Le Grand Théâtre en est une illustration parfaite. Dans le domaine du sport, nous avons vu la construction et la réhabilitation des stades régionaux. Dans le domaine de l’éducation, des bourses sont octroyées, chaque année, à des étudiants sénégalais. Il en est de même pour l’agriculture, domaine dans lequel beaucoup de projets sont en cours, et le secteur de l’énergie. C’est dire que notre coopération avec la Chine est très solide, très riche et très variée. Mais elle est surtout basée dans le respect, la solidarité et la fraternité.»
«Depuis 2006, on a rétabli nos relations diplomatiques avec la Chine. Aujourd'hui, ces relations diplomatiques sont au beau fixe. Sous l’impulsion de l’ambassadeur Pape Khalilou Fall, la Chine et le Sénégal ont diversifié leur partenariat sur tous les plans, notamment dans le domaine de la culture. Le Grand Théâtre en est une illustration parfaite. Dans le domaine du sport, nous avons vu la construction et la réhabilitation des stades régionaux. Dans le domaine de l’éducation, des bourses sont octroyées, chaque année, à des étudiants sénégalais. Il en est de même pour l’agriculture, domaine dans lequel beaucoup de projets sont en cours, et le secteur de l’énergie. C’est dire que notre coopération avec la Chine est très solide, très riche et très variée. Mais elle est surtout basée dans le respect, la solidarité et la fraternité.»
Pensez-vous que le modèle de développement prôné par les Chinois peut s’appliquer aux pays africains ?
«Le culte du travail est une réalité en Chine. Le peuple chinois est un peuple travailleur, généreux dans l’effort, la rigueur et la transparence dans ce qu’ils font. En plus de sa population nombreuse, la Chine dispose de ressources minières, énergétiques énormes. Mais ce qui fait leur réussite, c’est le travail bien fait, la planification et le suivi-évaluation. Depuis 2009, ils ont un projet de construction de 30 millions de logements sur cinq ans, mais l’année dernière déjà ils étaient à 10 millions de logements sociaux. La Chine fait partie des pays qui ont actuellement une croissance à deux chiffres, et cette réussite est basée sur l’adoption de plans quinquennaux. Egalement, ils ont fait de gros efforts dans l’industrialisation par la transformation des matières premières, ce qui leur évite les exportations en masse. Cette réussite s’explique aussi par le nationalisme qui est très ancré chez les Chinois.»
«Le culte du travail est une réalité en Chine. Le peuple chinois est un peuple travailleur, généreux dans l’effort, la rigueur et la transparence dans ce qu’ils font. En plus de sa population nombreuse, la Chine dispose de ressources minières, énergétiques énormes. Mais ce qui fait leur réussite, c’est le travail bien fait, la planification et le suivi-évaluation. Depuis 2009, ils ont un projet de construction de 30 millions de logements sur cinq ans, mais l’année dernière déjà ils étaient à 10 millions de logements sociaux. La Chine fait partie des pays qui ont actuellement une croissance à deux chiffres, et cette réussite est basée sur l’adoption de plans quinquennaux. Egalement, ils ont fait de gros efforts dans l’industrialisation par la transformation des matières premières, ce qui leur évite les exportations en masse. Cette réussite s’explique aussi par le nationalisme qui est très ancré chez les Chinois.»
A entendre les autorités chinoises, leur pays est toujours en voie de développement. Est-ce que ce n’est pas là une manière de masquer leur développement réel ?
«Ce qui est sûr, c’est que la Chine était la troisième puissance derrière les Etats-Unis et le Japon. Aujourd’hui, ce pays est la deuxième puissance mondiale. Et, selon les plus grands experts, la Chine sera, d’ici 2015-2016, la première puissance mondiale. C’est un élément de satisfecit, même si des problèmes existent encore, force est de reconnaître que la Chine est devenue une puissance mondiale.»
Ces dernières années, nous avons constaté une proximité entre la Chine et l’Afrique. Qu’est-ce qui explique ?
«C’est parce que la Chine croit en l’Afrique et à son avenir. Tout récemment, ils ont organisé le Forum Chine-Afrique et la Chine a dégagé 20 millions de dollars pour soutenir le développement de l’Afrique. Et il y a un plan d’actions pour cinq ans, à travers lequel la Chine s’engage à côté de l’Afrique pour travailler dans les domaines de l’éducation, de l’agriculture, etc. La Chine représente un marché, et elle a ouvert la porte à l’Afrique. Il appartient aux pays africains de saisir cette chance avec 1,5 milliard de personnes. Il faut que l’Afrique soit consciente que la Chine est un marché potentiel.»
«Ce qui est sûr, c’est que la Chine était la troisième puissance derrière les Etats-Unis et le Japon. Aujourd’hui, ce pays est la deuxième puissance mondiale. Et, selon les plus grands experts, la Chine sera, d’ici 2015-2016, la première puissance mondiale. C’est un élément de satisfecit, même si des problèmes existent encore, force est de reconnaître que la Chine est devenue une puissance mondiale.»
Ces dernières années, nous avons constaté une proximité entre la Chine et l’Afrique. Qu’est-ce qui explique ?
«C’est parce que la Chine croit en l’Afrique et à son avenir. Tout récemment, ils ont organisé le Forum Chine-Afrique et la Chine a dégagé 20 millions de dollars pour soutenir le développement de l’Afrique. Et il y a un plan d’actions pour cinq ans, à travers lequel la Chine s’engage à côté de l’Afrique pour travailler dans les domaines de l’éducation, de l’agriculture, etc. La Chine représente un marché, et elle a ouvert la porte à l’Afrique. Il appartient aux pays africains de saisir cette chance avec 1,5 milliard de personnes. Il faut que l’Afrique soit consciente que la Chine est un marché potentiel.»
Le tourisme culturel est bien pratiqué en Chine. N’est-ce pas là une chance pour l’Afrique d’exploiter son riche patrimoine ?
«La Chine est très attachée à son histoire et à sa culture. Et le patrimoine historique et artistique de l’Afrique peut générer des ressources énormes pour l’Afrique. Rien que le tourisme intérieur chinois peut faire vivre la Chine. De ce point de vue, l’Afrique doit développer la coopération touristique avec la Chine.»
«La Chine est très attachée à son histoire et à sa culture. Et le patrimoine historique et artistique de l’Afrique peut générer des ressources énormes pour l’Afrique. Rien que le tourisme intérieur chinois peut faire vivre la Chine. De ce point de vue, l’Afrique doit développer la coopération touristique avec la Chine.»
Par rapport à cette coopération Chine-Afrique, certains pensent que les Chinois ne sont intéressés que par les ressources naturelles de l’Afrique. Partagez-vous leur avis ?
«Nous sommes à l’heure de la coopération gagnant-gagnant. Dans toute opération, les gens essaient de gagner quelque chose. Par conséquent, même si la Chine gagne dans ce partenariat avec l’Afrique, les Africains doivent aussi exploiter cette coopération. Mais je ne crois pas à cette thèse qui voit toujours du noir dans la relation entre la Chine et l’Afrique.»
«Nous sommes à l’heure de la coopération gagnant-gagnant. Dans toute opération, les gens essaient de gagner quelque chose. Par conséquent, même si la Chine gagne dans ce partenariat avec l’Afrique, les Africains doivent aussi exploiter cette coopération. Mais je ne crois pas à cette thèse qui voit toujours du noir dans la relation entre la Chine et l’Afrique.»
Propos recueillis par notre envoyé spécial Maguette NDONG
dimanche 23 septembre 2012
jeudi 20 septembre 2012
mercredi 19 septembre 2012
Quand la Chine s'éveillera , l'Afrique s'en inspirera !
Quand la Chine s'éveillera , l'Afrique s'en inspirera !
Une africanisation du titre, ô combien prémonitoire, du livre d'Alain Peyrefitte donnerait: " Quand la Chine s'éveillera, l'Afrique s'en inspirera ". A l'évidence, l'Empire du milieu s'est éveillé. Plus que d'un éveil, la Chine est dans le peloton de tête des pays qui marchent.
Au premier contact avec ce pays, l'impression confirmée par le quotidien est invariablement la même : le pays de Mao Zedong a effectué un pas de géant. Plus qu'un bond en avant dont parlait le fondateur de la République populaire de Chine, il s'agit d'un immense saut qualitatif. Et visiblement, les Chinois sont loin, très loin de s'en contenter. Ils travaillent, ils travaillent encore, ils travaillent toujours. Dans une harmonie, une rigueur et un sens d'organisation qui force respect et admiration.
Si à Pékin, Xi'an, les gratte-ciel et autres immeubles en hauteur de tout acabit accueillent tout visiteur, des grues, encore des grues et toujours des grues sont en action. 24 heures sur 24. Déjà modernisée, la Chine demeure un méga-chantier. Pour un Africain débarquant dans un pays où le développement ne relève plus d'un slogan désincarné, une seule question taraude l'esprit : Pourquoi l'Afrique ne s'inspirerait -elle pas de l'exemple chinois ? Cette interrogation en appelle une autre : pourquoi les pays africains ne coopéreraient-t-ils pas intensément avec ce pays- continent ?
A la base de ce double questionnement, un parallèle édifiant entre la Chine et l'Afrique. Voici un pays et un continent qui font partie, tous les deux, de vieilles civilisations de l'Humanité. Voici un pays -la Chine- qui est passé par toutes les fortunes et tous les avatars qu'a connus et que connait encore l'Afrique : colonisation ou occupation, sous-développement, lutte pour l'indépendance…Voici en fin un pays qui, tout en étant ouvert, a puisé dans son histoire, ses traditions, son génie pour trouver sa propre voie d'organisation socio-politique. Le résultat est là comme pour valider l'option levée par le peuple chinois. D'un pays qui impressionnait essentiellement par son immensité géographique et sa démographie, la Chine est aujourd'hui la deuxième économie mondiale, le sérum financier du monde entier.
A l'heure où nombre de pays africains dont le Congo/ Kinshasa rêvent d'émergence, la success story chinoise ne peut que donner matière à réflexion. Et quand cette Chine respectueuse de la souveraineté des Etats, de tous les Etats, tend sa main amicale à l'Afrique, il y a là une opportunité d'un partenariat win win .Une coopération d'autant plus positive qu'elle est débarrassée des pesanteurs interventionnistes tant décriées sur le continent. Il n'y a donc pas de gêne pour l'Afrique de s'inspirer, dans la mesure du possible, de la réussite chinoise. José NAWEJ
Une africanisation du titre, ô combien prémonitoire, du livre d'Alain Peyrefitte donnerait: " Quand la Chine s'éveillera, l'Afrique s'en inspirera ". A l'évidence, l'Empire du milieu s'est éveillé. Plus que d'un éveil, la Chine est dans le peloton de tête des pays qui marchent.
Au premier contact avec ce pays, l'impression confirmée par le quotidien est invariablement la même : le pays de Mao Zedong a effectué un pas de géant. Plus qu'un bond en avant dont parlait le fondateur de la République populaire de Chine, il s'agit d'un immense saut qualitatif. Et visiblement, les Chinois sont loin, très loin de s'en contenter. Ils travaillent, ils travaillent encore, ils travaillent toujours. Dans une harmonie, une rigueur et un sens d'organisation qui force respect et admiration.
Si à Pékin, Xi'an, les gratte-ciel et autres immeubles en hauteur de tout acabit accueillent tout visiteur, des grues, encore des grues et toujours des grues sont en action. 24 heures sur 24. Déjà modernisée, la Chine demeure un méga-chantier. Pour un Africain débarquant dans un pays où le développement ne relève plus d'un slogan désincarné, une seule question taraude l'esprit : Pourquoi l'Afrique ne s'inspirerait -elle pas de l'exemple chinois ? Cette interrogation en appelle une autre : pourquoi les pays africains ne coopéreraient-t-ils pas intensément avec ce pays- continent ?
A la base de ce double questionnement, un parallèle édifiant entre la Chine et l'Afrique. Voici un pays et un continent qui font partie, tous les deux, de vieilles civilisations de l'Humanité. Voici un pays -la Chine- qui est passé par toutes les fortunes et tous les avatars qu'a connus et que connait encore l'Afrique : colonisation ou occupation, sous-développement, lutte pour l'indépendance…Voici en fin un pays qui, tout en étant ouvert, a puisé dans son histoire, ses traditions, son génie pour trouver sa propre voie d'organisation socio-politique. Le résultat est là comme pour valider l'option levée par le peuple chinois. D'un pays qui impressionnait essentiellement par son immensité géographique et sa démographie, la Chine est aujourd'hui la deuxième économie mondiale, le sérum financier du monde entier.
