Le ministre des affaires étrangères, Wang Yi, a annoncé que son pays avait « déjà débloqué près de la moitié des 60 milliards de dollars promis à l’Afrique, lors du 6ème forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) en décembre 2015 à Johannesburg ».

« Depuis le sommet de Johannesburg, 60 milliards de dollars ont été mis de côté par le gouvernement chinois pour soutenir l’Afrique et près de la moitié de ce montant a été déjà décaissée » a indiqué ce dernier, lors de sa conférence de presse, en marge de la 5ème session de la 12e Assemblée populaire nationale le 7 mars.

Le ministre a tenu à réaffirmé l’engagement de son pays vis-à-vis du continent, en assurant que « la Chine et l’Afrique ont un avenir partagé et leur coopération ressemble à une aide mutuelle entre deux frères ». « Et indépendamment des évolutions de l’économie mondiale, il n’y a pas d’affaiblissement dans le soutien de la Chine pour l’Afrique », a-t-il ajouté.

Cette enveloppe de 60 milliards de dollars (56,4 mds €) promise à l’Afrique lors du sommet du FOCAC 2015 se concentre sur 10 secteurs tels que l’industrialisation, la modernisation agricole, les infrastructures, les services financiers, le développement écologique, la facilitation du commerce et des investissements, la réduction de la pauvreté, le bien-être de la population, la santé publique, les échanges entre les peuples, la paix et la sécurité.

Face à l’intensité des échanges et des enjeux économiques et commerciaux, Beijing a décidé de réorienter sa coopération avec l’Afrique en 3 axes:

  • d’une coopération menée par le gouvernement vers une coopération conduite par le marché ;
  • d’un commerce de marchandises vers une coopération sur la capacité de production ;
  • des contrats d’ingénierie vers l’investissement et les opérations en capitaux.
Pour Wang Yi, « ces changements fourniront un nouvel élan et de nouvelles opportunités au développement durable de l’Afrique » car « nous devons accélérer le travail et entreprendre davantage de projets de coopération« .

Ces trois axes sont également des moyens pour Beijing de sortir d’un fonctionnement bilatéral étatique, dans lequel les dépenses publiques financent principalement les investissements en Afrique. Désormais, il s’agira d’une coopération via des entreprises privées, conformément à la nouvelle directive économique de libre-échange, mondialisation et développement de l’investissement privé.

L’occasion pour la Chine de dépenser de manière moins massive mais plus réfléchie et sur du très long terme. « La Chine a été l’ami le plus sincère de l’Afrique dans sa quête de l’indépendance et la libération nationales, et elle sera également son partenaire le plus fiable dans l’accélération de l’industrialisation et de la modernisation agricole, en promouvant sa capacité pour se développer par soi-même » a conclu le ministre des affaires étrangères