Publié le 13 novembre 2017 à 15h28
Le rideau est tombé sur le 19e Congrès du Parti communiste chinois (PCC). Dans l’histoire récente, jamais une telle manifestation n’aura été autant suivie et analysée, dans le pays même comme à l’étranger, preuve de l’importance croissante de la Chine dans les affaires du monde.
Peuplée de presque 1,4 milliard d’habitants, elle représente quelque 30 % de la croissance mondiale, manifeste un appétit dévorant pour les ressources énergétiques et doit s’efforcer de répondre aux besoins d’une classe moyenne de plus en plus exigeante et nombreuse (près de 300 millions d’habitants). Reconduit à la présidence par le Congrès du PCC, Xi Jinping (64 ans) règne désormais sans partage, à la manière d’un Mao Zedong : quelques-unes de ses pensées ont même été intégrées au texte de la Constitution. Il est le symbole d’une Chine forte et moderne. Que de chemin parcouru en à peine cinq ans !
Arrivé au pouvoir en 2013 presque par défaut, il a aussitôt fait de la lutte contre la corruption une sorte de sacerdoce. À l’époque, personne, ou presque, ne croyait en son projet et moins encore en sa capacité de le mener à bien. Pourtant, petit à petit, il est parvenu à asseoir son autorité et à convaincre une majorité de ses compatriotes de sa volonté d’instaurer davantage d’équité, de transparence et de bonne gouvernance.
Le 19e Congrès du PCC avait, entre autres, pour objectif de valider cette stratégie, mais ses travaux incitent à se poser des questions tant sur la place future de la Chine dans le concert des nations que sur le rôle du PCC dans cette nouvelle ère.
Sur le premier point, on peut se reporter au discours prononcé par Xi lors du dernier Forum de Davos, au mois de janvier. Le président chinois y a beaucoup insisté sur le caractère définitif de l’insertion de son pays dans la mondialisation économique et s’est félicité qu’il ait pu jusqu’ici se garder des effets pervers du phénomène. L’objectif de la mondialisation doit être en effet de contribuer à la prospérité universelle, pas de rompre les grands équilibres mondiaux.
Si cette tendance devait se confirmer, il faudrait en conclure que ce 19e Congrès a marqué une rupture. Certains partisans de Xi Jinping en viennent à rêver d’une disparition pure et simple de l’État-parti et, pourquoi pas, de l’émergence d’une démocratie à la chinoise. Démocratie un peu différente, sans doute, des démocraties occidentales, mais démocratie quand même.
Peuplée de presque 1,4 milliard d’habitants, elle représente quelque 30 % de la croissance mondiale, manifeste un appétit dévorant pour les ressources énergétiques et doit s’efforcer de répondre aux besoins d’une classe moyenne de plus en plus exigeante et nombreuse (près de 300 millions d’habitants). Reconduit à la présidence par le Congrès du PCC, Xi Jinping (64 ans) règne désormais sans partage, à la manière d’un Mao Zedong : quelques-unes de ses pensées ont même été intégrées au texte de la Constitution. Il est le symbole d’une Chine forte et moderne. Que de chemin parcouru en à peine cinq ans !
Arrivé au pouvoir en 2013 presque par défaut, il a aussitôt fait de la lutte contre la corruption une sorte de sacerdoce. À l’époque, personne, ou presque, ne croyait en son projet et moins encore en sa capacité de le mener à bien. Pourtant, petit à petit, il est parvenu à asseoir son autorité et à convaincre une majorité de ses compatriotes de sa volonté d’instaurer davantage d’équité, de transparence et de bonne gouvernance.
Xi Jinping est l’inventeur d’une troisième voie en rupture avec l’idéologie socialiste classiqueContrairement aux apparences, jamais Xi Jinping n’est parvenu au cours de son premier mandat à contrôler l’ensemble de l’appareil de l’État et du parti. Dans la presse (écrite ou audiovisuelle) et les affaires étrangères, l’influence des tenants d’une ligne « dure », au premier rang desquels l’ancien président Jiang Zemin (1993-2003), est restée prépondérante.
Réformateur
Xi Jinping est à l’inverse un réformateur, le promoteur d’une Chine plus innovante et ouverte sur le monde, l’inventeur d’une troisième voie en rupture avec l’idéologie socialiste classique. Se référant explicitement aux antiques Routes de la soie, Xi a élaboré une nouvelle stratégie baptisée Obor (One Belt, One Road), qui vise à instaurer une meilleure communication et de meilleures relations avec le monde extérieur.Le 19e Congrès du PCC avait, entre autres, pour objectif de valider cette stratégie, mais ses travaux incitent à se poser des questions tant sur la place future de la Chine dans le concert des nations que sur le rôle du PCC dans cette nouvelle ère.
Sur le premier point, on peut se reporter au discours prononcé par Xi lors du dernier Forum de Davos, au mois de janvier. Le président chinois y a beaucoup insisté sur le caractère définitif de l’insertion de son pays dans la mondialisation économique et s’est félicité qu’il ait pu jusqu’ici se garder des effets pervers du phénomène. L’objectif de la mondialisation doit être en effet de contribuer à la prospérité universelle, pas de rompre les grands équilibres mondiaux.
Rapport des forces
Sur le second point, Xi Jinping a longuement exposé lors du Congrès sa stratégie de lutte contre la mauvaise gouvernance et la corruption. Et il a sorti de son chapeau un homme, Wang Qishan, qui a fait la preuve de sa droiture, de son honnêteté et de son efficacité à l’époque où il était maire de Pékin (2003-2007). Il a tenté d’en faire son Premier ministre, mais n’y est pas parvenu, à une voix près. Reste que la composition du nouveau Bureau politique montre que le rapport des forces est désormais largement en sa faveur.Certains partisans de Xi Jinping en viennent à rêver d’une disparition pure et simple de l’État-partiWang a quand même été confirmé à la vice-présidence. Il est plus spécialement chargé de la Sécurité nationale, qui inclut, bien sûr, la sécurité proprement dite, mais aussi les relations internationales et l’économie, ce qui lui permettra de poursuivre son programme de lutte contre la corruption.
Rupture ?
Par ailleurs, force est de constater que le rôle du PCC tend à se réduire. Le parti unique n’est peut-être plus en mesure d’influer de manière aussi déterminante que par le passé sur les affaires de l’État. À preuve, Xi s’est pour l’instant refusé à désigner un successeur, comme le veut la tradition. Il est désormais le seul maître à bord.Si cette tendance devait se confirmer, il faudrait en conclure que ce 19e Congrès a marqué une rupture. Certains partisans de Xi Jinping en viennent à rêver d’une disparition pure et simple de l’État-parti et, pourquoi pas, de l’émergence d’une démocratie à la chinoise. Démocratie un peu différente, sans doute, des démocraties occidentales, mais démocratie quand même.
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