A l'heure où nombre de pays africains dont le Congo/ Kinshasa rêvent d'émergence, la success story chinoise ne peut que donner matière à réflexion. Et quand cette Chine respectueuse de la souveraineté des Etats, de tous les Etats, tend sa main amicale à l'Afrique, il y a là une opportunité d'un partenariat win win .Une coopération d'autant plus positive qu'elle est débarrassée des pesanteurs interventionnistes tant décriées sur le continent. Il n'y a donc pas de gêne pour l'Afrique de s'inspirer, dans la mesure du possible, de la réussite chinoise. José NAWEJ
Femmes insécurité et paix: » Nous sommes la grandeur de l’humanité, alors nous sommes incontournable » dixit Oumou Touré de la Cafo - maliweb.net
Femmes insécurité et paix: » Nous sommes la grandeur de l’humanité, alors nous sommes incontournable » dixit Oumou Touré de la Cafo - maliweb.net
19 septembre 2012 Rubrique: Nation,Société
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Oumou Cafo
» Nous sommes au début, au milieu et à la fin de toutes les choses sur cette terre, de ce fait mobilisez-vous comme des vraies artisanes « , c’est en ces termes que s’est exprimée la présidente de la Cafo, Mme Oumou Touré devant les femmes du Mali. Une façon d’inciter celles-ci à une prise de conscience face à la situation actuelle du pays. C’est ce qui est ressorti de la conférence débat du jeudi 13 septembre au siège de la Cafo à Bolibana autour du thème » femmes insécurité et paix « .
Les femmes sont sorties massivement pour prendre part à cet espace contact avec les femmes de la coalition des droits d’intégration et médiation (CODIM) de la Cafo. L’objectif pour ces femmes était de faire entendre leur voix dans la recherche d’une solution à la crise que traverse le pays. Compte tenu de leur poids sociologique, soit 52% de la population, les femmes sont décidées à être dans des organes de prise de décision. Selon la présidente de la Cafo, Mme Oumou Touré, la participation à la vie publique est un devoir, de ce fait, les femmes ont le même droit que les hommes dans la prise de décision. Malheureusement, pour le problème du nord, cette équité n’a pas été respectée. Elle a mentionné que les femmes dans les situations de guerre sont généralement employées comme appât de guerre. Elles sont violées, séquestrées, et même traumatisées. » C’est ce qui est malheureusement arrivé à nos sœurs et mamans du nord du Mali « . En effet, elles ont été privées de leur mode de vie habituelle, elles sont contraintes de se voiler et ne doivent plus sortir pour aller chercher de l’eau, ni pour aller au marché, encore moins à la mosquée.
Au vu de cette situation, les femmes ne peuvent rester indifférentes, malgré qu’elles n’aient été associées à aucune prise de décision. Pourtant, nous sommes la grandeur de l’humanité qu’on le veuille ou pas et nous demeurerons cette force incontournable. Elle a rappelé les évènements de mars 1991 quand des femmes touchées par des enfants ensanglantés sont sorties pour exprimer leur ras- le bol. Pourtant, ce jour, elles sont sorties en tant que mères et non en qualité de membres d’une association quelconque. Ce jour là, elles n’ont pas eu peur des balles et elles se sont fait entendre. « Nous devons nous faire entendre pour l’honneur de notre Mali indivisible » a-t-elle martelé. Pour ce faire, la présidente de la Cafo a invité les femmes à la cohésion, à l’entente et à l’union sacrée pour sauver le pays.
Pour l’officier des droits de l’homme du bureau du coordinateur résident du Système des Nations Unies, Omer K. Kalameu, il faut que les femmes aient une place spéciale dans nos sociétés. Il a de ce fait déploré que les femmes n’aient été associées par la CEDEAO à aucune décision de sortie de crise. La charte de Kurukanfuga , rappelle t-il, est l’exemple idéal qui démontre le rôle que peut jouer une femme dans le développement d’un pays : « derrière chaque brave homme se trouve une brave femme ». Kalameu d’inviter les femmes à s’organiser tout en aidant le gouvernement à sortir de cette impasse.
F. Mah Thiam KONE
19 septembre 2012 Rubrique: Nation,Société
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Oumou Cafo
» Nous sommes au début, au milieu et à la fin de toutes les choses sur cette terre, de ce fait mobilisez-vous comme des vraies artisanes « , c’est en ces termes que s’est exprimée la présidente de la Cafo, Mme Oumou Touré devant les femmes du Mali. Une façon d’inciter celles-ci à une prise de conscience face à la situation actuelle du pays. C’est ce qui est ressorti de la conférence débat du jeudi 13 septembre au siège de la Cafo à Bolibana autour du thème » femmes insécurité et paix « .
Les femmes sont sorties massivement pour prendre part à cet espace contact avec les femmes de la coalition des droits d’intégration et médiation (CODIM) de la Cafo. L’objectif pour ces femmes était de faire entendre leur voix dans la recherche d’une solution à la crise que traverse le pays. Compte tenu de leur poids sociologique, soit 52% de la population, les femmes sont décidées à être dans des organes de prise de décision. Selon la présidente de la Cafo, Mme Oumou Touré, la participation à la vie publique est un devoir, de ce fait, les femmes ont le même droit que les hommes dans la prise de décision. Malheureusement, pour le problème du nord, cette équité n’a pas été respectée. Elle a mentionné que les femmes dans les situations de guerre sont généralement employées comme appât de guerre. Elles sont violées, séquestrées, et même traumatisées. » C’est ce qui est malheureusement arrivé à nos sœurs et mamans du nord du Mali « . En effet, elles ont été privées de leur mode de vie habituelle, elles sont contraintes de se voiler et ne doivent plus sortir pour aller chercher de l’eau, ni pour aller au marché, encore moins à la mosquée.
Au vu de cette situation, les femmes ne peuvent rester indifférentes, malgré qu’elles n’aient été associées à aucune prise de décision. Pourtant, nous sommes la grandeur de l’humanité qu’on le veuille ou pas et nous demeurerons cette force incontournable. Elle a rappelé les évènements de mars 1991 quand des femmes touchées par des enfants ensanglantés sont sorties pour exprimer leur ras- le bol. Pourtant, ce jour, elles sont sorties en tant que mères et non en qualité de membres d’une association quelconque. Ce jour là, elles n’ont pas eu peur des balles et elles se sont fait entendre. « Nous devons nous faire entendre pour l’honneur de notre Mali indivisible » a-t-elle martelé. Pour ce faire, la présidente de la Cafo a invité les femmes à la cohésion, à l’entente et à l’union sacrée pour sauver le pays.
Pour l’officier des droits de l’homme du bureau du coordinateur résident du Système des Nations Unies, Omer K. Kalameu, il faut que les femmes aient une place spéciale dans nos sociétés. Il a de ce fait déploré que les femmes n’aient été associées par la CEDEAO à aucune décision de sortie de crise. La charte de Kurukanfuga , rappelle t-il, est l’exemple idéal qui démontre le rôle que peut jouer une femme dans le développement d’un pays : « derrière chaque brave homme se trouve une brave femme ». Kalameu d’inviter les femmes à s’organiser tout en aidant le gouvernement à sortir de cette impasse.
F. Mah Thiam KONE
Chine - Afrique : Des échanges commerciaux importants, mais déséquilibrés
Chine - Afrique : Des échanges commerciaux importants, mais déséquilibrés
Chine - Afrique : Des échanges commerciaux importants, mais déséquilibrés
Thursday, 13 September 2012 11:29
Written by Administrator
Devenue plus proche de l’Afrique, la Chine réalise des investissements sans précédent sur le continent. Ses échanges commerciaux avec l’Afrique sont passés de 10,59 milliards à 129 milliards de dollars entre 2000 et 2010, dépassant largement le volume des échanges entre le continent africain et les Etats-Unis ou l’Europe. Toutefois, la balance commerciale reste déséquilibrée en faveur de la Chine.
«La coopération avec l’Afrique est une opportunité et pas une menace». Celui qui prononce cette phrase est pourtant un grand responsable du gouvernement chinois qui maîtrise parfaitement l’histoire des relations entre l’Afrique et son pays. Vice-directeur du Bureau des affaires africaines du département international, Zhong Weiyun, qui a reçu, hier, à Beijing un groupe de journalistes africains, assure que cette relation entre la Chine et l’Afrique a connu un développement fulgurant. Elle fait l’objet d’une grande attention de la part des pays occidentaux et plusieurs autres en voie de développement.
Depuis le forum sino-africain organisé à Beijing en 2006, la Chine a noué un nouveau pacte avec l’Afrique en multipliant son assistance par 10. Ce qui lui a permis de contribuer, notamment, à la réduction de la pauvreté, à la construction d’infrastructures, à l’acquisition de produits médicaux et au bien-être des populations africaines. Au plan commercial, les échanges entre les deux parties sont passés de 10,59 milliards de dollars à 129 milliards entre 2000 et 2010. Même si, entre 2008 et 2009, cette assistance a connu une baisse en passant de 106,8 milliards de dollars à 90,7 milliards, à cause de la crise mondiale, la Chine dépasse largement l’Europe et les États-Unis en matière d’échanges commerciaux avec l’Afrique. Dans la même période, les investissements dans les infrastructures de l’Empire du milieu en faveur des pays africains étaient passés de 216 millions à 14.700 milliards de dollars entre 2000 et 2011.
L’Afrique du Sud, l’Angola, le Soudan, l’Égypte et le Nigeria sont les cinq principaux pays partenaires de la Chine dont la première marchandise recherchée sur le continent reste le pétrole. En 2011, c’est une valeur de 47,1 milliards de dollars qui a été importée d’Afrique. Tandis que les importations de fer et de diamant sont respectivement de 7,3 milliards à 1,4 milliards de dollars dans la même année. Les exportations vers l’Afrique sont essentiellement des produits mécaniques (35 milliards de dollars), le textile (8,8 milliards), le plastique (4,5 milliards) et les chaussures avec un volume d’un peu plus de 6 milliards de dollars. Toutefois, fait remarquer M. Zhong Weiyun, «le volume d’exportation des produits africains reste faible, malgré les 90 % d’exonération de taxes sur les produits en provenance d’Afrique». Mais cette relation entre l’Afrique et la Chine n’est pas uniquement basée sur les échanges économiques et commerciaux.
Le domaine culturel est aussi un autre axe exploré par les deux parties. Car la Chine et l’Afrique ont su mettre sur pied différentes structures comme le forum des jeunes dirigeants sino-africains, celui des ministres de la Culture et un autre sur l’enseignement supérieur. Aussi, un grand évènement est organisé, chaque année, à Beijing mettant en exergue les cultures chinoises et africaines. De même que des bourses d’études sont souvent offertes par la Chine aux pays africains. Entre 2000 et 2011, ces bourses sont passées de 1154 à 6314.
En dépit de ces échanges divers, le vice-directeur des affaires africaines du département international assure que cette relation sino-africaine est confrontée à des défis. Jusque-là, les échanges avec les gouvernements sont plus nombreux que ceux établis avec d’autres organisations privées ou populaires. Egalement, a fait remarquer M. Weiyun, «les médias sont un maillon faible de cette relation».
L’autre défi que la Chine veut relever, c’est qu’elle n’a pas encore établi de relations diplomatiques avec quatre pays sur les 54 de l’Afrique. Il s’agit notamment du Burkina Faso, de la Gambie, du Malawi et de Sao Tomé et Principe qui ont toujours des relations avec Taïwan. Or, dénonce le vice-directeur du Bureau des affaires africaines du Département international, «ce maintien des relations avec Taïwan est une ingérence dans les affaires intérieures de la Chine».
De notre envoyé spécial Maguette NDONG
Chine - Afrique : Des échanges commerciaux importants, mais déséquilibrés
Thursday, 13 September 2012 11:29
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Devenue plus proche de l’Afrique, la Chine réalise des investissements sans précédent sur le continent. Ses échanges commerciaux avec l’Afrique sont passés de 10,59 milliards à 129 milliards de dollars entre 2000 et 2010, dépassant largement le volume des échanges entre le continent africain et les Etats-Unis ou l’Europe. Toutefois, la balance commerciale reste déséquilibrée en faveur de la Chine.
«La coopération avec l’Afrique est une opportunité et pas une menace». Celui qui prononce cette phrase est pourtant un grand responsable du gouvernement chinois qui maîtrise parfaitement l’histoire des relations entre l’Afrique et son pays. Vice-directeur du Bureau des affaires africaines du département international, Zhong Weiyun, qui a reçu, hier, à Beijing un groupe de journalistes africains, assure que cette relation entre la Chine et l’Afrique a connu un développement fulgurant. Elle fait l’objet d’une grande attention de la part des pays occidentaux et plusieurs autres en voie de développement.
