Par Gilles Naudy (contributeur Le Monde Afrique)
La deuxième puissance économique du monde dispose d’une monnaie, le renminbi, qui n’apparaît ni à la hauteur de son rang ni de ses ambitions. Cette dernière, insuffisamment convertible est handicapée par le carcan d’une gestion rigide.
Compte tenu des fluctuations du dollar et du tassement relatif de l’euro, la Chine a intérêt à favoriser les règlements directs en renminbi. Le premier test grandeur nature de cette montée en puissance sera l’Afrique.
Consciente de la nécessité d’internationaliser rapidement leur devise, les autorités chinoises s’attellent à un processus de desserrement réglementaire progressif. Ces dernières ont inauguré en avril une plate-forme d’échange direct entre le rand sud-africain et le renminbi. La très récente création de la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (BAII), destinée à accompagner les grands contrats chinois, va également doper le billet rouge en Afrique.
Enfin, les investissements directs des chinois se sont chiffrés à 3,5 milliards de dollars sur le continent l’année dernière. C’est 20 % de plus qu’en 2013. Une somme qui vient s’ajouter à un stock de 30 milliards de dollars d’investissement directs de la Chine en Afrique.
Il y a cependant bien des obstacles à surmonter. D’abord la réticence des Etats africains eux-mêmes. « Cette expansion de la devise chinoise reste freinée par la réglementation très stricte mise en place par la plupart des pays africains pour préserver leurs réserves de change. Dix-huit Etats francophones n’ont toujours pas conclu d’accord de convertibilité pour la monnaie chinoise », note Alexandre Maymat.
Vingt pays africains acceptent déjà à le renminbi comme monnaie de règlement et sept Etats l’ont adopté comme monnaie de réserve : Maurice, le Zimbabwe, l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Kenya et dernièrement, le Ghana et la Tanzanie. En février 2015, la banque centrale du Nigeria a même décidé de faire passer ses avoirs en renminbi de 2 à 7 % du total de ses réserves.
« C’est aussi l’intérêt des Africains de chercher diminuer les risques de change de plusieurs points et donc de favoriser le paiement direct en renminbi. De plus, cela permet aux exportateurs chinois de consentir des prix plus avantageux aux acteurs africains », conclut Alexandre Maymat.
Compte tenu des fluctuations du dollar et du tassement relatif de l’euro, la Chine a intérêt à favoriser les règlements directs en renminbi. Le premier test grandeur nature de cette montée en puissance sera l’Afrique.
Consciente de la nécessité d’internationaliser rapidement leur devise, les autorités chinoises s’attellent à un processus de desserrement réglementaire progressif. Ces dernières ont inauguré en avril une plate-forme d’échange direct entre le rand sud-africain et le renminbi. La très récente création de la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (BAII), destinée à accompagner les grands contrats chinois, va également doper le billet rouge en Afrique.
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En effet fin 2014, on comptait plus de 2 500 entreprises chinoises implantées en Afrique, dans l’agriculture, les télécommunications, le BTP et les produits manufacturés. Les prêts commerciaux chinois y ont dépassé les 50 milliards de dollars en 2014, selon la Société générale, présente depuis un siècle sur le continent. Il s’agit de prêts consentis par les grandes banques de développement chinoises, qui servent à financer les travaux d’infrastructures réalisés par les entreprises chinoises sur place.Des Etats africains réticents
« Le renminbi convertible s’est énormément développé en Afrique depuis 2012, observe Alexandre Maymat, responsable Afrique de la société Générale, directeur délégué banque et service financiers internationaux et membre du comité de direction. Le premier facteur de ce développement est commercial. La Chine est le premier partenaire de l’Afrique depuis 2009, avec une balance en valeur relativement équilibrée. Le total des échanges entre ces deux régions du monde a atteint 221 milliards de dollars en 2014 contre 10 milliards en 2000. »Enfin, les investissements directs des chinois se sont chiffrés à 3,5 milliards de dollars sur le continent l’année dernière. C’est 20 % de plus qu’en 2013. Une somme qui vient s’ajouter à un stock de 30 milliards de dollars d’investissement directs de la Chine en Afrique.
Il y a cependant bien des obstacles à surmonter. D’abord la réticence des Etats africains eux-mêmes. « Cette expansion de la devise chinoise reste freinée par la réglementation très stricte mise en place par la plupart des pays africains pour préserver leurs réserves de change. Dix-huit Etats francophones n’ont toujours pas conclu d’accord de convertibilité pour la monnaie chinoise », note Alexandre Maymat.
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En 2013, 80 % des échanges avec l’Afrique étaient libellés en dollar, 15 % dans les autres devises occidentales et seulement 3 % en renminbi, selon les estimations de la Société générale. « Mais, en 2015, les échanges sino-africains libellés en renminbi devraient tripler pour atteindre 15 milliards de dollars. D’ici 2020, la moitié des investissements chinois sur le continent seront probablement libellés en renminbi », pronostique Alexandre Maymat. Dans ces conditions, la devise chinoise risque de se trouver très vite au coude à coude avec l’euro.Vingt pays africains acceptent déjà à le renminbi comme monnaie de règlement et sept Etats l’ont adopté comme monnaie de réserve : Maurice, le Zimbabwe, l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Kenya et dernièrement, le Ghana et la Tanzanie. En février 2015, la banque centrale du Nigeria a même décidé de faire passer ses avoirs en renminbi de 2 à 7 % du total de ses réserves.
« C’est aussi l’intérêt des Africains de chercher diminuer les risques de change de plusieurs points et donc de favoriser le paiement direct en renminbi. De plus, cela permet aux exportateurs chinois de consentir des prix plus avantageux aux acteurs africains », conclut Alexandre Maymat.
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