CHINE AFRIQUE

POUR DES RELATIONS RESPECTUEUSES, AMICALES, FRANCHES ET FRATERNELLES

mercredi 4 mai 2016

Trois questions à son excellence, Mr Maurice Gourdault-Montagne, ambassadeur de la France en Chine…

Trois questions à son excellence, Mr Maurice Gourdault-Montagne, ambassadeur de la France en Chine…

Publié le - Mis à jour le

Trois questions à son excellence, Mr Maurice Gourdault-Montagne, ambassadeur de la France en Chine…
Trois questions à son excellence, Mr Maurice Gourdault-Montagne, ambassadeur de la France en Chine…
Trois questions à son excellence, Mr Maurice Gourdault-Montagne, ambassadeur de la France en Chine…

Son port altier ainsi que sa communication non verbale et feutrée corroborent parfaitement son statut de diplomate. Dans un langage à la fois précis et concis, Son Excellence monsieur Maurice GOURDAULT – MONTAGNE nous fait l’honneur de répondre à nos questions malgré un emploi de temps chargé. Conscient de l’importance de la chinafrique et soucieux du rôle prépondérant que la France est appelée à y jouer, il s’est illustré comme un grand ami de l’Afrique à travers des propos nimbés d’un halo de pondération dont font généralement montre les diplomates chevronnés. Venu à Dalian expliquer à la communauté d’affaire francaise qui y est établie l’importance des relations bilatéralles France-Chine, monsieur GOURDAULT-MONTAGNE retourne avec l’espoir de voir s’organiser très prochainement à Dakar un sommet tripartite France – Chine- Afrique, à l’initiative de cette dernière qu’il a néanmoins tenue à mettre devant ses responsabilités, en vrai ami!

Comment se porte la relation France-Chine?
La relation France-Chine se porte très bien. Elle a été fondée par le Général De GAULLE et le Président Mao ZEDONG et elle a maintenant 52 ans. On a célébré les 50 ans il y a de cela deux ans. Nous sommes sur de bonnes perspectives avec un plan de développement à moyen et long terme de la France et de la Chine qui porte sur plusieurs secteurs comme le nucléaire, l’aéronautique, la santé, la ville durable et l’agroalimentaire. La société chinoise se développe, et avec elle nous essayons d’être un bon partenaire de la Chine.

Tout comme la relation France- Chine, la relation Afrique – Chine se porte bien également. Selon vous, quel rôle doit jouer la France dans cette Chinafrique?

Vous avez raison de poser la question de la sorte car la relation entre la Chine et l’afrique est également très importante. Pour rappel, le Président chinois est allé au FOCAC de l’année dernière en Afrique du Sud, qui a été un grand succès. Il faut aussi dire que l’Empire du milieu investit énormément en Afrique. Elle achète les matières premières du continent et nous sommes en train de réfléchir avec les chinois pour voir comment essayer de travailler ensemble en Afrique. Naturellement, le besoin doit d’abord être exprimé par les sociétés africaines elles-même ainsi que les Etats africains. Durant la visite du Premier ministre LI Keqian, l’année dernière à Paris, au mois de juin, nous avions publié une déclaration franco-chinoise sur les partenariats en pays tiers dans le monde c’est-à-dire l’Europe, l’Asie et surtout l’Afrique pour essayer de voir comment travailler ensemble. Par ailleurs, plus récemment nous avons tenu des séminaires, notamment le 12 avril dernier à Pékin, ou étaient représentées des entreprises africaines, des entreprises françaises et des entreprises chinoises. L’objectif était de voir comment essayer ensemble de décider d’investir dans des infrastructures dans différents domaines comme l’énergie, les transports ou encore la santé dans les pays d’Afrique. Naturellement, tout cela doit venir de l’Afrique elle-même. Et ce qui est important à nos yeux, c’est de bien comprendre que si on construit une infrastructure, il faut aussi que les hommes soient formés. C’est donc une affaire qui vise aussi à créer non seulement la croissance et la stabilité mais aussi la formation des hommes de sorte que ces grandes infrastructures soient gérées par les africains sur place car la formation des hommes est la clé du succès de ce type d’entreprises si elles sont demandées par les Etats d’Afrique eux-même.

Pensez-vous que la chinafrique soit une menace pour la françafrique?
(Catégorique!) Je ne pense absolument pas en ces termes de menaces. Je crois au contraire qu’il y a en Afrique une croissance potentielle très grande et que dans celle-ci qui, au demeurant doit servir les africains, il faut le préciser, la France et la Chine peuvent avoir des intérêts complémentaires ainsi que des compétences complémentaires et tout ceci à partager avec les africains eux-même. Il faut donc dire que nous sommes au début d’une longue période où on va travailler ensemble. Ce n’est pas une affaire qui va se faire en deux ans ni cinq ans. Il s’agit plutôt d’un plan à moyen et long terme qu’il faut établir entre africains, chinois et français. Nous espèrons que dans les mois qui viennent, pourra se tenir un sommet Chine-Afrique-France dans lequel nous donnerons les premières impulsions à ces partenariats d’un type nouveau.

Votre mot de la fin?
Mon mot de la fin, c’est que l’Afrique est gagnante. Il faut qu’elle dise ce qu’elle veut. Elle sait certes ce qu’elle veut, et maintenant, il faut le mettre en oeuvre. Elle le fera avec des partenaires qui en vérité ne veulent que son succès car le succès de l’Afrique sera aussi le leur.

Entretien réalisé par Alhassane DIOP (Chroniquer et Correspondant de SeneNews en Chine)

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