Depuis le forum sino-africain organisé à Beijing en 2006, la Chine a noué un nouveau pacte avec l’Afrique en multipliant son assistance par 10. Ce qui lui a permis de contribuer, notamment, à la réduction de la pauvreté, à la construction d’infrastructures, à l’acquisition de produits médicaux et au bien-être des populations africaines. Au plan commercial, les échanges entre les deux parties sont passés de 10,59 milliards de dollars à 129 milliards entre 2000 et 2010. Même si, entre 2008 et 2009, cette assistance a connu une baisse en passant de 106,8 milliards de dollars à 90,7 milliards, à cause de la crise mondiale, la Chine dépasse largement l’Europe et les États-Unis en matière d’échanges commerciaux avec l’Afrique. Dans la même période, les investissements dans les infrastructures de l’Empire du milieu en faveur des pays africains étaient passés de 216 millions à 14.700 milliards de dollars entre 2000 et 2011.
L’Afrique du Sud, l’Angola, le Soudan, l’Égypte et le Nigeria sont les cinq principaux pays partenaires de la Chine dont la première marchandise recherchée sur le continent reste le pétrole. En 2011, c’est une valeur de 47,1 milliards de dollars qui a été importée d’Afrique. Tandis que les importations de fer et de diamant sont respectivement de 7,3 milliards à 1,4 milliards de dollars dans la même année. Les exportations vers l’Afrique sont essentiellement des produits mécaniques (35 milliards de dollars), le textile (8,8 milliards), le plastique (4,5 milliards) et les chaussures avec un volume d’un peu plus de 6 milliards de dollars. Toutefois, fait remarquer M. Zhong Weiyun, «le volume d’exportation des produits africains reste faible, malgré les 90 % d’exonération de taxes sur les produits en provenance d’Afrique». Mais cette relation entre l’Afrique et la Chine n’est pas uniquement basée sur les échanges économiques et commerciaux.
Le domaine culturel est aussi un autre axe exploré par les deux parties. Car la Chine et l’Afrique ont su mettre sur pied différentes structures comme le forum des jeunes dirigeants sino-africains, celui des ministres de la Culture et un autre sur l’enseignement supérieur. Aussi, un grand évènement est organisé, chaque année, à Beijing mettant en exergue les cultures chinoises et africaines. De même que des bourses d’études sont souvent offertes par la Chine aux pays africains. Entre 2000 et 2011, ces bourses sont passées de 1154 à 6314.
En dépit de ces échanges divers, le vice-directeur des affaires africaines du département international assure que cette relation sino-africaine est confrontée à des défis. Jusque-là, les échanges avec les gouvernements sont plus nombreux que ceux établis avec d’autres organisations privées ou populaires. Egalement, a fait remarquer M. Weiyun, «les médias sont un maillon faible de cette relation».
L’autre défi que la Chine veut relever, c’est qu’elle n’a pas encore établi de relations diplomatiques avec quatre pays sur les 54 de l’Afrique. Il s’agit notamment du Burkina Faso, de la Gambie, du Malawi et de Sao Tomé et Principe qui ont toujours des relations avec Taïwan. Or, dénonce le vice-directeur du Bureau des affaires africaines du Département international, «ce maintien des relations avec Taïwan est une ingérence dans les affaires intérieures de la Chine».
De notre envoyé spécial Maguette NDONG
Chine - Afrique : Des échanges commerciaux importants, mais déséquilibrés
Chine - Afrique : Des échanges commerciaux importants, mais déséquilibrés
Chine - Afrique : Des échanges commerciaux importants, mais déséquilibrés
Thursday, 13 September 2012 11:29
Written by Administrator
Devenue plus proche de l’Afrique, la Chine réalise des investissements sans précédent sur le continent. Ses échanges commerciaux avec l’Afrique sont passés de 10,59 milliards à 129 milliards de dollars entre 2000 et 2010, dépassant largement le volume des échanges entre le continent africain et les Etats-Unis ou l’Europe. Toutefois, la balance commerciale reste déséquilibrée en faveur de la Chine.
«La coopération avec l’Afrique est une opportunité et pas une menace». Celui qui prononce cette phrase est pourtant un grand responsable du gouvernement chinois qui maîtrise parfaitement l’histoire des relations entre l’Afrique et son pays. Vice-directeur du Bureau des affaires africaines du département international, Zhong Weiyun, qui a reçu, hier, à Beijing un groupe de journalistes africains, assure que cette relation entre la Chine et l’Afrique a connu un développement fulgurant. Elle fait l’objet d’une grande attention de la part des pays occidentaux et plusieurs autres en voie de développement.
Depuis le forum sino-africain organisé à Beijing en 2006, la Chine a noué un nouveau pacte avec l’Afrique en multipliant son assistance par 10. Ce qui lui a permis de contribuer, notamment, à la réduction de la pauvreté, à la construction d’infrastructures, à l’acquisition de produits médicaux et au bien-être des populations africaines. Au plan commercial, les échanges entre les deux parties sont passés de 10,59 milliards de dollars à 129 milliards entre 2000 et 2010. Même si, entre 2008 et 2009, cette assistance a connu une baisse en passant de 106,8 milliards de dollars à 90,7 milliards, à cause de la crise mondiale, la Chine dépasse largement l’Europe et les États-Unis en matière d’échanges commerciaux avec l’Afrique. Dans la même période, les investissements dans les infrastructures de l’Empire du milieu en faveur des pays africains étaient passés de 216 millions à 14.700 milliards de dollars entre 2000 et 2011.
L’Afrique du Sud, l’Angola, le Soudan, l’Égypte et le Nigeria sont les cinq principaux pays partenaires de la Chine dont la première marchandise recherchée sur le continent reste le pétrole. En 2011, c’est une valeur de 47,1 milliards de dollars qui a été importée d’Afrique. Tandis que les importations de fer et de diamant sont respectivement de 7,3 milliards à 1,4 milliards de dollars dans la même année. Les exportations vers l’Afrique sont essentiellement des produits mécaniques (35 milliards de dollars), le textile (8,8 milliards), le plastique (4,5 milliards) et les chaussures avec un volume d’un peu plus de 6 milliards de dollars. Toutefois, fait remarquer M. Zhong Weiyun, «le volume d’exportation des produits africains reste faible, malgré les 90 % d’exonération de taxes sur les produits en provenance d’Afrique». Mais cette relation entre l’Afrique et la Chine n’est pas uniquement basée sur les échanges économiques et commerciaux.
Le domaine culturel est aussi un autre axe exploré par les deux parties. Car la Chine et l’Afrique ont su mettre sur pied différentes structures comme le forum des jeunes dirigeants sino-africains, celui des ministres de la Culture et un autre sur l’enseignement supérieur. Aussi, un grand évènement est organisé, chaque année, à Beijing mettant en exergue les cultures chinoises et africaines. De même que des bourses d’études sont souvent offertes par la Chine aux pays africains. Entre 2000 et 2011, ces bourses sont passées de 1154 à 6314.
En dépit de ces échanges divers, le vice-directeur des affaires africaines du département international assure que cette relation sino-africaine est confrontée à des défis. Jusque-là, les échanges avec les gouvernements sont plus nombreux que ceux établis avec d’autres organisations privées ou populaires. Egalement, a fait remarquer M. Weiyun, «les médias sont un maillon faible de cette relation».
L’autre défi que la Chine veut relever, c’est qu’elle n’a pas encore établi de relations diplomatiques avec quatre pays sur les 54 de l’Afrique. Il s’agit notamment du Burkina Faso, de la Gambie, du Malawi et de Sao Tomé et Principe qui ont toujours des relations avec Taïwan. Or, dénonce le vice-directeur du Bureau des affaires africaines du Département international, «ce maintien des relations avec Taïwan est une ingérence dans les affaires intérieures de la Chine».
De notre envoyé spécial Maguette NDONG
Chine - Afrique : Des échanges commerciaux importants, mais déséquilibrés
Thursday, 13 September 2012 11:29
Written by Administrator
Devenue plus proche de l’Afrique, la Chine réalise des investissements sans précédent sur le continent. Ses échanges commerciaux avec l’Afrique sont passés de 10,59 milliards à 129 milliards de dollars entre 2000 et 2010, dépassant largement le volume des échanges entre le continent africain et les Etats-Unis ou l’Europe. Toutefois, la balance commerciale reste déséquilibrée en faveur de la Chine.
«La coopération avec l’Afrique est une opportunité et pas une menace». Celui qui prononce cette phrase est pourtant un grand responsable du gouvernement chinois qui maîtrise parfaitement l’histoire des relations entre l’Afrique et son pays. Vice-directeur du Bureau des affaires africaines du département international, Zhong Weiyun, qui a reçu, hier, à Beijing un groupe de journalistes africains, assure que cette relation entre la Chine et l’Afrique a connu un développement fulgurant. Elle fait l’objet d’une grande attention de la part des pays occidentaux et plusieurs autres en voie de développement.
Depuis le forum sino-africain organisé à Beijing en 2006, la Chine a noué un nouveau pacte avec l’Afrique en multipliant son assistance par 10. Ce qui lui a permis de contribuer, notamment, à la réduction de la pauvreté, à la construction d’infrastructures, à l’acquisition de produits médicaux et au bien-être des populations africaines. Au plan commercial, les échanges entre les deux parties sont passés de 10,59 milliards de dollars à 129 milliards entre 2000 et 2010. Même si, entre 2008 et 2009, cette assistance a connu une baisse en passant de 106,8 milliards de dollars à 90,7 milliards, à cause de la crise mondiale, la Chine dépasse largement l’Europe et les États-Unis en matière d’échanges commerciaux avec l’Afrique. Dans la même période, les investissements dans les infrastructures de l’Empire du milieu en faveur des pays africains étaient passés de 216 millions à 14.700 milliards de dollars entre 2000 et 2011.
L’Afrique du Sud, l’Angola, le Soudan, l’Égypte et le Nigeria sont les cinq principaux pays partenaires de la Chine dont la première marchandise recherchée sur le continent reste le pétrole. En 2011, c’est une valeur de 47,1 milliards de dollars qui a été importée d’Afrique. Tandis que les importations de fer et de diamant sont respectivement de 7,3 milliards à 1,4 milliards de dollars dans la même année. Les exportations vers l’Afrique sont essentiellement des produits mécaniques (35 milliards de dollars), le textile (8,8 milliards), le plastique (4,5 milliards) et les chaussures avec un volume d’un peu plus de 6 milliards de dollars. Toutefois, fait remarquer M. Zhong Weiyun, «le volume d’exportation des produits africains reste faible, malgré les 90 % d’exonération de taxes sur les produits en provenance d’Afrique». Mais cette relation entre l’Afrique et la Chine n’est pas uniquement basée sur les échanges économiques et commerciaux.
Le domaine culturel est aussi un autre axe exploré par les deux parties. Car la Chine et l’Afrique ont su mettre sur pied différentes structures comme le forum des jeunes dirigeants sino-africains, celui des ministres de la Culture et un autre sur l’enseignement supérieur. Aussi, un grand évènement est organisé, chaque année, à Beijing mettant en exergue les cultures chinoises et africaines. De même que des bourses d’études sont souvent offertes par la Chine aux pays africains. Entre 2000 et 2011, ces bourses sont passées de 1154 à 6314.
En dépit de ces échanges divers, le vice-directeur des affaires africaines du département international assure que cette relation sino-africaine est confrontée à des défis. Jusque-là, les échanges avec les gouvernements sont plus nombreux que ceux établis avec d’autres organisations privées ou populaires. Egalement, a fait remarquer M. Weiyun, «les médias sont un maillon faible de cette relation».
L’autre défi que la Chine veut relever, c’est qu’elle n’a pas encore établi de relations diplomatiques avec quatre pays sur les 54 de l’Afrique. Il s’agit notamment du Burkina Faso, de la Gambie, du Malawi et de Sao Tomé et Principe qui ont toujours des relations avec Taïwan. Or, dénonce le vice-directeur du Bureau des affaires africaines du Département international, «ce maintien des relations avec Taïwan est une ingérence dans les affaires intérieures de la Chine».
De notre envoyé spécial Maguette NDONG
CCTV Africa, la nouvelle chaîne kenyane “made in China” - Télévision - Télérama.fr
CCTV Africa, la nouvelle chaîne kenyane “made in China” - Télévision - Télérama.fr
A Nairobi vient de s'implanter une chaîne d'info ultramoderne. Elle est détenue à 100 % par l'Etat chinois. Qui, sous prétexte de révéler au monde le vrai visage de l'Afrique, soigne surtout sa propre image.
Le 15/09/2012 à 00h00
Lucas Armati- Télérama n° 3270
CCTV Africa : un habillage moderne, un ton professionnel, des salariés kenyans et chinois qui collaborent désormais sans problème. © Dominic Nahr/Magnum Photos pour Télérama
Perchée sur de hauts talons, gainée dans un petit tailleur rouge, Beatrice Marshall nous accueille avec un large sourire. A quelques minutes de l'enregistrement de son émission hebdomadaire, la coquette journaliste, star kenyane de l'info, paraît parfaitement détendue. Autour d'elle s'agitent techniciens, assistants, coiffeuse personnelle. Elle reste pro et, avec assurance, prend place dans son studio ultramoderne. Déco noire, écrans plats, prompteur... on se croirait sur CNN. A une différence près : le contenu du show politique que Beatrice Marshall va animer ce jour-là.
