Par Martin Mateso@GeopolisFTV | Publié le 28/02/2016 à 09H33
Le plateau du journal de CCTV Afrique au siège du bureau régional de Naïrobi au Kenya © Photo AFP/Simon Maina
Formation de journalistes africains, voyages de presse en Chine tous frais payés, aide financière aux organes de presse du continent, la Chine ne recule devant rien pour fournir à l’Afrique une offre d’information non occidentale. Pékin s’appuie sur deux puissants média : Radio Chine Internationale, en pleine expansion et le bureau Afrique de la Télévision centrale de Chine.
Jamais les journalistes africains n’avaient été aussi nombreux à arpenter la Grande muraille de Chine. En quatre ans, le journaliste Amadou Sarra Bâ, reporter à l’agence de presse sénégalaise, s’y est rendu deux fois, sans débourser le moindre centime. Comme la vingtaine de confrères africains invités comme lui par le parti communiste chinois à «un séminaire de formation».
Coût d’un séjour d’une semaine: 6000 à 7000 dollars par personne déboursés par Pékin. «Rien n’est fait à perte et je ne pense pas que cela se fasse sans influence», estime Clea Khan-Sriber de Reporter Sans Frontières, interrogé par l'AFP.
Durant ses séjours en Chine, Amadou Sarra Bâ n’a pas visité que des monuments historiques et des usines. Le journaliste sénégalais et ses confrères ont été reçus dans les locaux de la radio d’Etat chinoise.
«Le directeur général nous a indiqué que les théories véhiculées dans les pays occidentaux ne sont pas valables en Chine et en Afrique», raconte Amadou Sarra Bâ à l’AFP. Des propos qui ne tombent pas dans des oreilles de sourds.
«Aujourd’hui, quand on est au Sénégal et qu’on veut s’informer sur l’Afrique du Sud, la lutte contre Boko Haram ou le Nord du Mali, on se rabat sur les médias des anciens colonisateurs. Il faut inverser la tendance», déclare Assane Diagne, rédacteur en chef du site internet Africa Check qui a lui-même effectué un stage en Chine en 2011.
Il souhaite que la Chine puisse aider les organes de presse africains à former des techniciens et à se doter d’équipement pour être au même niveau que les occidentaux.
Conférence de rédaction de CCTV/Afrique au bureau régional de Naïrobi au Kenya. Journalistes africains et chinois travaillent côte à côte. © Photo AFP/Simon Maïna
L'aide chinoise bienvenue, mais....
La Chine apporte déjà son aide financière pour la rénovation des médias africains. Lors du sommet Chine Afrique de Johannesburg en 2015, le président chinois Xi Jinping a promis que son pays allait former 1.000 professionnels africains des médias pendant trois ans. Des promesses qui suscitent des réserves parmi les journalistes invités à Pékin. Zine Cherfaoui est chef du service international du journal algérien El Watan. Il était parmi les invités du parti communiste chinois en 2015.
«L’aide chinoise est bienvenue, mais il faut veiller à ce qu’elle n’affecte pas les choix éditoriaux des médias» qui en bénéficient, estime-t-il.
Pendant leur séjour en Chine, les journalistes africains se voient distribuer des livres et des supports audiovisuels vantant la politique de Pékin. Un discours relayé en Afrique par ses grands médias radio et télévisions.
L'Afrique vue de Pékin
Depuis Janvier 2012, la télévision centrale chinoise a lancé CCTV Afrique, un centre de production d’informations basé au Kenya. Ses équipes et ses correspondants parcourent le continent pour proposer une offre non occidentale de l’information africaine.
C’est aussi la mission de Radio Chine Internationale et de l’Agence Chine Nouvelle qui ont renforcé considérablement leur présence en Afrique depuis 10 ans. La radio d’Etat chinoise est en pleine expansion au Sénégal où elle dispose d’une station FM à Dakar depuis Juillet 2015. Elle diffuse ses programmes dans plus de 60 langues et peut être captée sur internet et sur les téléphones portables.
