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mardi 7 mars 2017

Maroc-Chine : Comment miser sur la «co-production»

Maroc-Chine : Comment miser sur la «co-production»

Écrit par Oumar Baldé

Catégorie : Économie




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Lors d’une conférence animée vendredi dernier à la Chambre française de commerce, l’ancien ministre de l’Économie et des finances, Fathallah Oualalou, a listé les opportunités de développement des relations économiques entre le Maroc et la Chine. Compte-rendu.

«La Chine a proposé au Maroc une stratégie de co-production. Il ne faut pas avoir peur de la Chine, il faut travailler avec elle». C’est, en substance, l’un des principaux messages que Fathallah Oualalou a délivrés lors de sa conférence animée ce vendredi 3 mars à Casablanca, à la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM). L’ancien ministre de l’Économie et des finances s’exprimait en fin connaisseur des relations entre le Maroc et l’empire du milieu. Face à une salle comble, l’ex-maire de Rabat a développé, pendant plus d’une heure, le thème soumis à sa réflexion: «Le Maroc, l’Afrique, l’Europe face à la Chine». Après avoir longuement analysé l’évolution des rapports sino-européens, Fathallah Oualalou a tenté de donner des pistes pour le développement des relations entre le Maroc et la première puissance démographique mondiale.

2 millions de touristes
Et dans ce sens, il estime que les opportunités sont nombreuses, notamment depuis la visite du roi Mohammed VI en Chine en mai 2016 qui a constitué, selon lui, «un virage important». Pour Fathallah Oualalou, «la décision de supprimer les visas a été un déclencheur de l’arrivée des touristes chinois chez nous. Cette année, le Maroc va accueillir 100.000 touristes chinois, mais ce nombre peut facilement atteindre 1 à 2 millions», pronostique-t-il. En dehors du tourisme, l’ancien ministre estime également que de belles cartes sont à jouer dans plusieurs secteurs tels que l’agriculture, l’agroalimentaire, les énergies, l’industrie, l’environnement et la formation. «Avec la hausse du niveau de vie et des coûts de production, la Chine entend délocaliser quelque 85 millions d’emplois», a rappelé Oualalou, tout en suggérant que le Maroc doit mettre les atouts de son côté afin d’en capter le maximum possible. Sur ce point, il sied de rappeler que le ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, avait fait part, en novembre 2015, de son intention de «capter 10% des 85 millions d’emplois libérés par la Chine». En clair, le Maroc ambitionne d’attirer les investisseurs chinois qui lorgnent vers l’Afrique, afin de créer au moins 850.000 emplois dans le royaume.

L'AME et les phosphates
En parlant de l’Afrique, Fathallah Oualalou s’est longuement attardé sur ce qu’il appelle l’espace AME (Afrique-Méditerranée-Europe). «Le Maroc, de par son ouverture sur l’Europe et sa présence en Afrique, a toute sa place dans l’espace AME, dans le cadre des rapports avec la Chine», indique-t-il. D’ailleurs, il propose que le royaume, détenteur des premières réserves mondiales de phosphates, et l’empire du milieu, premier producteur d’engrais au monde, «dialoguent sur les questions de phosphates afin de parler du devenir alimentaire en Afrique».

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