Au sommaire, les sanctions que Barack Obama veut imposer à l'Afrique du Sud et au Kenya pour avoir acheté du pétrole aux Iraniens. « Pourquoi les Etats-Unis se permettent-ils de choisir les alliés et les ennemis de l'Afrique ? » attaque la journaliste. En duplex et en plateau, des experts argumentent. Tous s'élèvent contre la politique de Washington. A l'écran apparaît un énorme sous-titre : « Les sanctions, un héritage impérialiste aberrant. » Une position polémique, très officiellement défendue par Pékin, qui se fournit aussi en pétrole iranien. Pas vraiment un hasard : l'émission est diffusée sur CCTV Africa, la toute nouvelle chaîne d'info africaine, à l'habillage moderne, au ton professionnel... mais détenue à 100 % par l'Etat chinois.
Langue, idées, films, médias...
tout est bon pour conquérir la sphère culturelle,
asseoir en douceur sa domination.
Une chaîne asiatique en terres kenyanes... Nous connaissions l'appétit économique de la Chine, qui s'est lancée à la conquête du continent noir et de ses matières premières il y a une quinzaine d'années (lire page suivante). Aujourd'hui, Pékin inaugure une nouvelle stratégie. Après les chantiers boueux, place au « soft power ». Langue, idées, films, médias..., tout est bon pour conquérir la sphère culturelle, imposer sans en avoir l'air ses valeurs, asseoir en douceur sa domination. Ce changement de tactique, il faut en chercher le déclic un jour d'avril 2008. Sur sa route pour Pékin, la flamme olympique fait étape à Paris. Un fiasco. Attaquée par des militants pro-Tibet, la torche olympique est éteinte à plusieurs reprises. Choquée, la Chine censure les images mais se décide à investir massivement pour améliorer sa réputation à l'étranger.
A Nairobi, l'opération de séduction s'est traduite par le lancement en grande pompe, en janvier dernier, du QG de la chaîne asiatique. Jusqu'alors, l'antenne internationale de CCTV News, la CNN officielle chinoise, ne disposait que de quelques correspondants en Afrique qui lui envoyaient leurs reportages quand l'actu le commandait. Désormais, le continent dispose de sa propre chaîne, de son propre centre de production – des bureaux flambant neufs dans un quartier cossu de la capitale kenyane, une soixantaine de salariés, deux studios high-tech et des régies entièrement équipées en numérique. A l'étranger, seuls les bureaux de Washington ont bénéficié de tels investissements. Pour l'instant, l'équipe africaine ne réalise qu'une heure de programmes quotidiens, diffusés en anglais sur CCTV News. Mais les perspectives sont prometteuses : en « empruntant » chaque jour l'antenne de la CCTV, la « petite » CCTV Africa touche déjà des millions de foyers en Afrique, en Asie, en Amérique... Dès l'année prochaine, elle émettra deux heures par jour. Avant, peut-être, une antenne vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Business au Bulldozer
« Sortez des frontières ! » lançait en 1995 le président Jiang Zemin aux grandes entreprises chinoises. Plus de quinze ans plus tard, le mot d'ordre a été largement suivi, notamment en Afrique. Des juteux marchés publics au plus petit business local, les Chinois se sont implantés sur tout le continent. En Zambie, ils exploitent d'impressionnantes mines de cuivre à ciel ouvert. Au Nigeria, ils gèrent d'importantes concessions pétrolières. Au Kenya, à première vue, leur présence reste discrète. Pas de véritable Chinatown à Nairobi. Mais il suffit de s'enfoncer dans la brousse pour s'apercevoir que la plus isolée des épiceries est tenue par des Chinois. Ou d'emprunter la toute nouvelle 2 × 8 voies qui relie la capitale à la ville de Thika pour comprendre que le réseau routier du pays a été entièrement rénové par des entreprises asiatiques. Certes, cette « Chinafrique » ne s'est pas créée sans heurts : des conflits ont éclaté pour dénoncer les conditions de travail déplorables sur les chantiers chinois et la prédation sans scrupule de Pékin. Mais les échanges entre l'empire du Milieu et l'Afrique n'en ont pas souffert. L'année dernière, ils ont dépassé les 166 milliards de dollars - ce qui fait de la Chine le premier partenaire commercial de l'Afrique, devant les Etats-Unis.
« Rétablir la vérité »
« Notre but est de révéler au monde le vrai visage du continent », annonce avec emphase Pang Xinhua, l'un des managers de la chaîne. Ce journaliste pékinois de 49 ans – le doyen de la rédaction – a quitté femme et enfant pour vivre trois ans au Kenya, un pays où il n'avait jamais mis les pieds. Avec son gilet de reporter siglé CCTV, il nous fait visiter avec fierté la rédaction, s'arrête devant un planisphère où sont indiqués les correspondants étrangers de la holding chinoise (à Rio, Paris, New York, Moscou, Tokyo...), s'enorgueillit de l'intérêt des médias étrangers pour « sa » chaîne. A l'entendre, travailler à CCTV Africa relève de la mission d'intérêt général. « Soit les médias occidentaux ignorent l'Afrique, soit ils parlent uniquement des guerres, des famines, du sida, dit-il en se resservant du thé. Toujours ce même regard négatif ! Nous, nous souhaitons rétablir la vérité et montrer comment l'économie africaine est en plein boom, comment les sociétés évoluent, comment les citoyens veulent s'en sortir. »
Le nouvel ami chinois face aux anciens colonisateurs... A la rédaction, les journalistes adhèrent à cette vision un poil manichéenne. Les débuts ont certes été froids. Les reporters kenyans ont craint « l'autoritarisme légendaire des Chinois », les journalistes chinois envoyés à Nairobi ont critiqué « le manque de persévérance » de leurs confrères africains. Des deux côtés, des efforts ont été consentis. De nombreux Kenyans ont été envoyés à Pékin pour des formations accélérées et une sensibilisation à la culture asiatique. Aujourd'hui, les équipes collaborent sans problème. Et le rendu à l'antenne soutient la comparaison avec les plus grandes chaînes internationales. « Nous allons même les dépasser, fanfaronne la présentatrice Beatrice Marshall, qui a fait ses premières armes en Grande-Bretagne. Car, en tant qu'Africains, nous sommes portés par ce projet et fiers d'y participer. »
Pour rejoindre l'équipe de CCTV Africa,
des journalistes locaux se sont
vu offrir deux fois leur salaire.
Pour comprendre l'enthousiasme de la journaliste, il suffit de regarder l'antenne de CCTV Africa. La chaîne a recruté une majorité de présentateurs et de journalistes noirs. Pour rejoindre l'équipe, certains se sont vu offrir deux fois leur salaire. « Ce fut l'occasion de briser un terrible plafond de verre, affirme une ex-journaliste kenyane de la BBC. Dans les grands médias internationaux, les Africains subissent le paternalisme des dirigeants occidentaux et n'accèdent jamais aux postes de responsabilités. CCTV Africa a rompu avec cette tradition. »
Face au dragon chinois, les télés locales ne font pas le poids. Même les grands médias internationaux font pâle figure. Rincée par un plan global d'économies, la BBC va peut-être devoir réduire ses effectifs. Pénalisée par son manque de réseau en Afrique anglophone, France 24 – une seule correspondante sur place – tente d'obtenir une fréquence sur la future TNT kenyane, mais le CSA local maintient le flou... Lot de consolation : la chaîne d'info française a obtenu un créneau quotidien sur la chaîne publique KBC. Ses programmes ont le privilège d'y être diffusés... de 1 heure à 5 heures du matin ! « On ne se rend pas compte à quel point les médias français sont largués », lâche une journaliste expatriée depuis quelque temps dans la capitale. Seul média à pouvoir rivaliser : la chaîne qatarie Al-Jazira et ses caisses pleines de pétrodollars. A Nairobi, l'entreprise emploie une demi-douzaine de personnes. Un temps, il s'est murmuré qu'elle projetait de se développer, en ouvrant une antenne africaine entièrement en swahili. Aux dernières nouvelles, le projet a été repoussé.
En attendant, CCTV Africa étend son emprise. Ses reporters sillonnent sans relâche le continent, partent en Ethiopie couvrir le sommet de l'Union africaine, se rendent au Rwanda illustrer le boom économique, s'envolent pour le Soudan... Aucune difficulté pour interviewer les dirigeants africains : tous connaissent la chaîne – récemment, un rédacteur en chef hospitalisé après un banal accident de voiture a même reçu la visite surprise du vice-président kenyan.
Traitement pro-Pékin
A quelques mois des très attendues élections générales, et alors que le précédent scrutin a donné lieu à des émeutes meurtrières, l'appétit féroce de CCTV Africa inquiète. Quelle sera la couverture de la campagne ? Les candidats seront-ils traités équitablement ? Equivalent de Reporters sans frontières, le CPJ (Committee to Protect Journalists) s'est déjà alarmé du traitement pro-Pékin des informations de la maison. Pas question, par exemple, de critiquer les investissements chinois en Afrique. De gêner la collaboration politique de Pékin avec le Soudan. De rappeler la mauvaise réputation de Robert Mugabe, dictateur zimbabwéen honni par les capitales occidentales mais ami de la Chine. Si la censure est moins vive que sur les chaînes nationales, le Parti garde un œil sur les contenus de la filiale africaine. « Et alors ?, se moque l'ambitieux Mark Masai, journaliste kenyan de 26 ans et déjà présentateur du journal sur CCTV Africa. Vous dites que notre chaîne est le bras armé de Pékin, mais qu'est-ce que CNN par rapport au pouvoir américain ? Qu'est-ce qu'Al-Jazira par rapport au Qatar ? Qu'est-ce que France 24 vis-à-vis de la France ? Tous les médias ont leur propre manière de voir le monde, leurs propres conflits d'intérêt. Nous n'avons fait qu'échanger un parti pris pour un autre ! »
Dans son immense bureau du ministère de l'Information et de la Communication, au dixième étage des Teleposta Towers de Nairobi, Bitange Ndemo n'est pas loin de partager cet avis. Pour l'heure, il contemple avec fierté les maquettes de la Konza Technology City, une future ville nouvelle 100 % high-tech, dont les travaux viennent de débuter aux portes de la capitale kenyane. Cet impassible adjoint du ministre a beaucoup œuvré pour la modernisation numérique de son pays. Aujourd'hui, il se réjouit que le Kenya soit devenu « the place to be » pour les grands médias internationaux. « La plupart des pays africains combattent les médias, nous, nous les soutenons », affirme-t-il, oubliant au passage les atteintes régulières à la liberté de la presse. L'ancien businessman n'est pas tendre avec ses hôtes médiatiques. Al-Jazira ? « Une chaîne sensationnaliste. » La BBC ? « Une couverture tronquée de l'actualité. » Seule CCTV Africa trouve grâce à ses yeux. La belle Beatrice Marshall, le jeune Mark Masai..., il connaît les présentateurs vedettes de la chaîne, regarde leurs JT et émissions, comme beaucoup d'autres membres du gouvernement, dit-on. Mais l'enthousiasme ne parvient pas longtemps à cacher une certaine résignation, révélatrice aussi de la réalité des relations sino-africaines : « Si CCTV Africa est diffusée chez nous, je ne vois pas pourquoi l'une de nos chaînes nationales ne pourrait pas émettre en Chine. Ce principe de réciprocité ne serait que justice. J'ai fait une demande en ce sens aux autorités de Pékin. Mais vous savez quoi, j'attends toujours une réponse... ».
Confucius court le monde
A Nairobi, l'expansion culturelle chinoise passe aussi par l'Institut Confucius. Créé en 2005, ce centre culturel - équivalent de l'Alliance française ou du Goethe Institut allemand - occupe tout un étage de l'université. Labo de langues, salles de cours, bibliothèque... Des centaines d'étudiants kenyans y sont inscrits, contre seulement vingt-neuf à ses débuts. Durant l'année, une dizaine de professeurs les initient au mandarin, à l'histoire de l'empire du Milieu, à la cuisine asiatique... Tout pour parfaire leur connaissance de la civilisation chinoise... et faciliter de futures relations commerciales. Une stratégie parfaitement planifiée par Pékin : depuis 2004, il s'ouvre dans le monde quasiment un Institut Confucius par semaine ! Aujourd'hui, ils sont près de trois cent cinquante, répartis dans une centaine de pays (l'Afrique en compte vingt-cinq). Régulièrement menacé par les plans d'économies, le puissant réseau de centres culturels français a toutefois tenté de contrecarrer le raz-de-marée. En Chine, il a quasiment doublé le nombre de ses Alliances françaises. Pas de chance ! Il s'avère que la plupart des Chinois viennent y apprendre la langue de Molière non pas dans le but d'étendre l'influence française en Chine, mais dans celui de mieux pénétrer l'Afrique francophone...
