Taïwan et Pékin
La délégation taiwanaise a salué la mémoire de Sun Yat-sen, l'un des fondateurs du Kuomintang et considéré comme le «père de la Chine moderne»Reuters
Ce mercredi 12 février se poursuivent à Nankin les discussions entre officiels des gouvernements chinois et taïwanais. Un dialogue considéré comme « historique » de part et d’autre du détroit de Formose, mais dont la portée est encore à relativiser.
Ce mercredi matin le représentant taïwanais s’est recueilli auprès de la statue de Sun Yat-sen, le premier président de la République de Chine mais sans que le nom de cette dernière ne soit mentionné. Des fleurs, mais aucune référence à la « République de Chine » sur le petit mot déposé sur la tombe de Sun Yat-sen, le « père de la Chine moderne » ce mercredi matin à Nankin, rapporte notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde.
Wang Yu-chi, le ministre taïwanais des Affaires continentales n’a pas voulu froisser son hôte, le vice ministre chinois des Affaires étrangères Zhang Zhijun. Un geste qui montre que nous sommes encore dans des relations à fleur de peau entre la Chine des nationalistes et celles des communistes. Pékin considère toujours Taïwan comme une province et refuse officiellement de reconnaitre le gouvernement de Taipei.
C’est donc à un exercice d’équilibristes que se livrent les deux parties à l’occasion de cette visite historique. Attention à ne pas froisser l’autre, ce qui n’empêche pas le dialogue… Si les questions politiques sensibles sont mises de côté, pour la première fois, des officiels de Pékin et Taipei se rencontrent sur des thèmes qui vont au-delà des relations économiques et commerciales.
L’ouverture de bureaux de représentation des deux organisations semi officielles hier mardi (l’Association taïwanaise pour les affaires continentales et le Bureau chinois des affaires de Taïwan) a ainsi été perçue comme un pas décisif dans le développement des discussions bilatérales. Sauf énorme surprise, ce voyage ne devrait pas permettre d’évoquer une rencontre officielle entre les présidents taïwanais et chinois, en tous cas dans un avenir proche selon les membres des deux délégations.
Grande réserve du côté de Taïwan
De l'autre côté du détroit, le premier détail qu’ont noté les Taïwanais au sujet de la rencontre officielle entre les deux responsables, Chinois et Taïwanais, des relations entre les deux rives, c’est qu’ils ont utilisé leur titre officiel respectif, rapporte notre correspondante à Hong Kong Florence de Changy. Un détail qui a tout son poids à Taiwan qui a l’habitude de devoir changer de nom pour ne pas contrarier la Chine. Aux Jeux olympiques par exemple, Taiwan s’appelle Taipei Chinois et non Taiwan ou République de Chine, son nom officiel. Qu’il n’y ait pas eu de drapeau dans la salle de réunion a également été apprécié.
Il reste que cette rencontre inquiète plutôt qu’elle n’enchante à Taiwan où l’on craint que le gouvernement actuel aille trop loin dans son engagement avec la Chine et que Taïwan se retrouve piégé. On souligne néanmoins les avancées pratiques qu’un dialogue facilité entre les deux rives pourrait apporter. Les 2 millions de Taïwanais qui vivent en Chine n’ont en effet aucune représentation consulaire, les étudiants taïwanais qui étudient en Chine continentale n’ont pas de couverture médicale, quant aux Taïwanais qui se retrouvent en prison en Chine, ce qui peut arriver, ils n’ont quasiment aucun recours.
Mais près 80% des Taïwanais souhaitent, avant tout, que le statu quo actuel, d’une indépendance de fait, soit maintenu.
Wang Yu-chi, le ministre taïwanais des Affaires continentales n’a pas voulu froisser son hôte, le vice ministre chinois des Affaires étrangères Zhang Zhijun. Un geste qui montre que nous sommes encore dans des relations à fleur de peau entre la Chine des nationalistes et celles des communistes. Pékin considère toujours Taïwan comme une province et refuse officiellement de reconnaitre le gouvernement de Taipei.
C’est donc à un exercice d’équilibristes que se livrent les deux parties à l’occasion de cette visite historique. Attention à ne pas froisser l’autre, ce qui n’empêche pas le dialogue… Si les questions politiques sensibles sont mises de côté, pour la première fois, des officiels de Pékin et Taipei se rencontrent sur des thèmes qui vont au-delà des relations économiques et commerciales.
L’ouverture de bureaux de représentation des deux organisations semi officielles hier mardi (l’Association taïwanaise pour les affaires continentales et le Bureau chinois des affaires de Taïwan) a ainsi été perçue comme un pas décisif dans le développement des discussions bilatérales. Sauf énorme surprise, ce voyage ne devrait pas permettre d’évoquer une rencontre officielle entre les présidents taïwanais et chinois, en tous cas dans un avenir proche selon les membres des deux délégations.
Grande réserve du côté de Taïwan
De l'autre côté du détroit, le premier détail qu’ont noté les Taïwanais au sujet de la rencontre officielle entre les deux responsables, Chinois et Taïwanais, des relations entre les deux rives, c’est qu’ils ont utilisé leur titre officiel respectif, rapporte notre correspondante à Hong Kong Florence de Changy. Un détail qui a tout son poids à Taiwan qui a l’habitude de devoir changer de nom pour ne pas contrarier la Chine. Aux Jeux olympiques par exemple, Taiwan s’appelle Taipei Chinois et non Taiwan ou République de Chine, son nom officiel. Qu’il n’y ait pas eu de drapeau dans la salle de réunion a également été apprécié.
Il reste que cette rencontre inquiète plutôt qu’elle n’enchante à Taiwan où l’on craint que le gouvernement actuel aille trop loin dans son engagement avec la Chine et que Taïwan se retrouve piégé. On souligne néanmoins les avancées pratiques qu’un dialogue facilité entre les deux rives pourrait apporter. Les 2 millions de Taïwanais qui vivent en Chine n’ont en effet aucune représentation consulaire, les étudiants taïwanais qui étudient en Chine continentale n’ont pas de couverture médicale, quant aux Taïwanais qui se retrouvent en prison en Chine, ce qui peut arriver, ils n’ont quasiment aucun recours.
Mais près 80% des Taïwanais souhaitent, avant tout, que le statu quo actuel, d’une indépendance de fait, soit maintenu.
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