CHINE AFRIQUE

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lundi 27 avril 2015

En Afrique subsaharienne, la Chine donne la priorité à la modernisation du secteur agricole

En Afrique subsaharienne, la Chine donne la priorité à la modernisation du secteur agricole

Une vraie différence de stratégie avec les pays occidentaux

Wang Yi
Wang Yi, ministre chinois des Affaires étrangères.


par Philippe Barret

Pour comprendre la présence grandissante et l’action de la Chine sur le continent africain, il faut toujours garder en tête cette donnée essentielle de la Chine : 20 % de la population mondiale, avec seulement 7 % des terres cultivables sur le globe terrestre. À quoi s’ajoutent la croissance démographique, même contenue par la loi sur l’enfant unique, l’urbanisation, qui tend à réduire l’étendue des terres cultivables, et l’augmentation du niveau de vie, qui accroît les besoins alimentaires.

Les pays occidentaux agissant en Afrique s’intéressent surtout aux matières premières, aux infrastructures portuaires ou au bâtiment. Pour l’agriculture, ils se contentent d’importer des produits qu’ils ne trouvent pas sur leurs sols.

“il faut garder en tête cette donnée essentielle de la Chine : 20 % de la population mondiale, avec seulement 7 % des terres cultivables sur le globe terrestre”
La Chine procède différemment. Certes, elle ne néglige pas les routes, les chemins de fer ou les télécommunications. Mais elle s’occupe surtout de l’agriculture.
À l’occasion d’un voyage au mois de janvier dernier, qui l’a conduit au Kenya, au Cameroun, en Guinée équatoriale et au Congo (RDC), le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a rappelé, dans chacun de ces pays, l’importance qu’il attachait à la modernisation de l’agriculture.

Coopération gagnant-gagnant  ?

En février, lors du 24e sommet de l’Union africaine, la plupart des dirigeants africains ont dit l’importance qu’ils attachaient à la coopération avec la Chine. Le président de l’UA en exercice, Robert Mugabe, a rappelé que la Chine constitue “une source principale des investissements étrangers directs sur le continent”.

Les Chinois, eux, insistent volontiers sur l’agriculture. Et pour eux, il ne s’agit pas seulement d’importer des produits agricoles d’origine africaine. Il s’agit aussi de transformer l’agriculture africaine pour pouvoir un jour en importer davantage et, au passage, contribuer au développement de l’Afrique. Pour cela, ils organisent des rencontres entre chercheurs africains et chinois. Un colloque les a récemment réunis à Dakar, sur le thème des investissements chinois dans l’agriculture en Afrique.

Et l’objectif d’une telle réunion n’était pas seulement l’échange des connaissances, mais l’incitation des responsables politiques africains à construire, chez eux, un appareil de recherche à la hauteur des capacités naturelles et des besoins humains du continent. D’autre part, les Chinois envoient de plus en plus de techniciens et de main-d’œuvre qualifiée pour participer à la modernisation de l’agriculture et procéder aux transferts de technologie nécessaires. Et quand la possibilité leur est offerte, ils achètent des terres. Les Africains semblent convaincus que cette coopération se fait sur le mode “gagnant-gagnant”.

Par Philippe Barret

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