Le Figaro - Conjoncture : Investissements étrangers :la Chine devant les États-Unis
Les investissements directs étrangers ont chuté de 8 % au premier semestre 2012 comparé au premier semestre 2011, à 668 milliards de dollars, selon la Cnuced
Les flux d'investissements directs dans le monde ont reculé de 8 % au premier semestre 2012, par rapport à la même période de l'an dernier, à 668 milliards de dollars, selon le rapport de la Cnuced (Conférence des Nations unies dur le commerce et le développement).
Ce recul, de 61 milliards de dollars au total, touche principalement les États-Unis où les investissements étrangers ont chuté de 37 milliards de dollars en raison de la crise. Mais les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud) ne sont pas épargnés, avec une baisse de 23 milliards de dollars. En Chine, ils diminuent de 60,9 milliards de dollars à 59,1 milliards.
Mais ce pays est devenu au premier semestre le premier à accueillir les investissements étrangers dans le monde, devant les États-Unis qui ne totalisaient que 57,4 milliards de dollars. Toutefois, observe la Cnuced, elle doit faire face à des «ajustements structurels» au fur et à mesure que les étrangers à la recherche de coûts de production bas se tourne de plus en plus vers d'autres pays d'Asie.
Les premières opérations touchées par ce recul sont les fusions acquisitions qui baissent en valeur de 60 % et les projets d'investissement dans l'économie verte. Et, pour la première fois, ce sont les pays en développement qui absorbent la plus grande part des investissements étrangers. Ils profitent des problèmes des États-Unis et de l'Union européenne.
Explosion des prêts interentreprises en France
Union européenne où les investissements étrangers reculent de 4 % alors qu'ils continuent de progresser de 6 % pour l'ensemble de l'Europe. Et si en France, ils explosent littéralement, bondissant de 9,8 milliards de dollars à la fin du premier semestre 2011 à 34,7 milliards à fin juin 2012, c'est, précise la Cnuced, en raison de 20 à 21 milliards de dollars de prêts interentreprises accordés par les maisons mères étrangères à leurs filiales. Les investissements directs réels et les fusions acquisitions, sont en revanche orientés à la baisse, ajoute l'organisme. Le même phénomène est enregistré en Espagne où les chiffres passent de 3,1 milliards de dollars à 14,8 milliards. A l'inverse, au Portugal (7,8 milliards de dollars, contre 2,2 milliards), il s'agit de grands projets chinois.
Si, dans les pays en développement, les flux diminuent en Asie, ils augmentent en Amérique latine et au Caraïbes, de 8 %, en dépit d'un recul au Brésil. De même, ils progressent en Afrique de 5 %, après trois années consécutives de déclin.
La Cnuced, qui prévoit désormais que les flux d'investissements dans le monde seront inférieurs sur l'ensemble de l'année 2012 aux 1 600 milliards de dollars enregistrés en 2011, insiste sur les risques d'une nouvelle détérioration en 2013. «On peut s'inquiéter des défis à relever, particulièrement en Asie, dans les secteurs comme les infrastructures, l'agriculture et l'économie vertes», prévient Supachai Panitchpakdi, secrétaire général de l'organisation.
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