L’évolution démographique du continent devrait avoir pour corollaire une forte poussée migratoire en direction du Vieux Continent, explique, dans sa chronique, Alain Frachon, éditorialiste au « Monde ».
LE MONDE |
Chronique. Paris, 1966. Jacques Dutronc chante « et moi, et moi, et moi ». Il est dans sa baignoire, dit la chanson. Il a une pensée émue pour les « 700 millions de Chinois » de l’époque. Ces hordes misérables, on les appelle alors « le péril jaune ». Aujourd’hui, elles fondent sur Paris sacs Vuitton lourdement chargés, cependant que les investisseurs de Shanghaï sillonnent l’Hexagone en quête d’investissements. Depuis la chanson du talentueux Dutronc, la Chine a doublé sa population. Elle est devenue la première ou la deuxième économie du monde.
Les Européens, qui sont souvent des inquiets, gambergent sur un autre « péril » : l’Afrique. Elle n’est pas lointaine comme la Chine. Elle est notre voisine. Elle va devenir un géant démographique. Plus d’un milliard d’habitants en 2017, plus de deux milliards d’ici à 2050. Le continent pourrait approcher les quatre milliards à la fin du siècle. Pour finir d’accabler l’Europe, on ajoutera que cette Afrique sera jeune, que la moitié de ses habitants en 2050 auront moins de 25 ans et que, dans le même temps, le Vieux Continent justifiera son nom comme jamais.
« En 1900, un quart de la population mondiale était européenne » ; en 2050, cette part sera ramenée à 7 % « dont près d’un tiers auront plus de 65 ans », écrit Stephen Smith, dans son dernier et stimulant essai : La Ruée vers l’Europe. La jeune Afrique en route pour le Vieux Continent (Grasset, 272 p., 19,50 €).
Poussée migratoire Le « choc migratoire » est inévitable. La démographie n’est pas une science exacte, mais la plupart des experts, à l’ONU comme ailleurs, s’entendent grosso modo sur ces chiffres. « Que nous le voulions ou non, cette Afrique de 2 milliards d’habitants va être notre voisin, et nous sommes le sien », observe Jean-Michel Sévérino. L’ancien patron de l’Agence française de développement (AFD) a l’Afrique aux tripes et, comme Smith ou comme l’écrivain...
Les Européens, qui sont souvent des inquiets, gambergent sur un autre « péril » : l’Afrique. Elle n’est pas lointaine comme la Chine. Elle est notre voisine. Elle va devenir un géant démographique. Plus d’un milliard d’habitants en 2017, plus de deux milliards d’ici à 2050. Le continent pourrait approcher les quatre milliards à la fin du siècle. Pour finir d’accabler l’Europe, on ajoutera que cette Afrique sera jeune, que la moitié de ses habitants en 2050 auront moins de 25 ans et que, dans le même temps, le Vieux Continent justifiera son nom comme jamais.
« En 1900, un quart de la population mondiale était européenne » ; en 2050, cette part sera ramenée à 7 % « dont près d’un tiers auront plus de 65 ans », écrit Stephen Smith, dans son dernier et stimulant essai : La Ruée vers l’Europe. La jeune Afrique en route pour le Vieux Continent (Grasset, 272 p., 19,50 €).
Poussée migratoire Le « choc migratoire » est inévitable. La démographie n’est pas une science exacte, mais la plupart des experts, à l’ONU comme ailleurs, s’entendent grosso modo sur ces chiffres. « Que nous le voulions ou non, cette Afrique de 2 milliards d’habitants va être notre voisin, et nous sommes le sien », observe Jean-Michel Sévérino. L’ancien patron de l’Agence française de développement (AFD) a l’Afrique aux tripes et, comme Smith ou comme l’écrivain...
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