« Heureusement que la Chine était là ! »––– Interview de l'ambassadeur du Togo en Chine - china radio international
La Chine au présent
L'ambassadeur du Togo en Chine, M. Nolana Ta-Ama, donnant une interview exclusive à La Chine au présent. (Photo par Wang Wenjie)
Nichée dans le Golfe de Guinée, la République togolaise est l'un des plus petits pays d'Afrique avec sa superficie de 56 785 km² et sa population estimée à 6 millions d'habitants. Néanmoins, cette ancienne colonie joue un rôle important dans les échanges commerciaux en Afrique de l'Ouest. Un avantage que les Chinois présents au Togo ont bien compris et cherchent à exploiter, aidant par là même cet État francophone à se développer par le biais de dons, d'envoi d'équipes et de matériel médicaux, de construction d'infrastructures ou encore de prêts économiquement intéressants.
C'est ce que nous a expliqué plus en détails son Excellence M. Nolana Ta-Ama, ambassadeur du Togo en Chine et doyen du corps diplomatique africain, qui nous a fait l'honneur d'accepter chaleureusement notre interview. Il nous a fait part de son attachement pour la Chine, nous a décrit les liens qui unissaient la Chine et le Togo dans les divers secteurs, et enfin, nous a informé de ses projets futurs.
Vous êtes arrivé en Chine en 1997. Quelle fut votre impression sur ce pays à l'époque ?
Honnêtement, pour un diplomate comme moi qui avait servi mon pays en France et à New York aux États-Unis, c'était un déchirement de venir vers l'inconnu, cet inconnu décrit négativement dans la presse occidentale. J'ai pu, en arrivant, me rendre compte qu'on était très loin des clichés véhiculés par les médias occidentaux. C'était un pays où il faisait bon vivre. Il y avait tout le nécessaire, de quoi manger et de quoi s'habiller, et il était fort possible aussi de sympathiser avec les Chinois (le Chinois de la rue, du bureau, des commerces…). J'ai eu vite fait de perdre ces illusions et de me dire que j'étais chanceux d'avoir été envoyé ici pour y vivre une expérience des plus souhaitables pour un diplomate.
Depuis 17 ans, vous êtes témoin du développement continu des relations sino-africaines. Pourriez-vous décrire les progrès accomplis ces dernières années dans les relations bilatérales ?
Je suis arrivé à un moment où les relations Chine-Afrique étaient plutôt fondées sur une histoire et une destinée communes, sur le fait que les deux parties avaient toutes deux lutté pour leur libération politique et recherchaient la meilleure voie de développement, resserrant davantage leurs relations.
Les relations Chine-Afrique ont évolué par l'envoi des équipes médicales venues pour soigner nos peuples africains. Par ailleurs, les États africains manquaient de structures adéquates pour exercer leur souveraineté. La Chine les a aidés par la construction de grandes infrastructures, de stades omnisport, de routes, de lieux de travail… On peut citer en exemple la construction dès les années 1970 d'un très grand chemin de fer reliant la Tanzanie et la Zambie, qui a permis de désenclaver ces deux pays.
En fait, la Chine a réalisé que l'Afrique avait contribué à son entrée en 1971 dans la communauté internationale rassemblée à l'ONU, laquelle a reconnu l'importance vitale de la Chine pour le monde et lui a redonné la place qu'elle occupait auparavant au Conseil de sécurité. Et depuis, au sein de l'ONU, la Chine et l'Afrique marchent main dans la main pour exprimer le point de vue du tiers-monde dans les problèmes internationaux.
C'est donc en l'an 2000 que nous avons rationalisé notre relation à travers la création d'un forum, le Forum sur la coopération sino-africaine. Tous les trois ans, nous tenons une réunion ministérielle et nous fixons les projets et les souhaits que nous voudrions voir grandir dans les trois prochaines années, pour améliorer la coopération entre le continent africain et la Chine. Et je me rends compte que, de forum en forum, nous atteignons notre objectif : celui du resserrement de la coopération pour le développement de nos deux pays, en vue d'atteindre également d'ici 2015 les Objectifs du Millénaire pour le développement fixés par l'ONU
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