À lire
La Chinafrique, Pékin à la conquête du continent noir, de Serge Michel et Michel Beuret, éd. Grasset & Fasquelle, 348 p., 19,80 €.
A Nairobi vient de s'implanter une chaîne d'info ultramoderne. Elle est détenue à 100 % par l'Etat chinois. Qui, sous prétexte de révéler au monde le vrai visage de l'Afrique, soigne surtout sa propre image.
Le 15/09/2012 à 00h00
Lucas Armati- Télérama n° 3270
CCTV Africa : un habillage moderne, un ton professionnel, des salariés kenyans et chinois qui collaborent désormais sans problème. © Dominic Nahr/Magnum Photos pour Télérama
Perchée sur de hauts talons, gainée dans un petit tailleur rouge, Beatrice Marshall nous accueille avec un large sourire. A quelques minutes de l'enregistrement de son émission hebdomadaire, la coquette journaliste, star kenyane de l'info, paraît parfaitement détendue. Autour d'elle s'agitent techniciens, assistants, coiffeuse personnelle. Elle reste pro et, avec assurance, prend place dans son studio ultramoderne. Déco noire, écrans plats, prompteur... on se croirait sur CNN. A une différence près : le contenu du show politique que Beatrice Marshall va animer ce jour-là.
Au sommaire, les sanctions que Barack Obama veut imposer à l'Afrique du Sud et au Kenya pour avoir acheté du pétrole aux Iraniens. « Pourquoi les Etats-Unis se permettent-ils de choisir les alliés et les ennemis de l'Afrique ? » attaque la journaliste. En duplex et en plateau, des experts argumentent. Tous s'élèvent contre la politique de Washington. A l'écran apparaît un énorme sous-titre : « Les sanctions, un héritage impérialiste aberrant. » Une position polémique, très officiellement défendue par Pékin, qui se fournit aussi en pétrole iranien. Pas vraiment un hasard : l'émission est diffusée sur CCTV Africa, la toute nouvelle chaîne d'info africaine, à l'habillage moderne, au ton professionnel... mais détenue à 100 % par l'Etat chinois.
Langue, idées, films, médias...
tout est bon pour conquérir la sphère culturelle,
asseoir en douceur sa domination.
Une chaîne asiatique en terres kenyanes... Nous connaissions l'appétit économique de la Chine, qui s'est lancée à la conquête du continent noir et de ses matières premières il y a une quinzaine d'années (lire page suivante). Aujourd'hui, Pékin inaugure une nouvelle stratégie. Après les chantiers boueux, place au « soft power ». Langue, idées, films, médias..., tout est bon pour conquérir la sphère culturelle, imposer sans en avoir l'air ses valeurs, asseoir en douceur sa domination. Ce changement de tactique, il faut en chercher le déclic un jour d'avril 2008. Sur sa route pour Pékin, la flamme olympique fait étape à Paris. Un fiasco. Attaquée par des militants pro-Tibet, la torche olympique est éteinte à plusieurs reprises. Choquée, la Chine censure les images mais se décide à investir massivement pour améliorer sa réputation à l'étranger.
A Nairobi, l'opération de séduction s'est traduite par le lancement en grande pompe, en janvier dernier, du QG de la chaîne asiatique. Jusqu'alors, l'antenne internationale de CCTV News, la CNN officielle chinoise, ne disposait que de quelques correspondants en Afrique qui lui envoyaient leurs reportages quand l'actu le commandait. Désormais, le continent dispose de sa propre chaîne, de son propre centre de production – des bureaux flambant neufs dans un quartier cossu de la capitale kenyane, une soixantaine de salariés, deux studios high-tech et des régies entièrement équipées en numérique. A l'étranger, seuls les bureaux de Washington ont bénéficié de tels investissements. Pour l'instant, l'équipe africaine ne réalise qu'une heure de programmes quotidiens, diffusés en anglais sur CCTV News. Mais les perspectives sont prometteuses : en « empruntant » chaque jour l'antenne de la CCTV, la « petite » CCTV Africa touche déjà des millions de foyers en Afrique, en Asie, en Amérique... Dès l'année prochaine, elle émettra deux heures par jour. Avant, peut-être, une antenne vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Business au Bulldozer
« Sortez des frontières ! » lançait en 1995 le président Jiang Zemin aux grandes entreprises chinoises. Plus de quinze ans plus tard, le mot d'ordre a été largement suivi, notamment en Afrique. Des juteux marchés publics au plus petit business local, les Chinois se sont implantés sur tout le continent. En Zambie, ils exploitent d'impressionnantes mines de cuivre à ciel ouvert. Au Nigeria, ils gèrent d'importantes concessions pétrolières. Au Kenya, à première vue, leur présence reste discrète. Pas de véritable Chinatown à Nairobi. Mais il suffit de s'enfoncer dans la brousse pour s'apercevoir que la plus isolée des épiceries est tenue par des Chinois. Ou d'emprunter la toute nouvelle 2 × 8 voies qui relie la capitale à la ville de Thika pour comprendre que le réseau routier du pays a été entièrement rénové par des entreprises asiatiques. Certes, cette « Chinafrique » ne s'est pas créée sans heurts : des conflits ont éclaté pour dénoncer les conditions de travail déplorables sur les chantiers chinois et la prédation sans scrupule de Pékin. Mais les échanges entre l'empire du Milieu et l'Afrique n'en ont pas souffert. L'année dernière, ils ont dépassé les 166 milliards de dollars - ce qui fait de la Chine le premier partenaire commercial de l'Afrique, devant les Etats-Unis.
« Rétablir la vérité »
« Notre but est de révéler au monde le vrai visage du continent », annonce avec emphase Pang Xinhua, l'un des managers de la chaîne. Ce journaliste pékinois de 49 ans – le doyen de la rédaction – a quitté femme et enfant pour vivre trois ans au Kenya, un pays où il n'avait jamais mis les pieds. Avec son gilet de reporter siglé CCTV, il nous fait visiter avec fierté la rédaction, s'arrête devant un planisphère où sont indiqués les correspondants étrangers de la holding chinoise (à Rio, Paris, New York, Moscou, Tokyo...), s'enorgueillit de l'intérêt des médias étrangers pour « sa » chaîne. A l'entendre, travailler à CCTV Africa relève de la mission d'intérêt général. « Soit les médias occidentaux ignorent l'Afrique, soit ils parlent uniquement des guerres, des famines, du sida, dit-il en se resservant du thé. Toujours ce même regard négatif ! Nous, nous souhaitons rétablir la vérité et montrer comment l'économie africaine est en plein boom, comment les sociétés évoluent, comment les citoyens veulent s'en sortir. »
Le nouvel ami chinois face aux anciens colonisateurs... A la rédaction, les journalistes adhèrent à cette vision un poil manichéenne. Les débuts ont certes été froids. Les reporters kenyans ont craint « l'autoritarisme légendaire des Chinois », les journalistes chinois envoyés à Nairobi ont critiqué « le manque de persévérance » de leurs confrères africains. Des deux côtés, des efforts ont été consentis. De nombreux Kenyans ont été envoyés à Pékin pour des formations accélérées et une sensibilisation à la culture asiatique. Aujourd'hui, les équipes collaborent sans problème. Et le rendu à l'antenne soutient la comparaison avec les plus grandes chaînes internationales. « Nous allons même les dépasser, fanfaronne la présentatrice Beatrice Marshall, qui a fait ses premières armes en Grande-Bretagne. Car, en tant qu'Africains, nous sommes portés par ce projet et fiers d'y participer. »
Pour rejoindre l'équipe de CCTV Africa,
des journalistes locaux se sont
vu offrir deux fois leur salaire.
Pour comprendre l'enthousiasme de la journaliste, il suffit de regarder l'antenne de CCTV Africa. La chaîne a recruté une majorité de présentateurs et de journalistes noirs. Pour rejoindre l'équipe, certains se sont vu offrir deux fois leur salaire. « Ce fut l'occasion de briser un terrible plafond de verre, affirme une ex-journaliste kenyane de la BBC. Dans les grands médias internationaux, les Africains subissent le paternalisme des dirigeants occidentaux et n'accèdent jamais aux postes de responsabilités. CCTV Africa a rompu avec cette tradition. »
Face au dragon chinois, les télés locales ne font pas le poids. Même les grands médias internationaux font pâle figure. Rincée par un plan global d'économies, la BBC va peut-être devoir réduire ses effectifs. Pénalisée par son manque de réseau en Afrique anglophone, France 24 – une seule correspondante sur place – tente d'obtenir une fréquence sur la future TNT kenyane, mais le CSA local maintient le flou... Lot de consolation : la chaîne d'info française a obtenu un créneau quotidien sur la chaîne publique KBC. Ses programmes ont le privilège d'y être diffusés... de 1 heure à 5 heures du matin ! « On ne se rend pas compte à quel point les médias français sont largués », lâche une journaliste expatriée depuis quelque temps dans la capitale. Seul média à pouvoir rivaliser : la chaîne qatarie Al-Jazira et ses caisses pleines de pétrodollars. A Nairobi, l'entreprise emploie une demi-douzaine de personnes. Un temps, il s'est murmuré qu'elle projetait de se développer, en ouvrant une antenne africaine entièrement en swahili. Aux dernières nouvelles, le projet a été repoussé.
En attendant, CCTV Africa étend son emprise. Ses reporters sillonnent sans relâche le continent, partent en Ethiopie couvrir le sommet de l'Union africaine, se rendent au Rwanda illustrer le boom économique, s'envolent pour le Soudan... Aucune difficulté pour interviewer les dirigeants africains : tous connaissent la chaîne – récemment, un rédacteur en chef hospitalisé après un banal accident de voiture a même reçu la visite surprise du vice-président kenyan.
Traitement pro-Pékin
A quelques mois des très attendues élections générales, et alors que le précédent scrutin a donné lieu à des émeutes meurtrières, l'appétit féroce de CCTV Africa inquiète. Quelle sera la couverture de la campagne ? Les candidats seront-ils traités équitablement ? Equivalent de Reporters sans frontières, le CPJ (Committee to Protect Journalists) s'est déjà alarmé du traitement pro-Pékin des informations de la maison. Pas question, par exemple, de critiquer les investissements chinois en Afrique. De gêner la collaboration politique de Pékin avec le Soudan. De rappeler la mauvaise réputation de Robert Mugabe, dictateur zimbabwéen honni par les capitales occidentales mais ami de la Chine. Si la censure est moins vive que sur les chaînes nationales, le Parti garde un œil sur les contenus de la filiale africaine. « Et alors ?, se moque l'ambitieux Mark Masai, journaliste kenyan de 26 ans et déjà présentateur du journal sur CCTV Africa. Vous dites que notre chaîne est le bras armé de Pékin, mais qu'est-ce que CNN par rapport au pouvoir américain ? Qu'est-ce qu'Al-Jazira par rapport au Qatar ? Qu'est-ce que France 24 vis-à-vis de la France ? Tous les médias ont leur propre manière de voir le monde, leurs propres conflits d'intérêt. Nous n'avons fait qu'échanger un parti pris pour un autre ! »
Dans son immense bureau du ministère de l'Information et de la Communication, au dixième étage des Teleposta Towers de Nairobi, Bitange Ndemo n'est pas loin de partager cet avis. Pour l'heure, il contemple avec fierté les maquettes de la Konza Technology City, une future ville nouvelle 100 % high-tech, dont les travaux viennent de débuter aux portes de la capitale kenyane. Cet impassible adjoint du ministre a beaucoup œuvré pour la modernisation numérique de son pays. Aujourd'hui, il se réjouit que le Kenya soit devenu « the place to be » pour les grands médias internationaux. « La plupart des pays africains combattent les médias, nous, nous les soutenons », affirme-t-il, oubliant au passage les atteintes régulières à la liberté de la presse. L'ancien businessman n'est pas tendre avec ses hôtes médiatiques. Al-Jazira ? « Une chaîne sensationnaliste. » La BBC ? « Une couverture tronquée de l'actualité. » Seule CCTV Africa trouve grâce à ses yeux. La belle Beatrice Marshall, le jeune Mark Masai..., il connaît les présentateurs vedettes de la chaîne, regarde leurs JT et émissions, comme beaucoup d'autres membres du gouvernement, dit-on. Mais l'enthousiasme ne parvient pas longtemps à cacher une certaine résignation, révélatrice aussi de la réalité des relations sino-africaines : « Si CCTV Africa est diffusée chez nous, je ne vois pas pourquoi l'une de nos chaînes nationales ne pourrait pas émettre en Chine. Ce principe de réciprocité ne serait que justice. J'ai fait une demande en ce sens aux autorités de Pékin. Mais vous savez quoi, j'attends toujours une réponse... ».
