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L'économie mondiale reprend certes progressivement des couleurs, mais ne décolle pas. C'est l'une des principales conclusions du rapport 2017 sur le commerce et le développement, publié ce 14 septembre par la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED). Sous le titre Au-delà de l'austérité, vers un nouveau deal mondial, l'agence onusienne a estimé que la croissance devrait atteindre 2,6% cette année, soit un taux légèrement supérieur à celui de 2016, mais bien inférieur à la moyenne d'avant la crise financière qui était de 3,2%.
Ces dernières décennies, la finance a resserré l'emprise qu'elle exerce sur l'ensemble de l'économie de divers pays, a mis en exergue le rapport. Depuis les années 1990, les actifs totaux du secteur bancaire ont par exemple plus que doublé dans la plupart des pays, correspondant à plus de 300% du produit intérieur brut (PIB) dans certains pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Le rapport estime que le secteur bancaire des pays développés représente aujourd'hui 100 000 milliards de dollars, un chiffre supérieur au revenu total mondial et même dans certains pays en voie de développement ou transition dont certains en Afrique, le constat est que les actifs du secteur bancaire dépassent les 200% du PIB.
En somme, «un nouveau deal mondial» qui pourrait prendre la forme du fameux «Plan Marshall» qui a permis de reconstruire l'Europe au sortir de la Seconde Guerre mondiale. «Des investissements productifs conséquents et à long terme qui permettront la croissance dans les pays à faible revenu pourraient être un moyen de relancer la demande à l'échelle mondiale», recommande la CNUCED qui cite comme exemple l'initiative allemande de lancer un Plan Marshall pour l'Afrique, grâce notamment à son excédent commercial.
Si les auteurs du rapport ont trouvé ce «Plan Merkel» encourageant que l'Allemagne a récemment annoncé son intention de lancer, un Plan Marshall pour l'Afrique, l'initiative «One Belt, One Road» de la Chine a été jugé «plus ambitieuse». Si celle-ci est mise en œuvre comme prévu, les investissements impliqués seront importants, puisqu'ils pourraient atteindre près de 900 milliards de dollars, même si à l'heure actuelle, le projet n'est qu'au stade de l'intention. Son impact dépendra également de la manière avec laquelle la Chine gère ses déséquilibres domestiques, ainsi que sur le mode de financement des investissements qui seront proposés aux pays partenaires de cette nouvelle route de la soie,«une ceinture, une route».
Selon le rapport, la menace que fait peser la robotisation sur les bons emplois s'étend à certains pays en développement, notamment en Afrique. «Mais les vrais problèmes sont à venir», souligne le document qui recommande la mise en œuvre d'une politique industrielle numérique afin de veiller à ce que la robotique contribue à un développement inclusif et non à l'entraver. «L'utilisation de robots menace les emplois aussi bien dans les pays développés que dans les pays émergents, mais comme pour toute nouvelle technologie, cette situation offre des possibilités autant qu'elle présente des risques», a souligné à ce sujet le secrétaire général de la CNUCED.
Le rapport montre que pour l'Afrique et les pays en développement d'Amérique latine et des Caraïbes, les manifestations de cette désindustrialisation sont plus marquées pour le secteur de la production que pour l'emploi. L'Afrique a même enregistré une augmentation des emplois dans la fabrication, ce qui pour les auteurs du rapport démontre que la réaffectation des emplois sur le Continent du secteur primaire vers le secteur manufacturier s'est accompagnée d'une baisse de la productivité du travail dans ce dernier secteur, «ce qui suggère son très faible dynamisme technologique».
Selon l'analyse de Richard Kozul-Wright, directeur de la division de la mondialisation et des stratégies de développement de la CNUCED, bien que la plupart des emplois dans les pays en développement ne soient pas menacés dans l'immédiat, «il se pourrait que le mouvement de concentration de l'activité manufacturière sur des sites existants se poursuive, et donc que le fossé entre les gagnants et les perdants de l'automatisation se creuse de façon notable».
