Les Etats-Unis veulent investir en Afrique pour contrebalancer l'influence chinoise
En visite en Afrique du Sud, le président américain Barack Obama a prononcé le 30 juin à l'Université du Cap un discours sur la politique américaine envers l'Afrique. Il a notamment annoncé que les Etats-Unis vont investir 7 milliards de Dollars dans un projet de cinq ans destiné à faciliter l'accès des pays d'Afrique sub-saharienne à l'électricité. En outre, il a également annoncé qu'il invitait les chefs d'Etat de l'Afrique sub-saharienne à tenir un sommet à Washington l'année prochaine.
L'Afrique est favorable à une concurrence raisonnable
Depuis 2009, la Chine a dépassé les Etats-Unis pour devenir le plus grand partenaire commercial de l'Afrique. En 2012, le volume du commerce Chine-Afrique a atteint environ deux fois celui du commerce Etats-Unis-Afrique. Au sujet de la visite de Barack Obama en Afrique, les médias internationaux se sont livrés à une comparaison des relations américano-africaines et des relations sino-africaines. Barack Obama a mentionné à plusieurs reprises les investissements et les activités commerciales des États-Unis et de la Chine en Afrique. Le 30 juin, le quotidien sud-africain « Sunday Times » a publié une énorme photo de Barack Obama en première page, prise pendant son discours à l'Université de Johannesburg, avec au-dessus le titre « No worries, China » (Que la Chine ne s'inquiète pas). Selon l'article de l'agence de presse sud-africaine, les Etats-Unis ont commencé à se rendre compte qu'ils sont petit à petit en train de se faire dépasser par la Chine en Afrique. De son côté, l'agence de presse rwandaise a souligné que quand Barack Obama insiste sur les opportunités d'affaires en Afrique, sur la soi-disant défense de la démocratie et les droits de l'homme, c'est en fait pour défendre les intérêts américains, parce que les Etats-Unis sont désireux de contrebalancer la présence chinoise en Afrique.
Un professeur à l'Université de Kinshasa, au Congo, a déclaré que les pays occidentaux, dont les Etats-Unis, n'ont jamais vraiment aidé les pays africains à parvenir au développement, mais que dans leur esprit la présence de la Chine en Afrique, qui n'est pas justifiée, est suspecte. Ce à quoi tient le plus l'Afrique d'aujourd'hui, c'est à l'industrialisation de ses pays, mais, dans le processus de développement de l'Afrique, les pays occidentaux ont mis en place tout une série de pièges, et cela n'a rien de bon pour l'Afrique.
Les pays africains acceptent volontiers que la Chine et les Etats-Unis entrent en concurrence en Afrique. Une concurrence raisonnable sera bénéfique au développement de règles du jeu plus claires, et elle sera propice au développement économique de l'Afrique et à l'amélioration des conditions de vie des populations locales.
Une volonté souvent impuissante à se concrétiser
Barack Obama a annoncé son intention d'investir 7 milliards de Dollars pour améliorer l'accès à l'électricité dans les pays d'Afrique subsaharienne, et de combattre la pauvreté et les maladies par le biais de programmes d'aide alimentaire et sanitaire en Afrique. Bien que beaucoup en Afrique se soient montrés critiques envers les Etats-Unis et ce qu'ils considèrent avant tout comme de « belles paroles pas toujours suivies d'effets », il n'en reste pas moins que ces annonces sont fortement chargées en symboles.
L'administration Obama est consciente depuis longtemps de la signification et de l'importance stratégiques de l'Afrique subsaharienne, mais ces dernières années, l'évolution de la situation stratégique globale où ont émergé de manière plus pressante de nombreux dossiers internationaux sensibles, a fait que la mise en œuvre par les États-Unis de leur politique en Afrique s'est trouvée prise dans un dilemme délicat. La visite de Barack Obama dans trois pays, un d'Afrique de l'Ouest, un d'Afrique australe et un d'Afrique de l'Est, vise à renforcer l'influence américaine sur le continent, mais ne pas être allé au Kenya, d'où viennent pourtant ses ancêtres, et d'autres décisions ont suscité des insatisfactions et des critiques. Cette volonté incapable d'être concrétisée va continuer à être le ventre mou de la politique américaine en Afrique.
Le Quotidien du Peuple (1er juillet 2013, 21 Edition)
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