Confucius court le monde
A Nairobi, l'expansion culturelle chinoise passe aussi par l'Institut Confucius. Créé en 2005, ce centre culturel - équivalent de l'Alliance française ou du Goethe Institut allemand - occupe tout un étage de l'université. Labo de langues, salles de cours, bibliothèque... Des centaines d'étudiants kenyans y sont inscrits, contre seulement vingt-neuf à ses débuts. Durant l'année, une dizaine de professeurs les initient au mandarin, à l'histoire de l'empire du Milieu, à la cuisine asiatique... Tout pour parfaire leur connaissance de la civilisation chinoise... et faciliter de futures relations commerciales. Une stratégie parfaitement planifiée par Pékin : depuis 2004, il s'ouvre dans le monde quasiment un Institut Confucius par semaine ! Aujourd'hui, ils sont près de trois cent cinquante, répartis dans une centaine de pays (l'Afrique en compte vingt-cinq). Régulièrement menacé par les plans d'économies, le puissant réseau de centres culturels français a toutefois tenté de contrecarrer le raz-de-marée. En Chine, il a quasiment doublé le nombre de ses Alliances françaises. Pas de chance ! Il s'avère que la plupart des Chinois viennent y apprendre la langue de Molière non pas dans le but d'étendre l'influence française en Chine, mais dans celui de mieux pénétrer l'Afrique francophone...
À lire
La Chinafrique, Pékin à la conquête du continent noir, de Serge Michel et Michel Beuret, éd. Grasset & Fasquelle, 348 p., 19,80 €.
mardi 18 septembre 2012
lundi 17 septembre 2012
La Chine n'arrive pas en Afrique, elle y retourne - Afrik.com : l'actualité de l'Afrique noire et du Maghreb - Le quotidien panafricain
La Chine n'arrive pas en Afrique, elle y retourne - Afrik.com : l'actualité de l'Afrique noire et du Maghreb - Le quotidien panafricain
Zheng He, le Christophe Colomb chinois
lundi 17 septembre 2012 / par Renaud Towe
Depuis plusieurs années, on parle ici et là de l’ « arrivée » des Chinois en Afrique. Colonisation déguisée pour certains, aubaine économique pour d’autres, le phénomène apparaît en tous cas comme très récent dans les médias. En effet, peu de gens savent que les Chinois connaissent le continent depuis des siècles, avant même que les Européens ne découvrent les Amériques.
Aux XIVe et XVe siècles, contrairement à aujourd’hui, les Chinois musulmans occupent des places de choix dans la société. Tel est le cas de Zheng He, un Hui, dont le père, haut dignitaire dans le Yunnan, a été tué par l’armée chinoise au cours d’une campagne militaire. Comme la plupart des fils de chefs rivaux défaits, il est castré pour devenir eunuque à la Cour impériale. Cette proximité avec les courtisanes de l’empereur Yongle, troisième de la dynastie Ming (1368-1644), lui permet de devenir rapidement le grand eunuque, puis amiral de la marine impériale. Il prend alors les commandes de sept flottes, d’un total de 27 000 hommes, et entreprend une série d’expéditions.
Le but de ses voyages est de mettre en valeur la puissance de la Chine, de mener la chasse aux pirates et de développer des relations amicales et commerciales avec d’autres peuples, notamment pour exporter de la soie. Il s’avère être un aventurier ambitieux, et entre 1405 et 1433, visite plus de trente pays et régions, dont un bon nombre en Afrique.
Les bases des relations sino-africaines
Les expéditions occidentales de Zheng He prennent une forme pacifique. Où les navires débarquent, cadeaux et messages d’amitié s’échangent avec les autochtones. L’amiral a vraisemblablement visité les côtes africaines de l’Egypte jusqu’au Mozambique. Lors de sa quatrième expédition à l’ouest (1413-1415), il passe par les ports de Mogadiscio (Somalie actuelle) et Malindi (Kenya actuel), d’où il ramène des lions, des léopards, des autruches et une girafe qui fait sensation dans la capitale chinoise. En raison des bonnes relations tissées avec les Africains, notamment grâce à sa confession, il visite une nouvelle fois les deux villes au cours de sa cinquième exploration (1416-1419) et descend manifestement jusqu’au Mozambique. Enfin, il découvre, selon les sources, les côtes africaines de la mer Rouge pendant une sixième expédition (1421-1422). En tout donc, au moins trois de ses sept voyages sont passés par le continent africain.
Le célèbre navigateur meurt finalement en 1434. Dès lors, Pékin renonce à ses ambitions maritimes pour se concentrer contre les invasions mongoles. Le Chine se referme peu à peu et perd rapidement son avance sur les Européens, qui vont quant à eux s’installer durablement en Afrique, mais sans user d’autant de diplomatie et de courtoisie. Comme l’a indiqué l’historien français Rémi Kauffer, il s’en est fallu de peu pour que l’Afrique ne soit chinoise. La Chine, aujourd’hui, n’arrive donc pas en Afrique mais y retourne. Et comme au temps de Zheng He, de manière plus fine que les Européens.
Lire aussi :
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• Didier Drogba, un avenir en pointillés au Shanghai Shenhua ?
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dossier : Chinafrique
• Pourquoi la Chine ne solutionnera pas les problèmes de l’Afrique ?
• Revue de « La Chine en Afrique »
• Zuma et Ouattara exigent une coopération d’égal à égal avec la Chine
• La Chine alloue 20 milliards de dollars à l’Afrique
• Chine-Afrique : les chefs d’Etat africains attendus à Pékin
• Chine-Soudan : Pékin, entre Khartoum et Djouba
Zheng He, le Christophe Colomb chinois
lundi 17 septembre 2012 / par Renaud Towe
Depuis plusieurs années, on parle ici et là de l’ « arrivée » des Chinois en Afrique. Colonisation déguisée pour certains, aubaine économique pour d’autres, le phénomène apparaît en tous cas comme très récent dans les médias. En effet, peu de gens savent que les Chinois connaissent le continent depuis des siècles, avant même que les Européens ne découvrent les Amériques.
Aux XIVe et XVe siècles, contrairement à aujourd’hui, les Chinois musulmans occupent des places de choix dans la société. Tel est le cas de Zheng He, un Hui, dont le père, haut dignitaire dans le Yunnan, a été tué par l’armée chinoise au cours d’une campagne militaire. Comme la plupart des fils de chefs rivaux défaits, il est castré pour devenir eunuque à la Cour impériale. Cette proximité avec les courtisanes de l’empereur Yongle, troisième de la dynastie Ming (1368-1644), lui permet de devenir rapidement le grand eunuque, puis amiral de la marine impériale. Il prend alors les commandes de sept flottes, d’un total de 27 000 hommes, et entreprend une série d’expéditions.
Le but de ses voyages est de mettre en valeur la puissance de la Chine, de mener la chasse aux pirates et de développer des relations amicales et commerciales avec d’autres peuples, notamment pour exporter de la soie. Il s’avère être un aventurier ambitieux, et entre 1405 et 1433, visite plus de trente pays et régions, dont un bon nombre en Afrique.
Les bases des relations sino-africaines
Les expéditions occidentales de Zheng He prennent une forme pacifique. Où les navires débarquent, cadeaux et messages d’amitié s’échangent avec les autochtones. L’amiral a vraisemblablement visité les côtes africaines de l’Egypte jusqu’au Mozambique. Lors de sa quatrième expédition à l’ouest (1413-1415), il passe par les ports de Mogadiscio (Somalie actuelle) et Malindi (Kenya actuel), d’où il ramène des lions, des léopards, des autruches et une girafe qui fait sensation dans la capitale chinoise. En raison des bonnes relations tissées avec les Africains, notamment grâce à sa confession, il visite une nouvelle fois les deux villes au cours de sa cinquième exploration (1416-1419) et descend manifestement jusqu’au Mozambique. Enfin, il découvre, selon les sources, les côtes africaines de la mer Rouge pendant une sixième expédition (1421-1422). En tout donc, au moins trois de ses sept voyages sont passés par le continent africain.
Le célèbre navigateur meurt finalement en 1434. Dès lors, Pékin renonce à ses ambitions maritimes pour se concentrer contre les invasions mongoles. Le Chine se referme peu à peu et perd rapidement son avance sur les Européens, qui vont quant à eux s’installer durablement en Afrique, mais sans user d’autant de diplomatie et de courtoisie. Comme l’a indiqué l’historien français Rémi Kauffer, il s’en est fallu de peu pour que l’Afrique ne soit chinoise. La Chine, aujourd’hui, n’arrive donc pas en Afrique mais y retourne. Et comme au temps de Zheng He, de manière plus fine que les Européens.
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mardi 11 septembre 2012
1er forum des médias Chine-Afrique : Jean Ping encourage l’essor d’une presse qui porte loin la voix de l’Afrique
1er forum des médias Chine-Afrique : Jean Ping encourage l’essor d’une presse qui porte loin la voix de l’Afrique
1er forum des médias Chine-Afrique : Jean Ping encourage l’essor d’une presse qui porte loin la voix de l’Afrique
Les médias ont toujours joué un rôle de premier plan dans tous les changements socio-politiques qui se sont opérés en Afrique, de la lutte contre le colonialisme aux récents soulèvements populaires au Maghreb, en passant par les mouvements protestataires qui ont émaillé le continent en 2011, a souligné Dr. Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine, à l’ouverture du 1er forum sur la coopération des médias sino-africains, qui se tient le 23 août 2012, à Beijing, en Chine, sous le thème « Échange, coopération et développement ».
Intervenant devant un parterre de ministres africains en charge de l’information et des médias, de plusieurs présidents de radios et télévisions africaines et de hauts responsables chinois du secteur des médias audiovisuels dont, notamment, M. Cai Fuchao, ministre de l’Administration d’Etat de la radio, film et télévision (Sarf, State administration of radio, film and television) et M. Zhai Jun, vice-ministre des Affaires étrangères, le président Ping a relevé que le fait médiatique et la liberté d’expression ne sont pas, contrairement à l’idée véhiculée, des nouveautés en Afrique, appelant à concentrer les efforts sur le développement du secteur afin de le rendre non seulement productif mais aussi afin « qu’il porte loin la voix de l’Afrique ». « L’Afrique doit avoir toutes les possibilités techniques et politiques de dire au reste du monde le récit des événements qui se déroulent sur son sol. Elle doit pouvoir le faire avec ses compétences propres et selon son angle et sa sensibilité propres », a-t-il notifié.
S’arrêtant sur quelques projets entrepris par l’Union africaine afin de consolider et professionnaliser le secteur des médias en Afrique, Dr. Ping a précisé que la Commission de l’Union africaine a entrepris la mise en place du Réseau panafricain des médias (Pamnet) et du Portail panafricain des médias, notant, à cet égard, que la mise en place de ces deux instruments vise à établir une nouvelle plateforme de partage et de dialogue menant à un débat ouvert sur les médias au niveau africain, d’une part, et à améliorer la compréhension de la situation des médias en Afrique et faciliter la prise de décision sur les questions inhérentes aux médias, d’autre part.
Intervenant devant un parterre de ministres africains en charge de l’information et des médias, de plusieurs présidents de radios et télévisions africaines et de hauts responsables chinois du secteur des médias audiovisuels dont, notamment, M. Cai Fuchao, ministre de l’Administration d’Etat de la radio, film et télévision (Sarf, State administration of radio, film and television) et M. Zhai Jun, vice-ministre des Affaires étrangères, le président Ping a relevé que le fait médiatique et la liberté d’expression ne sont pas, contrairement à l’idée véhiculée, des nouveautés en Afrique, appelant à concentrer les efforts sur le développement du secteur afin de le rendre non seulement productif mais aussi afin « qu’il porte loin la voix de l’Afrique ». « L’Afrique doit avoir toutes les possibilités techniques et politiques de dire au reste du monde le récit des événements qui se déroulent sur son sol. Elle doit pouvoir le faire avec ses compétences propres et selon son angle et sa sensibilité propres », a-t-il notifié.
S’arrêtant sur quelques projets entrepris par l’Union africaine afin de consolider et professionnaliser le secteur des médias en Afrique, Dr. Ping a précisé que la Commission de l’Union africaine a entrepris la mise en place du Réseau panafricain des médias (Pamnet) et du Portail panafricain des médias, notant, à cet égard, que la mise en place de ces deux instruments vise à établir une nouvelle plateforme de partage et de dialogue menant à un débat ouvert sur les médias au niveau africain, d’une part, et à améliorer la compréhension de la situation des médias en Afrique et faciliter la prise de décision sur les questions inhérentes aux médias, d’autre part.
(Source : Service d’information de l’Ua
Quel péril jaune ?, Editoriaux
Quel péril jaune ?, Editoriaux
Après avoir tremblé face au made in China, devons-nous aujourd'hui apprendre à avoir peur du « racheté par la Chine » ? Pas un mois ne passe, en effet, sans qu'un groupe chinois ne casse sa tirelire pour s'offrir, partout sur la planète, de prestigieux actifs. Tant qu'il ne s'agissait que de racheter des terres agricoles en Afrique ou d'investir dans des sociétés financières américaines, l'Europe ne s'émouvait guère de l'appétit de Pékin. Mais la Chine semble à la fois de plus en plus affamée et de plus en plus gourmande. Les montants consentis pour mener à bien des OPA hors de ses frontières ne cessent de croître et, tant sur un plan géographique qu'industriel, les cibles se diversifient. La Chine achète des PME comme des grands groupes, des spécialistes de la finance comme des pompes à béton.
