Par Sébastien Le Belzic (à Hong Kong)
« Quand je suis arrivé ici, la plupart des étudiants voyaient un homme noir pour la
première fois. Ils ne connaissent quasiment rien de l’Afrique et n’ont en tête que des images de violences, de famine et de pauvreté », se lamente Erick Komolo, étudiant en droit à l’université de Hong Kong. « J’ai postulé pour une bourse et j’ai obtenu de faire quatre ans d’étude ici », explique ce jeune Kényan de 31 ans, le seul sur ce gigantesque campus de 27 000 étudiants planté au cœur de Hong Kong.
Quand il était enfant, Erick marchait 10 kilomètres pour se rendre à l’école. En 2016, il devrait décrocher son master de droit dans l’une des plus prestigieuses universités de la région. « C’est une chance extraordinaire pour moi de me retrouver au centre de l’Asie. Moi qui viens d’un tout petit village de l’ouest du Kenya, où nous n’avons même pas l’eau courante ni Internet. »
Erick Komolo explique qu’il a « très vite pris conscience du fossé qui sépare les deux continents et [a cherché] à démystifier l’Afrique ». « J’ai donc créé une association, Uwezo Pamoja (uwezopamoja.org), pour emmener des étudiants et des volontaires de Chine et de Hong Kong dans mon village natal, au contact de l’Afrique réelle », ajoute-t-il.
Une trentaine d’étudiants font le voyage chaque année, sous l’œil protecteur d’Erick : « Ils vont dans mon village et dorment chez l’habitant en échange d’une modeste contribution. Je veille sur leur sécurité et leur permets de rencontrer et dialoguer avec de jeunes Africains. C’est souvent la première fois qu’ils se rendent en Afrique. »
« Mon engagement est une nouvelle phase des relations Chine Afrique, explique l’étudiant. Une diplomatie douce qui doit profiter aux jeunes orphelins de mon village, ceux qui n’ont pas eu la chance comme moi d’aller à l’école. À terme, je souhaiterais pouvoir emmener mes camarades d’université dans trois à quatre pays du continent africain. Le mot-clé entre nous, c’est la confiance. »
Erick Komolo est d’autant plus fier de son initiative sans laquelle de nombreux étudiants chinois n’auraient jamais osé se rendre dans une région aussi reculée que celle où se trouve son village de Kogacho. Là-bas, rappelle-t-il un tiers des habitants sont porteurs du virus du sida et la pauvreté y fait des ravages.
« Les relations Chine Afrique ne bénéficient pas assez au continent africain, lance sur un fond de critique Erick Komolo. Nos gouvernements utilisent la Chine pour s’opposer à l’Occident. Ce sont des calculs politiques bien plus que de véritables opportunités de développement. Je veux que cela change. » Le jeune homme se voit déjà entrer en politique une fois son diplôme obtenu. « Une chose est certaine, affirme-t-il, je rentrerai chez moi pour que mon expérience puisse servir à tous. »
première fois. Ils ne connaissent quasiment rien de l’Afrique et n’ont en tête que des images de violences, de famine et de pauvreté », se lamente Erick Komolo, étudiant en droit à l’université de Hong Kong. « J’ai postulé pour une bourse et j’ai obtenu de faire quatre ans d’étude ici », explique ce jeune Kényan de 31 ans, le seul sur ce gigantesque campus de 27 000 étudiants planté au cœur de Hong Kong.
Quand il était enfant, Erick marchait 10 kilomètres pour se rendre à l’école. En 2016, il devrait décrocher son master de droit dans l’une des plus prestigieuses universités de la région. « C’est une chance extraordinaire pour moi de me retrouver au centre de l’Asie. Moi qui viens d’un tout petit village de l’ouest du Kenya, où nous n’avons même pas l’eau courante ni Internet. »
Erick Komolo explique qu’il a « très vite pris conscience du fossé qui sépare les deux continents et [a cherché] à démystifier l’Afrique ». « J’ai donc créé une association, Uwezo Pamoja (uwezopamoja.org), pour emmener des étudiants et des volontaires de Chine et de Hong Kong dans mon village natal, au contact de l’Afrique réelle », ajoute-t-il.
Une trentaine d’étudiants font le voyage chaque année, sous l’œil protecteur d’Erick : « Ils vont dans mon village et dorment chez l’habitant en échange d’une modeste contribution. Je veille sur leur sécurité et leur permets de rencontrer et dialoguer avec de jeunes Africains. C’est souvent la première fois qu’ils se rendent en Afrique. »
Lire aussi : Le yuan chinois, un nouveau dollar pour l’Afrique ?
L’association récolte également des fonds pour venir en aide aux orphelins de son village. Une vingtaine d’enfants sont ainsi scolarisés grâce à Uwezo Pamoja. Objectif : parvenir à scolariser une centaine de jeunes orphelins kényans grâce aux fonds récoltés à Hong Kong.« Mon engagement est une nouvelle phase des relations Chine Afrique, explique l’étudiant. Une diplomatie douce qui doit profiter aux jeunes orphelins de mon village, ceux qui n’ont pas eu la chance comme moi d’aller à l’école. À terme, je souhaiterais pouvoir emmener mes camarades d’université dans trois à quatre pays du continent africain. Le mot-clé entre nous, c’est la confiance. »
Erick Komolo est d’autant plus fier de son initiative sans laquelle de nombreux étudiants chinois n’auraient jamais osé se rendre dans une région aussi reculée que celle où se trouve son village de Kogacho. Là-bas, rappelle-t-il un tiers des habitants sont porteurs du virus du sida et la pauvreté y fait des ravages.
« Les relations Chine Afrique ne bénéficient pas assez au continent africain, lance sur un fond de critique Erick Komolo. Nos gouvernements utilisent la Chine pour s’opposer à l’Occident. Ce sont des calculs politiques bien plus que de véritables opportunités de développement. Je veux que cela change. » Le jeune homme se voit déjà entrer en politique une fois son diplôme obtenu. « Une chose est certaine, affirme-t-il, je rentrerai chez moi pour que mon expérience puisse servir à tous. »
Sébastien Le Belzic est un journaliste installé à Pékin depuis 2007, où il dirige le site Chinafrica. info, un magazine sur la « Chinafrique » et les économies émergentes.
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