Fini le temps où les Chinois ne faisaient que des affaires sur le continent africain. Ils veulent faire entendre leurs voix sur tous les chapitres et présenter leur pays sous un jour favorable. C’est dire l’importance que Pékin attache aux sommets des médias Chine –Afrique. Le troisième s’est réuni en Décembre 2015 à Cape Town en Afrique du Sud avec plus de 200 délégués représentant des médias africains et chinois.
Jamais les journalistes africains n’avaient été aussi nombreux à arpenter la Grande muraille de Chine. En quatre ans, le journaliste Amadou Sarra Bâ, reporter à l’agence de presse sénégalaise, s’y est rendu deux fois, sans débourser le moindre centime. Comme la vingtaine de confrères africains invités comme lui par le parti communiste chinois à «un séminaire de formation».
Coût d’un séjour d’une semaine: 6000 à 7000 dollars par personne déboursés par Pékin. «Rien n’est fait à perte et je ne pense pas que cela se fasse sans influence», estime Clea Khan-Sriber de Reporter Sans Frontières, interrogé par l'AFP.
Durant ses séjours en Chine, Amadou Sarra Bâ n’a pas visité que des monuments historiques et des usines. Le journaliste sénégalais et ses confrères ont été reçus dans les locaux de la radio d’Etat chinoise.
«Le directeur général nous a indiqué que les théories véhiculées dans les pays occidentaux ne sont pas valables en Chine et en Afrique», raconte Amadou Sarra Bâ à l’AFP. Des propos qui ne tombent pas dans des oreilles de sourds.
«Aujourd’hui, quand on est au Sénégal et qu’on veut s’informer sur l’Afrique du Sud, la lutte contre Boko Haram ou le Nord du Mali, on se rabat sur les médias des anciens colonisateurs. Il faut inverser la tendance», déclare Assane Diagne, rédacteur en chef du site internet Africa Check qui a lui-même effectué un stage en Chine en 2011.
Il souhaite que la Chine puisse aider les organes de presse africains à former des techniciens et à se doter d’équipement pour être au même niveau que les occidentaux.
Conférence de rédaction de CCTV/Afrique au bureau régional de Naïrobi au Kenya. Journalistes africains et chinois travaillent côte à côte. © Photo AFP/Simon Maïna
L'aide chinoise bienvenue, mais....
La Chine apporte déjà son aide financière pour la rénovation des médias africains. Lors du sommet Chine Afrique de Johannesburg en 2015, le président chinois Xi Jinping a promis que son pays allait former 1.000 professionnels africains des médias pendant trois ans. Des promesses qui suscitent des réserves parmi les journalistes invités à Pékin. Zine Cherfaoui est chef du service international du journal algérien El Watan. Il était parmi les invités du parti communiste chinois en 2015.
«L’aide chinoise est bienvenue, mais il faut veiller à ce qu’elle n’affecte pas les choix éditoriaux des médias» qui en bénéficient, estime-t-il.
Pendant leur séjour en Chine, les journalistes africains se voient distribuer des livres et des supports audiovisuels vantant la politique de Pékin. Un discours relayé en Afrique par ses grands médias radio et télévisions.
L'Afrique vue de Pékin
Depuis Janvier 2012, la télévision centrale chinoise a lancé CCTV Afrique, un centre de production d’informations basé au Kenya. Ses équipes et ses correspondants parcourent le continent pour proposer une offre non occidentale de l’information africaine.
C’est aussi la mission de Radio Chine Internationale et de l’Agence Chine Nouvelle qui ont renforcé considérablement leur présence en Afrique depuis 10 ans. La radio d’Etat chinoise est en pleine expansion au Sénégal où elle dispose d’une station FM à Dakar depuis Juillet 2015. Elle diffuse ses programmes dans plus de 60 langues et peut être captée sur internet et sur les téléphones portables.
Fini le temps où les Chinois ne faisaient que des affaires sur le continent africain. Ils veulent faire entendre leurs voix sur tous les chapitres et présenter leur pays sous un jour favorable. C’est dire l’importance que Pékin attache aux sommets des médias Chine –Afrique. Le troisième s’est réuni en Décembre 2015 à Cape Town en Afrique du Sud avec plus de 200 délégués représentant des médias africains et chinois.
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