Face à ce que certains considèrent comme un nouveau péril jaune, il convient d'abord de garder la tête froide et de relativiser. En croissance et très visibles, les investissements chinois sur la scène internationale restent en valeur encore relativement faibles. On ne parle que de quelques poignées de milliards. La Chine a plus d'appétit qu'avant, mais la Chine n'est pas un ogre. Il faut en prime avoir à l'esprit que cette offensive n'est pas que la simple traduction d'une volonté de conquête mondiale. Si les groupes de Shanghai, Canton ou Wuhan rachètent des entreprises européennes, c'est pour accéder à de nouveaux marchés, pour mettre la main sur des brevets ou des technologies, mais c'est aussi pour mieux pouvoir se faire concurrence entre eux. Avant de conquérir le monde, leur priorité est de s'imposer chez eux. Or, pour marquer des points sur ce marché gigantesque et en croissance mais également ultra-compétitif, pouvoir s'appuyer sur une marque étrangère est un gage de qualité. Racheter hors de Chine est donc aussi pour eux une manière de vendre demain mieux en Chine.
Notre intérêt n'est donc pas de barrer la route à des Chinois pouvant ouvrir des perspectives d'exportations à nos industriels mais plutôt de s'assurer que ces rachats s'avèrent gagnant-gagnant.
Écrit par David BARROUX
Rédacteur en chef
Rédacteur en chef
La Chine est-elle en train d'acheter l'Égypte? | JOL Journalism Online Press
La Chine est-elle en train d'acheter l'Égypte? | JOL Journalism Online Press
Le nouveau président égyptien Mohamed Morsi a l’intention de tracer une voie nouvelle pour son pays. En Égypte bien sûr, mais aussi à l’étranger. Il a d’ailleurs choisi Pékin pour sa première visite officielle hors de l’Afrique et du Moyen-Orient. Un voyage entouré d’un véritable bataillon d’hommes d’affaires, où il a pu consolider le soutien financier et politique de la Chine. Cela comprend bien sur des investissements à grande échelle dans les infrastructures égyptiennes.
Après une visite de trois jours à New York et une rencontre entre Mohamed Morsi et Barack Obama, l'administration américaine a intensifié ses efforts pour alléger la dette de l'Égypte, en accordant un prêt de 4,8 milliards de dollars financé par le Fonds monétaire international (FMI).
La Chine semble donc dans une position unique pour remplacer les États-Unis dans le rôle du bienfaiteur de l'Égypte.
« Nos relations avec la Chine vont s’intensifier, car notre nouveau gouvernement a des doutes quant à l’Occident », a déclaré Mohamed Kadri Said, analyste militaire au Centre d’études politiques et stratégiques Al Ahram.
En effet, les États-Unis ont soutenu le régime dictatorial de Hosni Moubarak pendant presque trente ans. Pendant des décennies, ce dernier a persécuté le groupe des Frères Musulmans, aujourd’hui au pouvoir.
En Novembre 2010, un sondage d'opinion publié par le Pew Research Center a montré que 52% des Égyptiens avait une opinion favorable de la Chine, contre seulement 17% pour les États-Unis.
« Nous cherchons dans la Chine un allié fort et une grande puissance, non seulement en Asie, mais aussi en Afrique », a expliqué Said, en faisant référence aux milliards d’investissements réalisés sur le continent. « Cette relation va forcer les États-Unis à se concentrer plus attentivement sur ce qui se passe en Égypte. »
Les États-Unis restent le plus grand donateur de l’Égypte, avec une aide à la fois économique et militaire s’élevant à 1,3 milliard de dollars. Mais la Chine, longtemps spectatrice au Moyen-Orient, fait des incursions dans les secteurs économiques et de la sécurité à un rythme rapide.
En plus d’avoir signé la semaine dernière la construction d’une centrale électrique, d’une usine de dessalement de l’eau et d’une ligne à grande vitesse entre le Caire et Alexandrie (la deuxième plus grande ville d’Égypte), la Chine a déjà réalisé 500 millions de dollars d’investissements en Égypte. Des investissements effectués lors de l’ère Moubarak, qui avait entrepris des liens commerciaux avec la Chine, maintenus au minimum par le parrainage financier et militaire américain.
Avec près de 85 millions de personnes, l'Égypte est un marché lucratif pour les marchandises chinoises bon marché. En 2011, les exportations de matières premières chinoises vers l’Égypte se sont élevées à 7,28 milliards de dollars, dépassant les exportations américaines avoisinant les 6,2 milliards, d’après les données commerciales des Nations Unies.
« Les investissements chinois ont pris en charge la consommation en Égypte. C’est la seule chose qui ait bien résisté à la révolution et au nouveau régime », a déclaré un économiste égyptien, qui souhaite rester anonyme.
L’Égypte n’a cependant pas les ressources énergétiques abondantes, qui ont stimulé les investissements colossaux ailleurs sur le continent, particulièrement en Angola et en Libye. Mais les analystes estiment qu’en plus d’avoir un marché de consommation rentable, l’Égypte offre à la Chine l’accès à d’autres pays voisins.
Ces récentes contributions chinoises à l’économie égyptienne, qui est située au cœur du monde arabe, devrait probablement améliorer l'image politique de la Chine dans la région. En effet, l’image de la Chine a souffert de son soutien au président syrien Bachar el-Assad.
Selon une étude réalisée par l'université norvégienne des sciences et de la technologie, de 1989 à 2008, la Chine a vendu plus d'armes à l'Égypte qu'au Soudan et au Zimbabwe - ses clients traditionnels - réunis, faisant de l'Égypte le plus grand marché d'armes en Afrique.
L'étude indique que l'assistance financière et militaire américaine libère des liquidités pour le gouvernement égyptien, qui s’en sert pour acheter ces armes chinoises. Et certains analystes craignent que l'augmentation de la présence chinoise en Égypte, couplée avec un gouvernement Morsi moins fidèles aux États-Unis, donne aux Chinois un accès à la technologie militaire américaine.
On y apprenait également qu’un responsable militaire chinois avait visité une base d’aviation égyptienne, où des avions de chasse américain, de type F-16 étaient entreposés.
« Notre relation avec la Chine possède un très fort aspect militaire », explique l’analyste militaire Mohamed Kadri Said.
« L'Égypte est un élément clé pour tout pays qui veut atteindre l'Afrique, le Moyen-Orient ou l’Europe, dit-il. Un pays comme la Chine peut dépendre d'un pays comme l'Égypte. »
Global Post/ Adaptation Henri Lahera pour JOL Press
Depuis le début de la révolution égyptienne, la Chine exprime le désire d'augmenter ses partenariats avec l'Égypte, afin de développer son marché au Moyen-Orient. Mohamed Morsi, l'actuel Président, y voit là un bon moyen de se détacher de l'influence américaine.
La Chine s'infiltre en Égypte
Les États-Unis sont désormais en concurrence avec la Chine pour conserver l’influence sur leur plus fidèle allié au Moyen-Orient.Le nouveau président égyptien Mohamed Morsi a l’intention de tracer une voie nouvelle pour son pays. En Égypte bien sûr, mais aussi à l’étranger. Il a d’ailleurs choisi Pékin pour sa première visite officielle hors de l’Afrique et du Moyen-Orient. Un voyage entouré d’un véritable bataillon d’hommes d’affaires, où il a pu consolider le soutien financier et politique de la Chine. Cela comprend bien sur des investissements à grande échelle dans les infrastructures égyptiennes.
Après une visite de trois jours à New York et une rencontre entre Mohamed Morsi et Barack Obama, l'administration américaine a intensifié ses efforts pour alléger la dette de l'Égypte, en accordant un prêt de 4,8 milliards de dollars financé par le Fonds monétaire international (FMI).
Mohamed Morsi à la recherche d'un nouveau bienfaiteur ?
Alors que Morsi est en train de recalibrer la politique étrangère de l’Égypte, « la recherche de l’équilibre » comme disent ses conseillers, passe par une ouverture avec la Chine, ennemie des États-Unis. Ce dernier espère ainsi relever l’économie paralysée de l’Égypte, qui n'a pas réussi à rebondir après son soulèvement post-crise.La Chine semble donc dans une position unique pour remplacer les États-Unis dans le rôle du bienfaiteur de l'Égypte.
« Nos relations avec la Chine vont s’intensifier, car notre nouveau gouvernement a des doutes quant à l’Occident », a déclaré Mohamed Kadri Said, analyste militaire au Centre d’études politiques et stratégiques Al Ahram.
En effet, les États-Unis ont soutenu le régime dictatorial de Hosni Moubarak pendant presque trente ans. Pendant des décennies, ce dernier a persécuté le groupe des Frères Musulmans, aujourd’hui au pouvoir.
En Novembre 2010, un sondage d'opinion publié par le Pew Research Center a montré que 52% des Égyptiens avait une opinion favorable de la Chine, contre seulement 17% pour les États-Unis.
Un contrat... à l'amiable ?
Absolument pas perturbée par l’instabilité politique, ou préoccupée par les droits de l’homme (contrairement aux États-Unis qui émettent des réserves sur le gouvernement Morsi), la Chine a de l’argent, du pouvoir, la volonté et l’armement pour rivaliser avec l’influence américaine en Égypte.« Nous cherchons dans la Chine un allié fort et une grande puissance, non seulement en Asie, mais aussi en Afrique », a expliqué Said, en faisant référence aux milliards d’investissements réalisés sur le continent. « Cette relation va forcer les États-Unis à se concentrer plus attentivement sur ce qui se passe en Égypte. »
Les États-Unis restent le plus grand donateur de l’Égypte, avec une aide à la fois économique et militaire s’élevant à 1,3 milliard de dollars. Mais la Chine, longtemps spectatrice au Moyen-Orient, fait des incursions dans les secteurs économiques et de la sécurité à un rythme rapide.
En plus d’avoir signé la semaine dernière la construction d’une centrale électrique, d’une usine de dessalement de l’eau et d’une ligne à grande vitesse entre le Caire et Alexandrie (la deuxième plus grande ville d’Égypte), la Chine a déjà réalisé 500 millions de dollars d’investissements en Égypte. Des investissements effectués lors de l’ère Moubarak, qui avait entrepris des liens commerciaux avec la Chine, maintenus au minimum par le parrainage financier et militaire américain.
Tirer parti de la révolution
Alors que la révolte de 2011 et l’agitation politique post-révolution a effrayé les autres investisseurs, les entreprises chinoises sont restées, en injectant de l’argent dans des produits abordables, comme les vêtements et l’électronique.Avec près de 85 millions de personnes, l'Égypte est un marché lucratif pour les marchandises chinoises bon marché. En 2011, les exportations de matières premières chinoises vers l’Égypte se sont élevées à 7,28 milliards de dollars, dépassant les exportations américaines avoisinant les 6,2 milliards, d’après les données commerciales des Nations Unies.
« Les investissements chinois ont pris en charge la consommation en Égypte. C’est la seule chose qui ait bien résisté à la révolution et au nouveau régime », a déclaré un économiste égyptien, qui souhaite rester anonyme.
La Chine souhaite redorer son image au Moyen-Orient
Comme l'économie américaine peine à se rétablir - et que l’Europe, premier partenaire commercial de l’Égypte, est confrontée à sa propre crise économique -, la Chine se maintient à un bon niveau, aussi bien au niveau de la trésorerie que des chiffres d’exportation.L’Égypte n’a cependant pas les ressources énergétiques abondantes, qui ont stimulé les investissements colossaux ailleurs sur le continent, particulièrement en Angola et en Libye. Mais les analystes estiment qu’en plus d’avoir un marché de consommation rentable, l’Égypte offre à la Chine l’accès à d’autres pays voisins.
Ces récentes contributions chinoises à l’économie égyptienne, qui est située au cœur du monde arabe, devrait probablement améliorer l'image politique de la Chine dans la région. En effet, l’image de la Chine a souffert de son soutien au président syrien Bachar el-Assad.
De l'argent et des armes
La Chine peut désormais utiliser le canal de Suez pour déplacer ses navires de guerre en méditerranée et en mer noire, où elle détient également de nombreux investissements. Une manière de plus de concurrencer les États-Unis, qui recevaient aussi ce traitement de faveur pour leur marine.Selon une étude réalisée par l'université norvégienne des sciences et de la technologie, de 1989 à 2008, la Chine a vendu plus d'armes à l'Égypte qu'au Soudan et au Zimbabwe - ses clients traditionnels - réunis, faisant de l'Égypte le plus grand marché d'armes en Afrique.
