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mardi 6 juin 2017

Françafrique: L’Afrique a changé sans que son "papa" autoproclamé en soit informé | Atlantico.fr

Françafrique: L’Afrique a changé sans que son "papa" autoproclamé en soit informé | Atlantico.fr

Françafrique: L’Afrique a changé sans que son "papa" autoproclamé en soit informé
Et si l'Afrique avait marabouté la France ? Depuis les indépendances des années 1960, l'ancienne métropole se croit toute-puissante dans son pré carré africain. Un leurre qui plaît aux pays des masques : le chef doit être invisible ! Extrait de "Africafrance : quand les dirigeants africains deviennent les maîtres du jeu" d'Antoine Glaser, publié chez Fayard.2/2

Bonnes feuilles

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Good morning China
Sur le plan économique aussi, les leaders africains ont le monde entier dans leur salle d’attente. Le continent dispose de 10 % des réserves de pétrole de la planète, alors que son hinterland n’a pas encore vraiment été exploré. Ses richesses minières sont également considérables : il détient plus de 80 % du platine et du chrome du monde, et plus de 60 % du manganèse et du cobalt, si précieux pour les puces des téléphones mobiles. Dernier bastion français dans le secteur minier : l’uranium du Niger, stratégique pour la vente des centrales d’Areva et surtout — c’est moins connu — pour la force de dissuasion nucléaire française.


Dernière position dominante dans les eaux profondes du golfe de Guinée : le pétrole et le gaz du groupe Total. « La main qui reçoit est toujours en dessous de la main qui donne », disait l’écrivain malien Amadou Hampâté Bâ. Paris n’est plus le donneur d’ordres, mais il ne le sait pas encore. Il se croit encore aimé alors qu’il n’intéresse plus. L’Afrique a changé sans que son « papa » autoproclamé en soit informé. La France n’est plus le principal partenaire de l’Afrique : elle n’est plus que le cinquième exportateur mondial vers l’Afrique subsaharienne derrière la Chine, l’inde, les Etats-Unis et même l’Allemagne. Certes, cent quarante mille Français résident en Afrique, essentiellement dans les pays francophones. Ils se considèrent comme des autochtones et pestent toujours contre les étrangers — autres Occidentaux ou Asiatiques — qui débarquent « chez eux ». A leurs côtés, invisibles et silencieux, vivent en autarcie sur les chantiers plus d’un million de Chinois bâtisseurs. On dénombre soixante-dix mille Chinois en Angola — rapprocher des cinquante mille Français que l’on comptait encore en Côte d’Ivoire au début des années 1980. C’est le système des vases conununicants : globalement, la part des entreprises françaises en Afrique subsaharienne est passée de 16% en 2000 à moins de 10% en 2010, alors que, sur la même période, celle des entreprises chinoises a grimpé de 4 % à 14 %. Dumping, concurrence déloyale et aide liée de la part des entreprises chinoises, tempêtent les patrons français.
Pas toujours, rétorquent les sénateurs Jean-Marie Bockcl etJeanny Lorgeoux, auteurs du rapport sénat orial L ‘Afrique est notre avenir. Inquiets de voir « les entreprises françaises du BTP [...] évincées des marc hés d’Afrique francophone et peu présentes dans l’Afrique anglophone », ils citent en exemple les projets remportés par des groupes chinois 30 % moins chers et « en tout point conformes aux normes environnementales et sociales exigées ». Les deux parlementaires sont peu suspects de jouer contre leur camp, puisqu’ils s’emploient à inciter le patronat français à se réveiller et à aller réinvestir sur ce continent. « Alors que les investisseurs chinois et indiens se ruent pour investir en Afrique, certaines entreprises françaises vendent leurs participations dans des groupes de télécommunications africains ou des banques de détail. » Et de rappeler la vente la plus « symbolique » de l’année 2012 : la cession par le groupe Pinault au Japonais Toyota de CFAO, géant de la distribution automobile et pharmaceutique en Afrique, et sans doute ie plus vieux comptoir français de l’empire colonial

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