ABIDJAN (Reuters) - Les entreprises françaises doivent passer à l'offensive pour endiguer l'influence grandissante de la Chine sur les marchés africains de plus en plus compétitifs, a estimé samedi le ministre des Finances, Pierre Moscovici.
Si la France, ancienne puissance coloniale, conserve des liens privilégiés avec de nombreux pays du continent, elle est de plus en plus concurrencée par la multiplication des investissements des entreprises chinoises.
"Il est évident que la Chine est de plus en plus présente en Afrique. Les entreprises françaises qui en ont les moyens doivent passer à l'offensive", a déclaré Pierre Moscovici à la presse lors d'une visite en Côte d'Ivoire.
"Elles doivent être présentes sur le terrain. Elles doivent se battre", a ajouté le ministre des Finances.
Il a insisté sur la nécessité pour les entreprises françaises de conquérir des marchés notamment en Afrique sub-saharienne, région, a-t-il dit, dont le taux de croissance de 5,5% en 2012 est le deuxième plus important après celui de l'Asie.
Les échanges commerciaux de la Chine avec l'Afrique ont dépassé 166 milliards de dollars (128 milliards d'euros) en 2011, selon des statistiques chinoises tandis que les exportations africaines, principalement des matières premières nécessaires à l'industrie, s'élevaient à 93,2 milliards de dollars contre 5,6 milliards au cours de la décennie écoulée.
En juillet, Pékin a offert à plusieurs pays africains des prêts de 20 milliards de dollars sur trois ans, soit le double du montant proposé sur les trois années précédentes.
Pierre Moscovici a estimé que la création de la Banque publique d'investissement (BPI), qui doit démarrer ses activités début 2013, va favoriser la compétitivité des entreprises françaises au niveau mondial.
Cette banque, dont la création était l'un des engagements du candidat François Hollande, disposera de 42 milliards de fonds afin de faciliter les prêts aux PME et investir directement du capital dans certaines entreprises.
Le ministre français doit signer avec le gouvernement d'Abidjan un contrat de conversion de la dette ivoirienne portant sur 630 millions d'euros.
Cette somme sera affectée sur la période 2012-2015 au financement de projets de lutte contre la pauvreté dans les secteurs de l'éducation, de la formation, de l'emploi, de la santé, de l'agriculture, du développement rural et urbain, des infrastructures de transport et de la justice.
Joe Bavier; Pierre Sérisier pour le service français
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