L'étude indique que l'assistance financière et militaire américaine libère des liquidités pour le gouvernement égyptien, qui s’en sert pour acheter ces armes chinoises. Et certains analystes craignent que l'augmentation de la présence chinoise en Égypte, couplée avec un gouvernement Morsi moins fidèles aux États-Unis, donne aux Chinois un accès à la technologie militaire américaine.
Les États-Unis aux aguêt
Selon un courrier diplomatique datant de 2009, et publié sur Wikileaks, les responsables américains étaient déjà préoccupés par les violations du Control Act, concernant les exportations d’armement, expliquant qu’il y avait en Égypte « plus de violations que dans tous les autres pays dans le monde ».On y apprenait également qu’un responsable militaire chinois avait visité une base d’aviation égyptienne, où des avions de chasse américain, de type F-16 étaient entreposés.
« Notre relation avec la Chine possède un très fort aspect militaire », explique l’analyste militaire Mohamed Kadri Said.
« L'Égypte est un élément clé pour tout pays qui veut atteindre l'Afrique, le Moyen-Orient ou l’Europe, dit-il. Un pays comme la Chine peut dépendre d'un pays comme l'Égypte. »
Global Post/ Adaptation Henri Lahera pour JOL Press
La Grande muraille, symbole des souffrances et de l'attachement des Chinois à leur histoire
La Grande muraille, symbole des souffrances et de l'attachement des Chinois à leur histoire
Source: APS
Monday, 10 September 2012 15:00
Written by Bouba Sow Des journalistes africains voient à travers la Grande muraille (5660 Km), construite depuis plus de 2000 ans par la Chine pour se protéger de l’invasion des peuples nomades, un symbole de l'attachement des Chinois à leur histoire, mais aussi des souffrances qu'ils ont endurées pour arriver à ce stade de leur développement.
« On sent à travers la Grande muraille l’attachement des chinois à leur pays. On mesure encore d’avantage le prix que les Chinois accordent au travail », a souligné José Nawej Mudang, journaliste du Forum des As de la République démocratique du Congo, qui a escaladé, samedi, le premier niveau de la Grande muraille, en compagnie d'autres confrères africains.
Une vingtaine de journalistes du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Gabon, de la République démocratique du Congo (RDC) et du Sénégal séjournent en Chine depuis lundi dernier, dans le cadre du renforcement des relations sino-africaines.
M. Mudang qui ne cache pas sa passion pour l’histoire de la Chine, en particulier celle de la Grande muraille, se dit « ému », après avoir escaladé le premier niveau du monument historique.
« Le parcours qui est parsemé d’embûches, est un peu la symbolique de la marche du peuple chinois. Il s’est mis à construire une ceinture de sécurité qui est également une arme de conquête. La Grande muraille est un rempart », a déclaré le journaliste camerounais Serge Pout, de la Radio télévision camerounaise.
Selon lui, « la Grande muraille symbolise une chaîne de valeurs et une très grande vision. Quand on parle de la Grande muraille, on fait référence au gigantisme et à l’histoire ».
« On avait une connaissance livresque de la Grande muraille. Mais, aujourd’hui, on vit l’expérience. On a pu revisiter l’histoire des Chinois qui ont voulu mettre fin à l’expansion (des autres peuples) en construisant ce mur », a soutenu Daouda Mine du quotidien sénégalais L’Observateur.
Il estime qu’en visitant la Grande muraille, « on ne doit pas s’étonner des performances économiques de la Chine », relevant qu’elle a « du faire beaucoup de sacrifices pour atteindre ce niveau » de développement.
Jean-Marie Nkambua Kazadi, Directeur de publication du journal L’Avenir à Kinshasa, se dit « très surpris » par la civilisation chinoise qui accorde « une place importante au culte du travail et à l'épanouissement de l’être humain ».
« La Grande muraille nourrit doublement le corps. D’abord, l’esprit, parce qu’elle nous donne un aperçu de la pertinente et riche civilisation chinoise. On se pose beaucoup de questions quand on sait que cette Grande muraille date de plusieurs siècles » a indiqué le journaliste ivoirien Yacouba Sangaré, du quotidien Le Patriote d’Abidjan.
Le journaliste ivoirien ajoute que la Grande muraille « guérit aussi le corps », car son ascension « exige beaucoup d’effort physique ».
« Quand on finit le premier niveau, c’est comme si on avait couru une distance de 30 Km. On sent beaucoup de chaleur, d’énergie. En même temps, c’est une dualité. Ça nourrit le corps et ça nous nourrit l’esprit », a-t-il commenté.
lundi 10 septembre 2012
La Chine, les BRICS et l'ordre mondial, Chroniques
La Chine, les BRICS et l'ordre mondial, Chroniques
Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ne suffisent plus à pallier l'atonie de l'économie occidentale. Leur croissance, même si elle fait encore rêver en Europe, n'est tout simplement plus ce qu'elle était. De la même manière, en termes géopolitiques, on ne peut compter sur eux pour se substituer, ne serait-ce que partiellement, à un Occident affaibli. La puissance économique ne se traduit pas automatiquement en puissance politique et en influence stratégique. Il y faut un minimum d'unité et de volonté.
Les BRICS - on parlait initialement de BRIC sans le S de l'Afrique du Sud -acronyme créé en 2001 par un économiste de Goldman Sachs Jim O'Neil pour désigner la montée en puissance des « émergents » non occidentaux, sont devenus une réalité économique incontournable. Ils représentent aujourd'hui cinq fois la France et constitueront demain un tiers de la richesse mondiale. Mais, sur le plan géopolitique, leurs diversités fondamentales, tout comme l'opposition de leurs intérêts, rendent leur existence beaucoup plus problématique. Si les BRICS peuvent dans près de 90 % des cas voter de la même manière aux Nation unies, ils ne sont pas prêts à constituer un bloc, tout comme ils ne sont pas capables ou désireux de se doter d'un secrétariat général et des instruments nécessaires à une existence institutionnelle formalisée.
L'obstacle le plus important à l'existence politique des BRICS est sans doute le statut spécial de la Chine en leur sein. Il y a vraiment la Chine et les autres, au point où l'on peut légitimement se demander si Beijing n'utilise pas parfois les BRICS pour avancer « masquée » sur la scène internationale quand cela lui convient. Alors même que la Chine n'hésite pas à inquiéter ses partenaires et rivaux quand ses intérêts nationaux vitaux lui paraissent être mis en question.
Sur les seuls plans économiques et militaires, la Chine représente par exemple trois fois l'Inde, l'autre géant du continent asiatique. Sur un plan stratégique aussi, tout oppose la Chine qui dispose d'une « géographie idéale » et d'une démographie qui - en dépit de sa chute annoncée -demeure prolifique et la Russie qui se trouve dans une situation totalement opposée. Il en est de même en termes de statut. Pour Moscou, redevenir via les BRICS un acteur au sein d'un monde multipolaire est une compensation qui cache mal les frustrations d'un pays qui était au temps de l'URSS un des deux pôles d'un monde bipolaire. Pour l'Inde et le Brésil, les BRICS sont par contre la reconnaissance de leur nouvelle réussite. L'Afrique du Sud est quant à elle bien consciente que sa présence dans cet aréopage est encore contestée et que, à travers elle, c'est le continent africain dans son ensemble qui est reconnu, un continent qui sera passé en l'espace d'un siècle de 1950 à 2050 de 180 millions à près de 2 milliards d'habitants.
Au-delà du poids spécifique de la Chine, il est facile d'additionner les divergences qui peuvent exister au sein des BRICS. Ainsi, sur la composition des membres permanents du Conseil de sécurité, ceux qui en font partie comme la Russie et la Chine ne souhaitent pas le voir élargir à d'autres comme le Brésil, l'Inde ou l'Afrique du Sud. De plus, l'élargissement en cours de ce club des émergents économiques qui devrait inclure demain des pays aussi divers que l'Indonésie ou la Turquie, sans parler du Mexique ou de la Corée du Sud et un jour sans doute les Philippines, sinon le Vietnam, ne fera que renforcer les difficultés de ce nouvel ensemble à constituer un bloc cohérent. De même que l'Union européenne fonctionne plus difficilement à 27 qu'à 15, les BRICS de demain s'organiseront plus mal encore à 10 qu'à 5.
Le monde occidental a certainement contribué à créer les BRICS en les nommant et ces derniers comprennent sans doute mieux les réalités de l'interdépendance que nous-mêmes. Il existe de plus entre eux une diplomatie transrégionale encore trop négligée par les puissances occidentales. Ainsi les relations entre la Chine et le Brésil ont-elles joué un rôle décisif dans le processus de construction de la souveraineté brésilienne.
Mais le monde est aujourd'hui en quête d'un principe d'ordre. Il a été bipolaire au temps de la guerre froide, brièvement unipolaire derrière l'Amérique de l'effondrement de l'URSS à celui des tours de Manhattan. Aujourd'hui, il n'existe ni G zéro, ni G2, ni G3, ni G20, rien qu'une multipolarité inégale et dysfonctionnelle... et c'est bien là le problème.
Dominique Moïsi est conseiller spécial à l'IfriÉcrit par Dominique MOÏSI
Chroniqueur - Conseiller du directeur de l'Ifri (Institut français pour les relations internationales
Chroniqueur - Conseiller du directeur de l'Ifri (Institut français pour les relations internationales
Edem Kodjo: "Les relations Chine-Afrique ne cessent de s’affermir"
Edem Kodjo: "Les relations Chine-Afrique ne cessent de s’affermir"
La coopération entre la Chine et l’Afrique alimente la chronique dans les relations internationales. Redoutée par certaines puissances qui voient d’un mauvais œil la présence croissante de la troisième puissance mondiale sur un continent scandaleusement riche en ressources minières et dotée d’une population de plus d’un milliard, les relations Chine-Afrique ne cessent de s’affermir. | |||
Il s’agit ainsi de dépasser les relations d’Etat à Etats, à des relations permettant aux peuples africains et chinois d’approfondir leurs échanges à la base à travers la coopération décentralisée. Invité à ce forum, le Président de PAX AFRICANA, Edem Kodjo a animé un débat sur le thème "Améliorer la coopération locale, promouvoir le développement commun". Les peuples Africains et Chinois doivent "se découvrir mutuellement malgré la distance qui les sépare et de favoriser une émulation à travers la richesse de leurs cultures millénaires respectives qui ont abondamment fécondé d’autres civilisations", selon l’ancien Premier ministre du Togo. "Les peuples chinois et Africains doivent cheminer de concert, travailler à la base, se donner la main, éviter les écueils liés aux préjugés et œuvrer pour un développement humain durable ", a-t-il souligné Dans cette optique d’une coopération décentralisée, où le continent noir attend de la Chine, "une extension de la coopération vers les collectivités locales africaines de base, dont le mode de vie au quotidien peut être considéré comme proche de celles des campagnes chinoises", ayant les mêmes défis à relever, clarifie le Président du Forum panafricain pour la Paix. Selon Edem Kodjo, l’Afrique, "dans sa politique d’organisation des collectivités de base veut pouvoir s’inspirer du savoir-faire chinois, de l’ingénierie chinoise dans le développement municipal et local ainsi que des réformes agraires, de son réseau de coopération municipale, de la coopération économique entre régions et la synergie développée entre toutes ses unités de base". A ce premier forum de la coopération décentralisée entre l’Afrique et l’empire du milieu, on se propose d’ouvrir "un printemps plein de promesses", d’entrevoir et d’entamer un champ des possibles. Le Président de PAX AFRICANA le conçoit comme l’ouverture d’un champ de domaines aussi vastes que structurants : cela va du "changement climatique, à l’agriculture, à la science et la technologie, la construction d’un système financier fort, le domaine médical et sanitaire et ouverture plus grande du marché chinois aux produits africains sans oublier les échanges culturels et interpersonnels de plus étendus". Edem Kodjo connaît la Chine depuis 1972 lors de sa première visite en tant ministre des affaires étrangères. Depuis le développement spectaculaire de ce pays, il n’a cesse de demander à l’Afrique de s’inspirer du modèle chinois dans beaucoup de domaines. Il reste plutôt plein d’optimisme pour l’ouverture de la coopération décentralisée et souhaite que la "moisson soit abondante pour le grand bénéfice des peuples Africains et Chinois". L’Afrique n’est pas pionnière dans le domaine de la coopération décentralisée avec la Chine ; la France est en avance et plusieurs de ses départements, de ses municipalités et de ses provinces ont tissé liens de coopération avec l’empire du milieu. Les relations entre la Chine et l’Afrique connaissent un grand bond sans précédent depuis plus d’une décennie. Le commerce bilatéral a enregistré un taux de croissance de 28% et les échanges quoique inégal semblent prometteurs. En dix ans, les exportations africaines vers la Chine ont été multipliées par 16, passant de 5,6 milliards à 93,2 milliards. FIN | |||
Source : | SAVOIR NEWS |
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