Le rapport recommande toutefois de «démystifier la robotique pour ne pas céder à l'hystérie». Car malgré tout le bruit qui est fait autour du potentiel de la robotisation, l'usage des robots industriels demeure restreint et il n'en existe à ce jour que moins de 2 millions, principalement dans les industries automobile, électrique et électronique de quelques pays. «Il est essentiel de veiller à ce que l'utilisation de robots ne perturbe pas la répartition des revenus, car la robotisation risque d'accroître la part du revenu revenant aux propriétaires de robots et aux détenteurs des droits de propriété intellectuelle qui y sont associés», souligne la CNUCED comme défi pour les pouvoirs publics.
Afin d'éviter cette situation, l'agence onusienne propose la mise en place de dispositifs par lesquels les revenus des employés seraient liés à la rentabilité de leur entreprise et proviendraient donc, pour une part substantielle, de la détention de capital et non du travail.
«La combinaison d'une dette trop élevée et d'une très faible demande au niveau mondial entrave l'expansion soutenue de l'économie mondiale. L'argent public a été utilisé de façon généreuse pour empêcher le secteur financier de sombrer en 2007 et 2008, mais les causes profondes de l'instabilité financière n'ont pas été traitées par les gouvernements nationaux ou à l'échelle mondiale». Mukhisa Kituyi, secrétaire général de la CNUCEDSelon le rapport, «en cette période d'anxiété, l'inégalité, l'endettement et l'instabilité présagent d'un avenir précaire». L'analyse montre ainsi que l'insuffisance de l'investissement productif, la précarité de l'emploi et l'affaiblissement de la protection sociale sont les conséquences de ce phénomène.
Ces dernières décennies, la finance a resserré l'emprise qu'elle exerce sur l'ensemble de l'économie de divers pays, a mis en exergue le rapport. Depuis les années 1990, les actifs totaux du secteur bancaire ont par exemple plus que doublé dans la plupart des pays, correspondant à plus de 300% du produit intérieur brut (PIB) dans certains pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Le rapport estime que le secteur bancaire des pays développés représente aujourd'hui 100 000 milliards de dollars, un chiffre supérieur au revenu total mondial et même dans certains pays en voie de développement ou transition dont certains en Afrique, le constat est que les actifs du secteur bancaire dépassent les 200% du PIB.
New Deal pour l'Afrique
Selon les économistes de la CNUCED, il est désormais nécessaire de définir une politique ambitieuse et alternative pour construire des économies plus ouvertes et plus attentionnées, notamment en faveur des pays en voie de développement. En ce sens, l'organisation plaide pour la fin de l'austérité et l'utilisation de la finance pour soutenir la création d'emplois et l'investissement dans les infrastructures qui seront la clé de ce changement profond.En somme, «un nouveau deal mondial» qui pourrait prendre la forme du fameux «Plan Marshall» qui a permis de reconstruire l'Europe au sortir de la Seconde Guerre mondiale. «Des investissements productifs conséquents et à long terme qui permettront la croissance dans les pays à faible revenu pourraient être un moyen de relancer la demande à l'échelle mondiale», recommande la CNUCED qui cite comme exemple l'initiative allemande de lancer un Plan Marshall pour l'Afrique, grâce notamment à son excédent commercial.
Si les auteurs du rapport ont trouvé ce «Plan Merkel» encourageant que l'Allemagne a récemment annoncé son intention de lancer, un Plan Marshall pour l'Afrique, l'initiative «One Belt, One Road» de la Chine a été jugé «plus ambitieuse». Si celle-ci est mise en œuvre comme prévu, les investissements impliqués seront importants, puisqu'ils pourraient atteindre près de 900 milliards de dollars, même si à l'heure actuelle, le projet n'est qu'au stade de l'intention. Son impact dépendra également de la manière avec laquelle la Chine gère ses déséquilibres domestiques, ainsi que sur le mode de financement des investissements qui seront proposés aux pays partenaires de cette nouvelle route de la soie,«une ceinture, une route».
En attendant les robots
Comme chaque année, le rapport de la CUNCED analyse l'évolution et les perspectives du commerce mondial qui donnent une idée assez explicite de l'économie planétaire, avec à chaque fois un focus sur certaines tendances qui structureront le marché mondial dans les prochaines années. Pour cette édition, c'est l'impact que pourrait engendrer l'arrivée de plus en plus massive des robots dans le monde industriel qui a attiré l'intérêt de l'organisation onusienne.Selon le rapport, la menace que fait peser la robotisation sur les bons emplois s'étend à certains pays en développement, notamment en Afrique. «Mais les vrais problèmes sont à venir», souligne le document qui recommande la mise en œuvre d'une politique industrielle numérique afin de veiller à ce que la robotique contribue à un développement inclusif et non à l'entraver. «L'utilisation de robots menace les emplois aussi bien dans les pays développés que dans les pays émergents, mais comme pour toute nouvelle technologie, cette situation offre des possibilités autant qu'elle présente des risques», a souligné à ce sujet le secrétaire général de la CNUCED.
Le rapport montre que pour l'Afrique et les pays en développement d'Amérique latine et des Caraïbes, les manifestations de cette désindustrialisation sont plus marquées pour le secteur de la production que pour l'emploi. L'Afrique a même enregistré une augmentation des emplois dans la fabrication, ce qui pour les auteurs du rapport démontre que la réaffectation des emplois sur le Continent du secteur primaire vers le secteur manufacturier s'est accompagnée d'une baisse de la productivité du travail dans ce dernier secteur, «ce qui suggère son très faible dynamisme technologique».
Selon l'analyse de Richard Kozul-Wright, directeur de la division de la mondialisation et des stratégies de développement de la CNUCED, bien que la plupart des emplois dans les pays en développement ne soient pas menacés dans l'immédiat, «il se pourrait que le mouvement de concentration de l'activité manufacturière sur des sites existants se poursuive, et donc que le fossé entre les gagnants et les perdants de l'automatisation se creuse de façon notable».
«L'anxiété suscitée par les robots ne tient pas seulement à l'extension de leurs domaines d'utilisation, à l'amélioration de leur productivité et à leur caractère de plus en plus intrusif. Mais elle renvoie plutôt à leur arrivée dans un contexte macroéconomique morose qui a entravé l'investissement nécessaire à la création de nouveaux secteurs où les travailleurs remplacés par des robots auraient pu trouver un meilleur emploi».Selon la CNUCED, le recours à la robotique tourne pour l'instant à l'avantage des pays aux capacités industrielles bien établies, ce qui pourrait encore assombrir les perspectives de croissance des pays en développement dont l'activité manufacturière ne progresse plus ou qui sont déjà entrés dans une phase de «désindustrialisation précoce».
Le rapport recommande toutefois de «démystifier la robotique pour ne pas céder à l'hystérie». Car malgré tout le bruit qui est fait autour du potentiel de la robotisation, l'usage des robots industriels demeure restreint et il n'en existe à ce jour que moins de 2 millions, principalement dans les industries automobile, électrique et électronique de quelques pays. «Il est essentiel de veiller à ce que l'utilisation de robots ne perturbe pas la répartition des revenus, car la robotisation risque d'accroître la part du revenu revenant aux propriétaires de robots et aux détenteurs des droits de propriété intellectuelle qui y sont associés», souligne la CNUCED comme défi pour les pouvoirs publics.
Afin d'éviter cette situation, l'agence onusienne propose la mise en place de dispositifs par lesquels les revenus des employés seraient liés à la rentabilité de leur entreprise et proviendraient donc, pour une part substantielle, de la détention de capital et non du travail.
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